Mixité- Égalité : le ministère des Armées mobilisé
À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes le 8 mars, le ministère des Armées se mobilise et met en lumière des actions concrètes pour façonner un environnement inclusif auprès de ses agents. Colloque, entretiens, vidéos … tout au long du mois de mars, découvrez dans ce Grand format comment le ministère contribue à la mise en œuvre de la mixité et de l’égalité entre les femmes et les hommes, pour les militaires comme pour les civils.
Colloque « La mixité dans les armées françaises et alliées : regards croisés » : inscrivez-vous !
A l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes, la Direction de projet mixité organise le 7 mars 2024 un colloque sur le thème de "La mixité dans les armées françaises et alliées : regards croisés ".
colloque
L'évènement a pour objectif de faire un point de situation sur la place des femmes militaires au sein d'armées de modèles assez proches (France, Royaume-Uni, Allemagne et États-Unis). Une vision transverse sera en outre offerte par la présidente du Comité « Perspective de Genre » de l'OTAN, dans le cadre d'une table ronde qui comparera les choix politiques, les cadres réglementaires et les processus mis en place pour faciliter leur intégration et optimiser la performance opérationnelle. Ce parangonnage international apportera un éclairage original pour les travaux de modernisation du Plan mixité 2024.
Madame Marie-Laure Buisson, légionnaire d'honneur de 1re Classe, colonel de la réserve citoyenne de l'armée de l'Air et de l'Espace et marraine du 4e Régiment étranger, auteure du livre « Femmes combattantes : Sept héroïnes de notre histoire », interviendra sur l'engagement féminin au combat.
Le représentant du CEMA allemand viendra transmettre à la France le flambeau du programme EOGS (European Orientation on Global Security), programme de formation d'officiers féminins qu'organisera le ministère des Armées fin 2024. Enfin, le chef d 'Etat-major des armées Thierry Burkhard partagera sa vision de la mixité dans les armées françaises. Madame Claire Jean, conseillère social au cabinet du ministre des Armées viendra clore cette session.
Tout le personnel du ministère intéressé par ce sujet, en particulier les acteurs principaux du domaine (référents mixité-égalité, associations, présidents de catégorie, etc.), sont invités à participer à ce colloque dans la limite des places disponibles.
Programme European Orientation on Global Security (EOGS): passage de flambeau Allemagne-France
Dans le cadre du colloque « La mixité dans les armées françaises et alliées : regards croisés », la France prendra officiellement le relais de l’Allemagne pour l’organisation du programme EOGS, fin 2024.
eogs
Un représentant de la Direction de l'enseignement militaire supérieur (DEMS) récupérera le flambeau.
Initié en 2022, EOGS (European Orientation on Global Security*) est un programme de formation politico-stratégique d'officiers féminins de l'OTAN et des armées alliées. Il a pour objectif de favoriser la création d'un réseau de femmes militaires en positions de responsabilités, dotées d'une bonne connaissance des enjeux stratégiques européens. La troisième édition de ce programme « EOGS » sera accueilli par la France pour la première fois, du 26 novembre au 6 décembre 2024. Précédemment, le programme avait été porté par la Hollande en 2022 et l'Allemagne, en 2023.
L'évènement s'inscrit dans le cadre du colloque du 7 mars 2024 "La mixité dans les armées françaises et alliées : regards croisés", sous le haut patronage du ministre des Armées Sébastien Lecornu et organisé par la DP mixité à Balard, dans l'amphithéâtre Victor.
*Orientation européenne sur la sécurité mondiale
Sophie Degano : « Les femmes résistantes : toutes différentes, unies dans la détermination »
ENTRETIEN – L’artiste plasticienne expose des portraits de femmes résistantes au Service historique de la Défense dans l’exposition "Combattantes", du 9 mars au 6 avril. Pour elle, ces femmes sont toutes différentes mais unies par un point commun essentiel : une détermination sans faille, au-delà de leurs origines socio-professionnelles extrêmement variées.
sophie degano
Sophie Degano, vous allez exposer une partie de votre oeuvre "Grâce à elles" au Service historique de la Défense, du 9 mars au 6 avril. Comment la relation avec le ministère des Armées s'est-elle instaurée ?
Sophie Degano : « En juillet 2023, le ministère des Armées m'a contactée par le biais d'Arnaud Papillon et de Bérénice Valckenaere de la Direction de la mémoire, de la culture et des archives (DMCA). Ils souhaitaient mettre en quatrième de couverture mon portrait de Danielle Casanova pour le hors-série « Combattantes » de leur revue Chemins de Mémoire. Nous avons discuté, puis peu à peu en sommes venus à l'idée de cette exposition de femmes combattantes dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes, cela coulait de source ».
Comment avez-vous sélectionné les neuf figures féminines mises en avant dans l'exposition ?
