Piloté par la Direction des territoires, de l'immobilier et de l'environnement (DTIE), le projet LIFE NaturArmy a pour particularité d’inclure une multitude de partenaires. Mené en collaboration étroite avec la Fédération des Conservatoires d'espaces naturels (FCEN), il est financé par l’Union européenne, le ministère de la Transition Ecologique et de la Cohésion des Territoires, l’Office français de la Biodiversité et le ministère des Armées.

Le séminaire de clôture de ce projet européen, qui s’est tenu à la Grande Poste à Bordeaux du 15 au 17 mai, illustre l’importance et le dynamisme de ce réseau d’acteurs. Les 120 personnes qui y ont assisté venaient d’horizons très divers : outre Sylviane Bourguet, directrice de la DTIE et des représentants du ministère des Armées, étaient également présents, le vice-président de la région Nouvelle-Aquitaine en charge de l’environnement, des représentants des Conservatoires des espaces naturels, des représentants du ministère en charge de la transition écologique, des représentants des ministères européens de la Défense (Pays-Bas, Belgique, Hongrie, Lettonie, Estonie), de l’US ARMY en Allemagne , du Commandement des forces des Etats-Unis en Europe, d’un projet LIFE italien LIFE GO PRO FOR MED ainsi que des associations, des collectivités locales, de l’Office national des forêts, du Centre national de la recherche scientifique, du Muséum national d’histoire naturelle et de la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement de la Nouvelle-Aquitaine.

Vers une gestion exemplaire des sites Natura 2000

Cette audience a pu constater que le LIFE NaturArmy est un succès incontestable. Dans le prolongement de l'expérimentation du projet LIFE Défense Nature 2Mil (2012-2017), le LIFE NaturArmy a permis une montée en puissance de l’action du ministère des Armées en faveur de la biodiversité. L’objectif d’améliorer l’état de conservation des espèces et des habitats, qui a justifié le classement Natura 2000 de sites militaires, a guidé ces presque cinq années du projet (octobre 2019-juin 2024).

Au gré des conférences et des tables rondes, il est apparu que les Armées progressent vers une gestion exemplaire des sites classés Natura 2000 sur les terrains militaires, à travers des actions concrètes menées sur le terrain et de la sensibilisation des agents, militaires et civils. Les présentations ont permis de partager les outils mis en place (amélioration de la connaissance, documents d’objectifs des sites Natura 2000, plans de gestion, cartographie, formation et sensibilisation, etc.) à travers de nombreux exemples concrets. Elles ont également montré que les enjeux de biodiversité ne sont pas incompatibles avec les actions opérationnelles sur les sites du ministère des Armées et qu’au contraire les actions sont souvent « gagnant-gagnant ».

Partenariat prolongé avec les Conservatoires d'espaces naturels

Parce que les bonnes pratiques en matière de biodiversité et leur suivi s’inscrivent sur le long terme, le partenariat entre le ministère des Armées et la FCEN a été prolongé par la signature, en ouverture du séminaire, d’un protocole commun d’engagement pour les cinq années à venir. « Nos ambitions, démarches et partenariats visent à ce que les forces armées puissent continuer leurs missions, tout en préservant les milieux dans lesquels elles évoluent », a indiqué Sylviane Bourguet. « Le LIFE NaturArmy est un projet structurant. En Nouvelle-Aquitaine, c’est plus de 4 800 hectares, 9 terrains militaires et 7 sites Natura 2000. Les actions vont continuer avec la signature de ce protocole », a précisé Christophe Lépine, président de la FCEN.

Issue notamment des travaux du LIFE NaturArmy, la Stratégie ministérielle de préservation de la biodiversité à l’horizon 2030 Ministere-des-Armees_La-premiere-strategie-de-preservation-de-la-biodiversite-du-ministere-des-Armees-1.pdf (lifeterrainsmilitaires.fr) constitue le cadre d’actions pour la poursuite du travail engagé dans le cadre du LIFE NaturArmy.

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Le bilan de LIFE NaturArmy

. 17 sites militaires inventoriés.

. 35 000 données collectées sur plus de 11 000 hectares.

. Plus de 7 000 hectares nouvellement prospectés.

. 424 taxons observés en moyenne par site.

. Des espèces redécouvertes comme l’Orobanche grêle (considérée comme disparue en Champagne-Ardenne) et l’anémone sylvestre à Suippes (Marne).

. Contribution à 11 plans nationaux d’actions qui visent à assurer la conservation ou le rétablissement d'espèces de faune et de flore sauvages menacées.

Visites sur les sites de Bussac, Cazaux et Captieux

Outre les conférences, ce séminaire LIFE NaturArmy a aussi été l’occasion de mesurer, sur le terrain, l’action menée par les Armées, directions et services en faveur de la biodiversité. Des visites ont ainsi été organisées, le 16 mai, sur trois sites militaires permettant de mettre en valeur les actions menées en lien avec l’activité militaire des sites.

La visite sur le camp de Bussac a notamment permis de montrer les actions réalisées dans le cadre du plan national d’actions en faveur du lézard ocellé. La visite sur la base aérienne 120 de Cazaux a été l’occasion de présenter les actions en faveur des droséras et des lobélies de Dortmann en bord de lac (site LIFE). Enfin, la visite sur le champ de tir de Captieux a servi à présenter les actions en faveur des landes et lagunes (site LIFE).

Une journée riche d’échanges avec la satisfaction d’avoir mis en place un projet utile pour l’environnement et les emprises militaires. Ce que confirme le colonel Charrier, commandant de la base aérienne de Cazaux : « Des efforts de biodiversité sont réalisés sur le site et on en est fiers ! »