Le sol estonien tremble pour la première fois sous les feux de l’artillerie française. Du 25 au 27 mai, une campagne de tirs réels a rassemblé des canons estoniens, anglais et américains. Pour cela, les quatre Caesar et une soixantaine de militaires du 3e régiment d’artillerie de Marine (3e RAMa), ont rejoint le pays balte, le 15 avril. Trois ont d’abord été acheminés par voie ferrée et le dernier à bord d’un A400M, soit 3000 km parcourus en trois heures. Cet entraînement s’inscrit dans la troisième phase de l’exercice majeur Spring Storm commencé le 15 mai avec l’opération aéroportée Thunder Lynx. Ce dernier simule la défense de l’Estonie face à un ennemi de force équivalente. Pour cette manœuvre commandée par la 1re brigade estonienne, la mission Lynx a doublé ses effectifs avec plus de 700 soldats français engagés. Ce déploiement démontre la capacité de l’armée de Terre à projeter un matériel majeur sur court préavis pour renforcer les forces présentes sur le flanc Est.

Les chefs d’État et de gouvernement des nations alliées ont décidé en 2016, à Varsovie « de renforcer encore la posture de dissuasion et de défense de l’Alliance face au nouvel environnement de sécurité ». Il s’agit de déployer des contingents militaires dans les pays de l’OTAN qui se sentent menacés, pour renforcer leur défense. Ils constituent une présence dite avancée renforcée (eFP - enhanced Forward Presence). D’emblée, la France, solidaire des pays Baltes a apporté sa contribution. Lors de l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février 2022, le président de la République a décidé de maintenir la contribution française au dispositif eFP en adaptant son offre capacitaire à celle de la nation-cadre. Depuis, elle est constituée d’environ 300 militaires, dont un sous groupement à dominante infanterie motorisée, spécialisé dans le combat d’usure en milieu difficile et en conditions hivernales.