S.D : « Ces neuf portraits de femmes (Émilienne Moreau-Évrard, Rose Valland, la comtesse Leïla du Luart, Aimée Lallement, Joséphine Baker, Danielle Casanova, Lucie Aubrac, Jeanne Bohec, Geneviève de Gaulle-Anthonioz) sont issus de mon exposition « Grâce à elles » dévoilée en 2014 et du livre éponyme, qui présentent 60 portraits de femmes ayant vécu entre les XIIe et XXe siècles. Parmi toutes ces figures féminines aux profils extrêmement variés (artistes, femmes de lettres, scientifiques …) il y avait des femmes résistantes. Le ministère en a retenu neuf. Cette sélection sera exposée au Service historique de la Défense, mais d'autres femmes résistantes y auraient eu leur place comme Claude Cahun. Artiste surréaliste et photographe, elle fait acte de Résistance avec sa compagne Suzanne Malherbe (alias Marcel Moore) pendant l'occupation allemande de Jersey, où elles résident. Elles rédigent et distribuent des tracts en allemand en direction de la Wehrmacht, signés du Soldat sans nom. »
danielle casanova
Pourquoi est-il important de mettre en lumière, aujourd'hui, la contribution des femmes dans la Résistance ?
S.D : « Montrer la contribution des femmes et leur implication dans une société en guerre, en l'occurrence, la Seconde Guerre mondiale dans cette exposition, peut permettre aux jeunes générations de femmes et d'hommes de se sentir exister sur le même pied d'égalité. En mettant davantage en lumière le rôle qu'ont eu les résistantes, ces jeunes personnes peuvent voir que les femmes ont contribué, chacune dans leur rôle respectif à fonder la société « de demain ». J'ajoute que quelque part, nous, femmes et hommes sommes fiers de ce qu'elles ont accompli. Il serait dommage de ne pas les faire découvrir au grand public. »
Comment expliquez-vous le peu de place que la participation des femmes occupe dans l'histoire de la Résistance ?
S.D : « Peut-être que les femmes ne revendiquaient pas vraiment leurs actes. À part quelques-unes, cela restait relativement rare. De surcroît, une fois la guerre terminée, elles retournaient la plupart du temps à des tâches ménagères classiques, le foyer, les enfants. Pourtant leur rôle dans la résistance est bien réel et a, à bien des égards, contribué à inverser le cours de la guerre. Elles ont combattu et défendu leur pays mais cela n'a pas été valorisé. Cela étant, le comportement des femmes a beaucoup changé depuis quelques années. Nous les valorisons davantage et, surtout, elles se mettent elles-mêmes davantage en avant. »
Ces femmes résistantes sont issues de milieux socio-professionnels très différents : scientifiques, sportives, artistes, femmes de lettres, aventurières, femmes d'affaires … quel point commun les unit-elles le plus ?
S.D : « La détermination. Toutes ces femmes, bien que complètement différentes et issues de milieux distincts, sont unies par cela. Il n'y a pas d'exemple type de femme mais une pluralité de profils. »
Parlez-nous du processus créatif derrière vos illustrations de femmes résistantes ; quelles techniques avez-vous utilisées et pourquoi ?
S.D : « J'ai utilisé la technique de la linogravure qui permet de reproduire les figures plusieurs fois. Chaque figure est reproduite sur du papier Velin d'Arches, en 25 exemplaires. L'idée derrière ce procédé était qu'un maximum de personnes puissent découvrir ou redécouvrir des portraits, tout en faisant circuler l'exposition dans plusieurs endroits. La linogravure permet d'obtenir cette souplesse dans les formes et une sobriété de la composition dans son ensemble. Les aplats de noir intenses obtenus pourraient représenter leurs combats. Le blanc, la liberté qu'elles s'offrent. »
Comment votre exposition au SHD contribue-t-elle à faire évoluer la représentation des femmes dans une société en guerre ?
S.D : « Je pense qu'exposer des portraits de femmes résistantes et de combattantes au sein des Armées est très positif et peut contribuer à faire évoluer les mentalités, de surcroît dans un environnement militaire plutôt masculin. Il en va de même pour les scolaires qui visitent l'exposition. Quand on montre aux élèves que des femmes se sont battues à travers des exemples concrets, comme Jeanne Bohec, jeune aide chimiste dans une poudrerie de Brest qui enseignait le sabotage aux résistants et leur apprenait à préparer des explosifs et des bombes incendiaires, cela peut aussi y contribuer. »
jeanne bohec
Les luttes contemporaines (égalité femme-homme, lutte contre les discriminations notamment dans le genre…) vous paraissent-elles donner un prolongement à l'engagement de ces femmes ?
S.D : « Oui, c'est un prolongement. De tout temps les femmes se sont battues en faveur de l'égalité des sexes, des droits des homosexuels, pour la protection des plus démunis, l'accès à l'emploi, le droit de vote, le droit à l'avortement, le droit au célibat… Je pense à Flora Tristan, femme de lettre, militante socialiste et féministe française qui allait visiter les prostitués dans les rues de Londres ou Olympe de Gouges, femme de lettres elle aussi, auteur de « La Déclaration de la femme et de la citoyenne » en 1791 et qui fait de la question de l'abolition de l'esclavage des Noirs le premier combat de sa vie. L'Abbé Grégoire, l'une des principales figures de la Révolution française, la mentionne parmi les précurseurs de l'abolition de l'esclavage en France. Je pense aussi à Danielle Casanova, militante et résistante communiste française. Elle fonde en 1936 (elle a alors 27 ans) l'Union des jeunes filles de France, avec pour objectifs la lutte contre le fascisme, la solidarité avec les républicains espagnols, le tout sur fond de féminisme et de pacifisme. Elle rejoint la résistance armée et sera déportée à Auschwitz, où elle mourra du typhus en 1943. De nos jours, les luttes menées par les femmes me semblent s'inscrire dans la continuité de cet engagement. »
Quelle image cet engagement fort projette-t-il dans la société actuelle ?
