En 1795, la jeune armée de la République fait face à des besoins urgents. La levée en masse, décrétée deux ans plus tôt, se révèle insuffisante face aux coalitions européennes. Les matériels sont hétéroclites, peu standardisés, mal entretenus. Pour prendre l’ascendant, l’armée française recherche des équipements fiables, normalisés et adaptés aux réalités du terrain. Le 18 Floréal an III, elle crée le Comité de l’artillerie, une section technique pour tester les armes, harmoniser les calibres et améliorer les matériels de campagne. Il devient le trait d’union entre la technique et le combat, entre l’industriel et le soldat, entre la science et l’action. Cela fait aujourd’hui 230 années que la Section Technique de l’Armée de Terre remplit cette mission : forte de son héritage, elle prépare l’avenir avec lucidité et détermination.

Depuis plus de deux siècles, la STAT est au service de l’armée de Terre. Loin de l’éclat des combats, elle ne porte pas le feu ; elle le rend possible. Elle forge les armes de la victoire. Modèle de créativité, la STAT interroge, confronte, corrige. Dans la discrétion que la précision exige, elle expertise au profit de la Force. Elle éprouve les idées et les matériels. Elle traque la faille pour garantir la fiabilité. Elle ne laisse aucune place à l’à-peu-près. Chaque soldat de l’armée de Terre sait qu’un système validé par la STAT est un système fiable, efficace, performant. Derrière la puissance d’un blindé, la précision d’un viseur, la fluidité d’un réseau, il y a un protocole, un banc d’essai, un spécialiste. Il y a la STAT.

Au rythme des percées scientifiques et des révolutions technologiques, la STAT éclaire et accompagne la montée en puissance des unités. A la confluence des innovations proposées par les combattants et des inventions mises au point par les ingénieurs, la STAT est le creuset de l’esprit pionnier. Elle fédère pour remplir la mission. Passer de l’idée de laboratoire à l’arme du champ de bataille requiert la coopération de la Direction Générale de l’Armement, des états-majors, des corps de troupe et des industriels dans une quête de résultat, de performance, de maîtrise des coûts et des délais. C’est dans cette jonction entre prototype et passage à l’échelle que s’épanouit l’excellence de la STAT. C’est là, lorsque l’idée devient capacité, que la STAT révèle sa valeur.

Alors que les bouleversements géopolitiques, stratégiques et technologiques se cumulent, les guerres sous nos yeux révolutionnent les formes du combat. La mission de la STAT s’ancre plus que jamais dans l’épreuve du réel. Préparer les capacités du combat aéroterrestre futur et leur soutien en combinaison avec l’adaptation des doctrines appelle une quadruple exigence : redoubler d’inventivité en exploitant les avancées technologiques ; maîtriser les savoir-faire techniques et tactiques ; conserver le sens pratique tiré de l’expérience opérationnelle ; être exact. Cette ambition que la STAT a constamment poursuivie depuis 230 ans, et qui d’elle aujourd’hui un joyau au sein du Commandement du Combat Futur, le grand commandement capacitaire et d’innovation de l’armée de Terre.

C’est cet univers que quitte le général Tony Maffeis. Les atouts de la STAT - rigueur, exactitude, sens du service se confondent avec les qualités de son chef. Au cours de ses trente-six années sous les armes, le général Maffeis n’a cessé d’incarner la magnifique devise ornant les drapeaux de la Légion étrangère qu’il a servie : Honneur et Fidélité. L’honneur d’abord, celui d’un chef qui exerce son commandement comme un service : sans calcul ni compromission, ne succombant jamais à la faiblesse. L’honneur qui place l’exemplarité non en moyen mais en devoir. L’honneur de toujours se hisser soi-même et la troupe que l’on commande au plus haut niveau d’exigence pour remplir la mission. Quelle que soit la mission : former, entrainer, bâtir, combattre ; en métropole, outre-mer, en opération. L’honneur de servir a guidé le général Maffeis de la République centrafricaine à la corne de l’Afrique en passant par la Bosnie ; en Afghanistan, où il a révélé son sang-froid et ses qualités de chef à l’épreuve du feu ; aux Émirats arabes unis, où il a déployé ses capacités de légionnaire bâtisseur pour installer la 13e demi-brigade de Légion étrangère, « More Majorum », à la manière des anciens.

La fidélité ensuite ; celle que le général Maffeis a portée à ses subordonnés. Il a commandé avec bienveillance : fixer un cap clair, donner du sens et élever chacun à son meilleur niveau dans la plus belle acception de la fraternité d’armes. Fidélité à ses chefs également, en régiment ou en état-major. Il leur a offert son sens de l’initiative, sa rigueur et son dévouement, faisant émerger des solutions pour chaque défi rencontré. Fidélité à sa famille surtout, qui l’a accompagné tout au long de son engagement et qui retrouve aujourd’hui un mari et un père délié de son obligation de disponibilité au service de la France. Mon Général, en quittant le service actif, vous laissez une empreinte : celle d’un soldat, d’un chef et d’un bâtisseur. Celle d’un officier à la volonté faite d’acier. L’armée de Terre vous exprime, ainsi qu’à votre famille, toute sa reconnaissance.