CDE : Toulouse accueille la première base à vocation spatiale française
Ce mercredi 2 juillet 2025, la France a officialisé la création de sa toute première base aérienne à vocation spatiale à Toulouse, le cœur aérospatial français et même européen. Pour marquer ce jour historique, une cérémonie exceptionnelle a eu lieu place du Capitole, symbole de la Ville rose.
La base aérienne 101 est de retour. « Ce jour est de ceux qui compteront dans l’histoire de notre armée. Cette cérémonie signe l’ambition spatiale française. » Le mercredi 2 juillet, le chef d’état-major de l’armée de l’Air et de l’Espace, le général d’armée aérienne Jérôme Bellanger, était présent à Toulouse pour l’inauguration de la première base aérienne à vocation spatiale (BAVS) de l’armée de l’Air et de l’Espace.
De 11h à 21h, la place du Capitole de Toulouse s’est transformée en véritable vitrine de la puissance aérospatiale militaire. Stands interactifs animés par les armées et les grands industriels du spatial, défilé aérien et performance musicale, la base aérienne 101 a vu les choses en grand pour son inauguration.
Un lieu hautement emblématique
Créée en 1934 en même temps que l’armée de l’Air, la base aérienne (BA) 101 Toulouse-Francazal était la première base aérienne à voir le jour. Installée sur le site de l’aéroport civil de Francazal, la BA 101 voit l’industriel Émile Dewoitine y installer ses ateliers. Rapidement, elle devient un site majeur pour le transport aérien militaire et l’instruction des équipages navigants. À son apogée, la base aérienne compte près de 2 500 personnels et de nombreuses unités dont l’escadron aérien de recherche et de sauvetage (EARS) 99. Lors de la réforme de la carte militaire menée dans le cadre de la Révision générale des politiques publiques (RGPP) lancée en 2008, l’AAE a dû fermer une dizaine de bases dont celle de Toulouse-Francazal. Toujours à Toulouse, au cœur névralgique de l’aéronautique et du spatial français, la BA 101 est officiellement recréée le 2 juillet 2025. Symboliquement, c’est le nom de la BAVS 101 général Robert Aubinière qui a été choisi. Désormais, elle est située aux abords du site du Centre spatial toulousain du Centre national d’études spatiales (CNES). Cette BAVS devient ainsi un élément essentiel du système de combat de l’AAE de par l’extension de la troisième dimension au domaine spatial, et du fait que l’espace est désormais un domaine de conflictualité à part entière. Le conflit en Ukraine illustre d’ailleurs l’importance de l’espace dans les conflits modernes.
Une base tournée vers l’opérationnel
Malgré son aspect hautement symbolique, la base aérienne 101 n’en reste pas moins un outil de combat dont l’objectif sera de défendre les intérêts spatiaux français. Ainsi, pas moins de neuf unités spécialisées du Commandement de l’espace (CDE) y prendront place dont le Centre de commandement et de conduite des opérations spatiales (C3OS) qui porte le Centre de commandement et de contrôle (C2) spatial. Alors que la maîtrise de l’espace devient une arme essentielle, la BAVS concourt à la mission de protection (surveillance spatiale, collaboration entre le Centre opérationnel de surveillance militaire des objets spatiaux – COSMOS – et le CNES), d’intervention (notion d’action dans l’espace par l’Escadron de conduite des actions spatiales – ECAS) et de connaissance et anticipation (Centre de renseignement d’intérêt spatial – CRIS).
Elle accueille ainsi toutes les unités en charge des opérations spatiales militaires à l’exception du Centre militaire d’observation par satellite (CMOS) stationné à Creil. Mais également les unités de soutien du domaine espace (formation, numérique et soutien métier), deux unités à vocation capacitaire/innovation ainsi qu’une bonne partie de l’échelon de direction du CDE et le Centre d’excellence OTAN pour l’espace (COE). La BAVS compte 310 personnels (dont 31 COE) en 2025, et en comptera environ 500 à l’horizon 2030.
Le général Aubinière, parrain de la base aérienne 101
Comme toutes bases aériennes, la BAVS a également choisi son parrain. Cet acte symbolique permet d’honorer la mémoire d’un Aviateur émérite et de transmettre ses valeurs. Pour la BA 101, c’est le nom du général Robert Aubinière qui a été retenu. Polytechnicien de formation, il entre à l’armée de l’Air en 1936. Si sa première affection l’emmène en Algérie, il s’illustre durant la Seconde Guerre mondiale grâce à de nombreux actes de bravoure. En septembre 1943, il rejoint Londres et les Forces françaises libres. Au sein du Bureau central de résistance et d’action (BCRA) du colonel Passy, il agit en qualité de chef des opérations de la région A (Lille).
Arrêté par la Gestapo en 1944, il est déporté en Allemagne. À sa libération en 1945, il poursuit sa carrière au sein de l’armée de l’Air où la formation des apprentis mécaniciens va devenir son cheval de bataille. Devenu colonel en 1957, il commande le Centre interarmées d'essais d'engins spéciaux, à Colomb-Béchar, en Algérie, au préambule de l’histoire spatiale française. Après un mandat au commandement de l’École de l’air puis à la Direction technique et industrielle de l'aéronautique, il devient le premier directeur général du CNES. Grand instigateur des fondements de l’Agence spatiale française, le général Robert Aubinière est aujourd’hui un symbole incarnant aussi bien le spatial civil que militaire.
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