S.D : « Ces femmes, résistantes ou non, sont des modèles pour les nouvelles générations. Quand on voit leur détermination, leur opiniâtreté, - la force de leur conviction et leur courage, on ne peut qu'être inspiré par leur exemple. Je pense que d'une certaine manière on est obligé, non pas de prendre les armes, mais de s'engager. L'exemple de Danielle Casanova est extraordinaire. Alors qu'elle est emprisonnée au Fort de Romainville à la suite de son arrestation par la police française en février 1942, elle réussit à envoyer une lettre à sa famille. Elle écrit à sa mère qu'elle et ses compagnons d'infortune ont terriblement faim, qu'ils sont réduits à manger des trognons de choux jetés à la poubelle… en dépit de cela, son moral reste intact : « Comme toujours, ma santé et mon moral sont excellents. Mon courage et ma confiance sont très grands » ou bien « L'air est léger et l'espoir habite mon cœur ». On ne peut qu'être admiratif. »
Quel message souhaitez-vous transmettre à travers ces représentations de femmes résistantes, en particulier aux jeunes générations ?
S.D : « Je leur dirais de retenir cette détermination. Qu'il ne faut jamais abandonner ses idées, aller au bout de ce que l'on entreprend et ne pas avoir peur de s'engager pour les autres, à l'image de ces femmes. »
Journée internationale des droits des femmes : les directions s’engagent
A l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, de nombreuses directions du secrétariat général pour l’administration vont organiser les 7 et 8 mars des événements sur le sujet. Voici le programme !
les directions s'engagent
Direction des ressources humaines (DRH-MD) : "La mixité dans les armées françaises et alliées : regards croisés" (7 mars, à Paris)
Organisé par la direction de projet mixité, ce colloque se tiendra de 14 h à 18 h en amphithéâtre Victor, sur le site de Balard. Il vise à faire un point de situation sur la place des femmes militaires au sein d'armées de modèles assez proches (France, Royaume-Uni, Allemagne et États-Unis). Le chef d'Etat-major des Armées, Thierry Burkhard, évoquera notamment la mixité dans les Armées françaises. L'événement aura lieu sous le haut patronage du ministre des Armées, Sébastien Lecornu.
Délégation à la transformation et à la performance ministérielles (DTPM) : "Les femmes et le numérique : un enjeu de société et de Défense" (8 mars, à Bordeaux)
La manifestation, organisée par la DTPM avec la direction interarmées des réseaux d'infrastructure et des systèmes d'information (DIRISI) et la direction générale du numérique et des systèmes d'information et de communication (DGNUM), débutera par la visite en matinée d'une délégation parisienne du ministère des Armées dans les locaux de la DIRISI, à la caserne Xaintrailles (Bordeaux). Le choix de cette localisation s'explique par la présence sur ce site du centre de données "Sous-lieutenant Marie-Louise Cloarec", une des premières femmes de l'Armée de terre, spécialiste des transmissions et résistante morte pour la France en 1945.
En lien avec le rectorat, des personnels du ministère des Armées poursuivront les échanges l'après-midi avec deux classes de troisième du collège Belcier, également localisé à Bordeaux. Au programme : une table ronde "Devine mon métier" et des ateliers "Code & robotique" pour découvrir le monde de la programmation.
Cette manifestation est l'occasion de "décentraliser" les actions de sensibilisation de la place des femmes dans le numérique et d'impliquer le réseau territorial du ministère des Armées.
Délégation à la transformation et à la performance ministérielles (DTPM) : "Affirmer sa posture de cheffe au ministère des Armées" (8 mars, à Paris)
L'équipe du Campus manager de la DTPM organise à l'ID Lab, à proximité du site de Balard, une journée de réflexion innovante qui a pour objectif de questionner et déconstruire les idées reçues sur le sujet du management par les femmes. En présence de Camille Faure, directrice adjointe au secrétaire général pour l'administration, la journée s'ouvrira avec une séquence d'interviews croisées intitulées "Briser les barrières : récits de succès de femmes engagées". L'organisation de conférences et de témoignages réunira ensuite des intervenants internes et externes, psychologues et scientifiques.
Délégation à la transformation et à la performance ministérielles (DTPM) : "Café IA : l'IA peut-elle être neutre ?" (8 mars, à Bordeaux)
Le prochain Café IA, organisé par le labo Big data et IA de la DTPM, en lien avec la direction interarmées des réseaux d'infrastructure et des systèmes d'information (DIRISI) et la direction générale du numérique et des systèmes d'information et de communication (DGNUM), aura pour thème les biais de genre.Elle aura lieu de 10 h 30 à 11 h 15 à la caserne Xaintralles de Bordeaux.
