Des cartes géantes, des figuratifs en bois, des mètres de ruban adhésif, des marqueurs colorés et des dizaines de soldats attentifs : voilà ce qu’on imagine pour un wargame militaire. Utiles pour affiner les plans d’opération, ces simulations sont souvent complexes et chronophages.

Un outil simple et adaptable

Quand elle s’est penchée sur le sujet, l’équipe de planificateurs du CRR-FR voulait un outil qui permette de préparer et de conduire une séance de wargaming avec peu de personnel et en peu de temps, sans matériel ni technologie spécialisés, pouvant être adapté à de nombreuses situations et simulant fidèlement des opérations.

Comme il se doit dans un état-major multinational, les planificateurs du RRC-FR se sont appuyés sur des sources françaises, espagnoles ou encore américaines. Le système qu’ils ont mis au point ne nécessite rien de plus pour exécuter un wargame que Microsoft Powerpoint, une feuille de calcul Microsoft Excel spécialement conçue et, bien sûr, les capacités d’analyse et de discernement de quelques planificateurs.

Le nouvel outil s’adapte au besoin, que l’état-major organise un wargame de plusieurs jours impliquant le groupe de commandement, ou qu’un planificateur souhaite mener une simulation rapide dans les premières étapes du développement d'un mode d'action.

Les éléments essentiels de l'outil

L'outil de wargame du CRR-FR comprend 2 éléments essentiels :

• 1 carte de la zone des opérations affichée sur Powerpoint.
• 1 feuille Excel qui permet de suivre la puissance de combat des unités et de déterminer les résultats des combats.

La carte est renseignée avec les principales lignes de coordination et on y place les pions représentant les principales unités impliquées. L’un des défis de tout wargame est de réduire la complexité des opérations afin de rendre la simulation possible, tout en préservant les éléments les plus importants. Ici, seules les unités majeures sont représentées, à savoir les divisions et certaines brigades clés pour un wargame de niveau Corps.

Lors du jeu, les pions sont déplacés sur la carte par un simple cliquer-glisser, un peu comme les pions des wargames traditionnels. Le support numérique permet à tous les participants de suivre l’action sur grand écran, et d’effectuer le nombre de captures d’écran souhaité en vue du débriefing et de l’archivage.

La simulation des combats

Le deuxième élément est une feuille de calcul Excel qui évalue les résultats du combat. Le tableur simule le combat en deux phases :

les feux dans la profondeur et les combats de contact. Pour les premiers, les équipes rouge et bleue répartissent leurs feux entre appui au contact, ciblage, contre-batterie et appui des unités en zone arrière. L’outil calcule ensuite l’attrition causée.

Pour les seconds, les équipes bleue et rouge désignent quelles unités s’engagent au contact d’après le mode d’action joué et l'outil calcule le rapport de force, l’attrition infligée et subie et le niveau de succès de l’action entreprise. Grâce à cette méthode, les planificateurs peuvent jouer plusieurs scénarios, explorer les avantages et les inconvénients des modes d'action et identifier les risques associés à chacun.

Aucune simulation, aussi sophistiquée soit-elle, ne peut prédire ce qui se passera sur le champ de bataille. Mais, en réduisant les plans à leurs aspects essentiels et en permettant de simuler leur exécution avec rapidité et peu de moyens, le nouvel outil de wargaming mis au point par le CRR-FR apporte une solution innovante.