Direction de la mémoire, de la culture et des archives (DMCA) : "Combattantes" (8 mars, à Vincennes)
Une matinée de réflexion autour de l'engagement combattant féminin à l'époque contemporaine est organisée par la DMCA avec le ministère de l'Éducation nationale et de la Jeunesse, des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques dans les locaux du Service historique de la Défense. Après une ouverture à 9 h 15 par Evence Richard, directeur de la mémoire, de la culture et des archives du ministère des Armées, une conférence sur les Femmes dans la lutte clandestine en France de 1940 à 1944 sera menée par Catherine Lacour-Astol, docteure en histoire contemporaine. Elle sera suivie d'une table ronde sur le thème "L'engagement combattant féminin : reconnaître et transmettre". Une exposition, une table ronde et une conférence seront également organisés autour des œuvres de l'artiste peintre Sophie Degano.
Direction du service national et de la jeunesse (DSNJ) : "Parcours Campus de l'Isae-Supaero au féminin" (7 mars/Toulouse)
Dans le cadre de l'opération Cordées de la réussite au féminin, l'Institut supérieur de l'aéronautique et de l'espace (Isae-Supaero) propose des parcours qui s'articulent autour de plusieurs événements organisés au cours de l'année faisant intervenir une étudiante et une ingénieure qui sont affiliées à un groupe d'une dizaine de lycéennes ou collégiennes. L'objectif est de créer un lien privilégié entre collégiennes, lycéennes et étudiantes de l'Isae-Supaero, de sensibiliser les jeunes filles aux métiers scientifiques et de lutter contre les stéréotypes liés à ces filières.
La journée permettra une découverte des métiers à travers des échanges avec des femmes ingénieures aux parcours inspirants et des ateliers sur la déconstruction de préjugés liés au genre dans les études scientifiques.
Direction du service national et de la jeunesse (DSNJ) : "Journée découverte au féminin du Campus de l'Ecole polytechnique" (8 mars/Palaiseau)
50 collégiennes et lycéennes vont se rendre sur le campus de l'Institut Polytechnique de Paris et de l'École nationale supérieure de techniques avancées (ENSTA) Paris afin de découvrir l'univers de l'enseignement supérieur scientifique. Au travers d'un parcours de découverte sur les campus de l'Ecole polytechnique, les participantes vont obtenir de précieuses informations sur leur orientation. L'objectif est d'informer des collégiennes et lycéennes sur les filières et métiers scientifiques et d'inspirer, par la rencontre avec des étudiantes et professionnelles du domaine afin de les encourager vers des études scientifiques.
La journée consistera en la découverte du campus des deux écoles d'ingénieurs, de l'immersion dans un laboratoire de recherche, d'une rencontre avec des chercheuses et doctorantes et d'un temps d'échange avec des étudiantes d'écoles d'ingénieurs.
Catherine Bourdès : « Le ministère des Armées a l’un des taux de féminisation du personnel militaire les plus élevés du monde »
ENTRETIEN – Pour Catherine Bourdès, directrice de projet Mixité, Haute fonctionnaire à l’égalité des droits au ministère des Armées, les politiques mises en oeuvre en matière de mixité dans les armées ont abouti à des progrès réels mais doivent être poursuivies. Le renouvellement du Plan « mixité », en ce sens, est LA priorité en 2024.
Catherine Bourdès, Haute fonctionnaire à l'égalité des droits, DP Mixité au ministère des Armées
Catherine Bourdès, le 8 mars marque la Journée internationale des droits des femmes. Comment cela se concrétise-t-il au sein du ministère des Armées ?
Catherine Bourdès : « Une somme considérable d'actions sont menées à Paris, en métropole et dans les Outre-Mer, que ce soit par les acteurs dédiés, comme la Direction du service national et de la jeunesse (DSNJ), la DP mixité ou les Combattantes du numérique, mais aussi par les acteurs de terrain dans de nombreux organismes. Le colloque international qui s'est tenu le 7 mars à Balard, "La mixité dans les armées française et alliées : regards croisés", en est l'événement central. Le chef d'état-major des Armées, le général Burkhard, y est intervenu pour présenter sa vision de la mixité, vision opérationnelle et vision de chef. C'était une parole très attendue car 2024 est l'année où nous renouvelons le Plan « mixité » (qui concerne les personnels militaires). C'est aussi l'année des Jeux Olympiques et Paralympiques, et l'année où la France accueille le programme EOGS[1]. Ce prisme international a quelque peu orienté nos travaux dans l'élaboration de ce colloque. »
Qu'entend-on par mixité-égalité au sein du ministère des Armées ?
C.B : « Ces deux concepts sont proches mais prennent chacun en compte la spécificité civils/militaires des armées. Le thème « égalité professionnelle entre les hommes et les femmes du ministère » concerne le personnel civil. Elle est parfaitement identique à celle qui s'applique dans l'ensemble des autres ministères et dans le secteur privé. Pour la mettre en œuvre, la DP mixité s'appuie sur le plan interministériel « Toutes et tous égaux » de mars 2023, porté par la Première ministre Élisabeth Borne, qui oriente le plan ministériel.
Pour le personnel militaire, cette notion d'égalité est un peu plus particulière car il faut prendre en compte les spécificités militaires, ainsi que les contraintes liées à l'histoire et à l'organisation sociale du ministère. Le ministère des Armées détient l'un des taux de féminisation les plus hauts de la planète (près de 17% de femmes au sein du personnel militaire), mais qui reste loin de la parité attendue quand on parle d'égalité entre les hommes et les femmes dans le secteur civil. Par exemple, on ne peut pas exiger un objectif de 50% de « primo-nominations »[2], disons, dans les instances dirigeantes militaires, tout simplement parce-que nous partons d'un vivier de 17% de femmes. Il a donc fallu nuancer la notion d'égalité en employant celle de mixité, ce qui n'empêche pas les hommes et les femmes militaires d'être effectivement égaux.
J'ajoute qu'il y a des besoins spécifiques pour les femmes militaires, comme ceux liés à une mobilité géographique particulièrement exigeante. Les deux plans ont donc été conçus séparément et se complètent, prenant en compte les spécificités des deux populations que nous avons au sein du ministère. »
Quelle est votre feuille de route 2024 en la matière ?
C.B : « Pour la DP mixité, 2024 est l'année du renouvellement du Plan « mixité » de 2019, projet sur lequel le ministre doit s'exprimer au deuxième semestre. Les travaux ont été initiés par la réalisation d'une étude qualitative sur les femmes dans les armées, confiée à des chercheurs du CEVIPOF, le laboratoire de recherches sociales de Sciences Po. Les armées, directions et services mèneront des travaux parallèles dans ce domaine, tandis que les instances de concertation et les associations du ministère seront elles-mêmes sollicitées, afin que le résultat soit un Plan co-construit qui prenne en compte les besoins de chacun, dans chacune de ses spécificités. Cette année doit aussi servir à l'élaboration du Plan égalité[3] qui devrait être signé avant la fin de l'année 2024.
Nous accueillons en parallèle des audits de suivi de la double labellisation Afnor « Egalité » et « Diversité », qui se tiendront au mois d'avril. Ces labels sont valables quatre ans, avec des évaluations intermédiaires pour s'assurer que les labellisés poursuivent leurs efforts en matière d'égalité et de diversité. Là aussi, c'est un grand rendez-vous que nous préparons activement depuis plusieurs mois.
Enfin, nous avons organisé le colloque du 7 mars, dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes (premier colloque international sur la Mixité), et nous travaillons toujours, en matière de gouvernance, à faire du séminaire annuel des référents mixité-égalité un moment clé où les principaux acteurs, ministériels, interministériels et internationaux se rencontrent, afin d'ajouter de la transversalité à notre réflexion et de renforcer le partage des bonnes pratiques. »
Lors de notre dernier entretien, le ministre des Armées vous demandait de réfléchir à l'élargissement de votre feuille de route « égalité » aux questions de diversité, beaucoup plus larges (diversité religieuse, sociale…). Qu'en est-il aujourd'hui ?
C.B : « La DP mixité a effectivement commencé à travailler sur ce sujet. En 2023, pour la première fois dans l'histoire du Plan interministériel LGBT+[4], le Minarm a proposé trois mesures spécifiques, qui ont été retenues. C'est notre première ouverture à la diversité sur la question des orientations sexuelles. Nous avons travaillé sur la séropositivité, la transidentité et sur la formation aux questions LBGT+. Sur la question de la diversité au sens large, il avait été annoncé par la Première ministre Élisabeth Borne, la création en 2023 d'un poste de « Haut fonctionnaire chargé de la diversité, la lutte contre les discriminations et l'égalité des chances » dans les ministères.
Le Minarm a travaillé à la définition du périmètre d'action et à la rédaction du projet de circulaire relative à la désignation de ce nouveau Haut fonctionnaire. Ce projet, qui avait provisoirement suspendu nos travaux dans ce domaine, pour ne pas empiéter sur le futur périmètre de ce poste, n'est pas encore acté. S'il était abandonné, je n'exclus pas de me tourner vers le cabinet du ministre pour faire amender ma lettre de mission de façon à prendre en compte certains domaines orphelins. »
Comment mesurez-vous les progrès réalisés en matière de mixité-égalité au sein des forces armées ?
C.B : « Ces progrès sont suivis à différents niveaux. Une double gouvernance a été mise en place. Chacun des trois plans, le Plan « mixité », le « Plan « égalité professionnelle » et le Plan « Formation à l'égalité entre les femmes et les hommes et à la diversité », font l'objet de comités de pilotage sous la direction de la DP mixité : une à deux fois par an, je rencontre les acteurs de ces plans et les responsables de formation pour un faire un bilan, grâce à l'analyse d'indicateurs dédiés, avec les représentants de tous les acteurs du domaine.
La deuxième partie de cette gouvernance est assurée au niveau du ministre. Chaque année, à l'occasion de l'Observatoire de la parité, le ministre se fait présenter les principaux axes d'études de la mixité : le tableau de bord de la féminisation (sur l'évolution de la féminisation au sein des armées), le dispositif de nominations équilibrées (pour accès égal des femmes aux postes de direction du ministère), une présentation Thémis (sur le niveau de signalement des violences et discriminations au sein du ministère) et un état des lieux de l'avancée des mesures du Plan mixité.
Dans le cadre de la relance du Plan « mixité », j'ai d'ailleurs présenté au cabinet du ministre un point de situation des mesures du Plan « mixité » actuel. »
Diriez-vous que, le ministère des Armées, qui est, tout de même, un environnement majoritairement masculin, aurait peut-être davantage besoin de mixité et d'égalité ?
C.B : « Pas plus qu'ailleurs. Pour le personnel civil, selon l'index « égalité dans la fonction publique », le ministère atteint un taux de 94% en 2023. Cela montre qu'en matière d'égalité professionnelle (rémunération, promotions …), le ministère des Armées fait partie des très bons élèves.
Pour le personnel militaire, le ministère a fait énormément de progrès dans les années récentes en nommant des femmes à des postes à hautes responsabilités.
Aujourd'hui, les axes de renouvellement du Plan « mixité » vont consister à consacrer le même effort à l'ensemble des corps et des grades. Il ne faut plus seulement nous concentrer sur des objectifs chiffrés du nombre d'officiers généraux féminins, ce qui s'inscrivait parfaitement dans le cadre des objectifs de la loi Sauvadet[5], mais élargir les travaux aux femmes militaires du rang et sous-officiers. Tout comme les femmes officiers, ces femmes doivent avoir accès aux fonctions et à la carrière qui correspondent à leurs talents, à leurs compétences et à leurs ambitions. C'est une directive ministérielle forte du nouveau Plan « mixité » : s'attaquer à des axes d'efforts qui ont été moins explorés dans le plan précédent. »
[1] Le programme EOGS, « European Orientation on Global Strategy », est une formation politico-stratégique récente, organisée chaque année par un pays européen au profit d'officiers supérieurs féminins des armées OTAn et alliées La France prend la relève des Pays-Bas et de l'Allemagne.
[2] Personnes nommées pour la première fois aux principaux emplois supérieurs de la fonction publique.
[3] Initié en 2023 par la signature d'un accord de méthode avec les organisations syndicales représentatives puis lancé en décembre 2023.
[4] Plan national pour l'égalité, contre la haine et les discriminations anti LGBT+.
[5] Loi du 12 mars 2012, relative à l'emploi titulaire et à l'amélioration des conditions d'emploi des agents contractuels dans la fonction publique, à la lutte contre les discriminations et portant diverses dispositions relatives à la fonction publique.
Marie-Laure Buisson : « Les femmes combattantes sont animées par les mêmes valeurs de courage, de ténacité, de passion et de volonté"
ENTRETIEN - Son ouvrage « Femmes combattantes » paru aux éditions Les Presses de la Cité, lauréat du prix littéraire de l’armée de Terre Erwan Bergot, met à l’honneur l’engagement héroïque de sept femmes au fil de conflits militaires. Pour Marie-Laure Buisson, Colonel de la réserve citoyenne de l’Armée de l’Air, légionnaire de 1ère classe à titre honoraire et marraine du 4ème Régiment étranger, la culture de l’audace que ces portraits de femmes caractérisent a été récompensée.
Marie-Laure Buisson
Marie-Laure Buisson, quelle a été votre démarche en écrivant votre livre « Femmes Combattantes » ?
Marie-Laure Buisson : « J'ai voulu mettre à l'honneur de nombreuses femmes combattantes qui se sont illustrées dans notre Histoire, qu'elles aient eu les armes à la main ou qu'elles aient servi en appui des troupes au front. Les mettre en lumière pour leur rendre l'hommage qui leur est dû était indispensable à mes yeux. Elles sont trop nombreuses à avoir été oubliées. »
Votre livre retrace les parcours de sept femmes combattantes, issues de foyers de guerres anciens et contemporains. Comment les avez-vous choisies ?
M-L. B : « J'ai choisi de commencer par des personnalités de la Seconde Guerre mondiale, période qui me passionne, puis j'ai tiré le fil jusqu'à des combattantes contemporaines. J'avais le choix entre de nombreux profils, mais j'ai préféré me pencher sur des femmes qui m'ont particulièrement touchée, par leur engagement et leur parcours. J’ai souhaité montrer qu'au-delà de leur époque, leur nationalité ou leur milieu d’origine, c’étaient bien les mêmes valeurs de courage, de ténacité, de passion, de volonté et de patriotisme qui les animaient. Geneviève de Galard, aristocrate française et Lydia Litviak, fille d'un ouvrier soviétique sont mues par les mêmes valeurs et le même sens de protection des leurs. C'est le même esprit de résistance que l'on retrouve chez la Princesse Noor Inayat Khan qui lutte contre les nazis au sein des services secrets britanniques, ou chez les guerrières kurdes qui ont affronté l'Etat Islamique. »
Parmi ces destins, y en a-t-il un qui vous inspire davantage ?
M-L. B : « J'ai été bouleversée par le destin de Jihane Cheikh Ahmed, jeune fille kurde originaire de Rakka qui souhaitait devenir enseignante. En voyant Daesh prendre le contrôle de sa ville, elle est rentrée en résistance contre ces monstres qui ont martyrisé son peuple. Ignorant tout de la chose militaire, les événements ont fait d'elle une grande guerrière, un commandant qui a fini par libérer sa ville en Octobre 2017 à la tête de ses troupes arabo-kurdes. »
La couverture du livre "Femmes combattantes" de Marie-Laure Buisson
Comment votre ouvrage contribue-t-il à faire évoluer la représentation des femmes au sein des armées ?
M-L. B : « C'est aux lecteurs de le dire (sourire). Je souhaite que toute jeune femme lisant mon ouvrage puisse se dire : « Moi aussi, je peux m'engager dans l'armée », à l'instar de Cassiopée, jeune capitaine de l'armée de l'Air dont je fais le portrait dans mon livre. Déployée au sein de l’opération Barkhane (au Sahel), elle réussit à remonter une filière de djihadistes touaregs à Kidal (au Mali) et contribue à l’arrestation d’un chef recherché par la Force (Barkhane). Cette jeune femme m'a beaucoup touchée par son intelligence, sa témérité et le courage dont elle a fait preuve en territoire ennemi, au service de son pays. »
En 2022, vous avez remporté le prix littéraire de l’armée de Terre Erwan Bergot[1]. En quoi votre livre s’inscrit-il dans cet héritage littéraire ?
M-L. B : « Recevoir ce prix m'a fait un immense plaisir. J’ai eu l’occasion de le dire au Chef d'Etat-Major de l'armée de Terre, le Général Pierre Schill, le jour où il m'a été remis. Il me semble que le jury a considéré que mon livre consacrait les valeurs d'engagement et de service à la collectivité qui étaient chères à Erwan Bergot. Les portraits de ces femmes combattantes s'inscrivent pleinement dans la culture de l'audace que cherche à promouvoir ce Prix. »
Vous êtes marraine du 4e Régiment étranger de la Légion Etrangère. Comment cette relation s’est-elle instaurée ?
M-L. B : « J'ai été admise en 2011-2012 à la 64ème session de l'IHEDN[2]. J'ai fait la connaissance de la Légion étrangère cette année-là. Peu à peu, des liens se sont tissés, notamment à travers la recherche de dons au profit des anciens de l'Institution et de leurs blessés. Je m’y suis engagée avec passion. Quelques années plus tard, ils m'ont fait en retour l'immense honneur de me demander d'être la marraine du 4ème RE. J'étais bouleversée ! Jusqu'à maintenant, il n'y avait eu qu'une seule marraine d'un régiment de Légion : la Comtesse Leïla du Luart, qui avait eu cet honneur en 1943. Aujourd’hui je considère la Légion Etrangère comme une seconde famille. Celle avec laquelle j'aime fêter Noël et participer à la cérémonie annuelle de Camerone ; et sans doute, je serai toujours à ses côtés quoi qu'il advienne, jusqu'à mon dernier souffle ! »
[1] Créé en 1995 par le chef d’état-major de l’armée de Terre, en mémoire de l’écrivain et journaliste Erwan Bergot, ancien officier parachutiste. Erwan Bergot était un auteur prolifique, qui a écrit des romans, des nouvelles, des essais et des biographies. Il était également un ardent défenseur des valeurs de l’armée de Terre.
[2] Institut des hautes études de défense nationale
La Fondation Marie-Laure Buisson.
Cette association a été créée en septembre 2018 pour soutenir des projets d’intérêt général en faveur des militaires, de leur famille et de leurs proches, notamment les blessés au combat et les familles de soldats morts pour la France ou décédés en service.
Aller sur le site« Ambition armées-jeunesse au féminin » : le plan d’action de la DSNJ en faveur de l’égalité femmes-hommes
Chaque année, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, des actions en faveur de l’égalité femmes-hommes sont menées tout au long du mois de mars, dans les dispositifs jeunesse portés par le ministère des Armées.
Ambition armées-jeunesse au féminin
Grâce à l'intervention de femmes civiles et militaires, « Ambition armées-jeunesse au féminin » a pour vocation de permettre à l'ensemble des jeunes bénéficiaires des dispositifs jeunesse du ministère des Armées d'appréhender le rôle du personnel féminin au sein du ministère.
Toutes les femmes civiles et militaires en situation de responsabilité témoignent auprès des jeunes Françaises et Français de leurs parcours, de leurs expériences et de leurs métiers.
Ces rencontres ont lieu pendant le mois de mars, en métropole et dans les Outre-mer :
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dans les classes de défense et les centres cadets de la défense ;
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lors des journées défense et citoyenneté (JDC)
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dans les cordées de la réussite en s'appuyant sur les grandes écoles de la défense ;
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dans les régiments et centres du service militaire volontaire (SMV)
Ces rencontres ont pour objectif de contribuer à la transmission d'une culture de l'égalité, à la lutte contre les stéréotypes de genre et au développement de l'ambition des jeunes filles pour des formations ou des métiers peu féminisés.
12e Observatoire de la parité : des avancées concrètes en faveur de la mixité et de l’égalité professionnelle, des efforts à poursuivre
Cette instance dédiée à l’examen des questions relatives à la parité entre les femmes et les hommes (militaires et civils) du ministère permet de faire un point d’étape annuel sur les travaux visant à faire progresser la mixité et l’égalité professionnelle. Le bilan des actions 2023, ainsi que les actions en cours ou à conduire en 2024 et après, ont été présentés à M. Christophe Mauriet, secrétaire général pour l’administration, qui a présidé la rencontre.
Égalité-Mixité, le ministère des Armées mobilisé
Réunis à Balard le vendredi 22 mars, les représentants du président et des membres permanents de l'Observatoire – EMA, SGA, DGA, CGA, DRHMD, DICOD, THEMIS, armées, directions et services (ADS) – ont dressé un bilan positif de l'année écoulée.
« Cette séance, comme chaque année, a une grande importance : 2024 est une année de consolidation de ces thématiques de mixité et d'égalité », a déclaré le SGA en début de session.
Des avancées concrètes
La Dicod a présenté les résultats de son enquête interne et externe menée en janvier 2024, portant sur l'action du ministère des Armées en faveur de l'égalité femmes-hommes. Cette dernière révèle que 81% du personnel (civil et militaire) pense que le ministère favorise l'égalité femmes-hommes (soit + 3 points par rapport à 2023).
Côté grand public, 52% des Français pensent de même, une perception à l'un de ses plus hauts niveaux historiques.
Pour la DP mixité, la Commissaire générale Catherine Bourdès dresse un bilan tout aussi positif des actions menées dans le cadre des plans. Le Plan mixité a permis l'accroissement du taux de féminisation des armées de 15,5 à 17% depuis 2018 : un taux exceptionnel à l'échelle internationale, mais qui reste obéré par des départs prématurés. Le Plan « Fidélisation 360 » devrait aider à atteindre l'objectif de 20% prévu en LPM 2024-2030. Par ailleurs, les efforts consacrés à la promotion des femmes officiers supérieurs devront être élargis aux autres corps (sous-officiers et militaires du rang). Un virage social est nécessaire et sera une des priorités lors du renouvellement du plan Mixité en 2024. Même constat positif pour le Plan Egalité professionnelle : la féminisation du personnel civil a connu une augmentation sensible, essentiellement portée par la catégorie A et A+, dont le taux est passé de 32,1% en 2018 à 36,7% en 2023. Plus encore, le ministère des Armées atteint l'un des taux de féminisation les plus élevés du monde, avec 17% de femmes au sein du personnel militaire.
12e Observatoire de la parité
Pour les Nominations équilibrées dans l'encadrement supérieur du ministère, le bilan 2023 est également positif. L'objectif 2027 de 40% de femmes dans le vivier de l'encadrement supérieur est déjà atteint, avec 40,9% enregistré dès la fin 2023.
Après la réunion de l'Observatoire, s'est tenu le comité de suivi de la cellule THEMIS, dédiée à la lutte contre le harcèlement sexuel, les violences sexuelles et sexistes et les discriminations. L'enquête de la Dicod révèle que 64% du personnel du ministère (civils et militaires) estime que ces situations font l'objet d'un traitement adapté, représentant une progression de 3 points par rapport à 2023 et le meilleur score jamais enregistré dans ce baromètre réalisé depuis 2019.
Cependant, l'enquête montre aussi la crainte que dénoncer des faits de violences sexuelles et sexistes se répercute sur son parcours. L'effort de mise en place de mesures conservatoires au profit des victimes présumées doit être poursuivi.
L'année 2024 verra le suivi des chantiers structurants ouverts en 2023, qui promeuvent l'égalité des droits :
- La poursuite des travaux de renouvellement des plans « Mixité » et « Égalité professionnelle entre les femmes et les hommes civils du ministère », qui doivent déboucher sur une signature et publication avant la fin de l'année 2024 ;
- Le déroulement des audits de suivi de la double labellisation « Égalité et « Diversité » délivrée par l'AFNOR, qui doivent confirmer l'engagement du ministère dans ces deux domaines ;
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La transformation du séminaire annuel des référents mixité-égalité en un rendez-vous majeur des acteurs du domaine.
A propos de l'Observatoire de la parité. Composé des plus hautes autorités du ministère, l'Observatoire de la parité veille, depuis 2013, à la bonne mise en œuvre de la politique ministérielle en faveur de l'égalité professionnelle et de la mixité. Il coordonne les actions menées dans ce domaine au sein du ministère, examine les résultats des enquêtes annuelles sur la mixité et émet des recommandations dans ce domaine. Il se réunit chaque année au mois de mars en marge de la journée internationale des droits des femmes, pour évoquer l'avancée des actions réalisées.
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