Connaissance & anticipation

La fonction "connaissance et anticipation" de l'armée de l'Air et de l’Espace (AAE) est essentielle pour fournir aux décideurs politiques et militaires des capacités d’appréciation autonome de la situation. Elle permet de garantir une compréhension approfondie et une anticipation des menaces et des risques potentiels.

La fonction "connaissance et anticipation" de l'armée de l'Air et de l’Espace

La globalisation de la compétition internationale implique l’extension des champs de confrontation, en particulier dans les domaines qui se prêtent aux agressions ambiguës. Le cyber et l’espace constituent désormais des champs assumés de rivalité stratégique permanente, voire de conflictualité. En témoignent les opérations menées par les États dans l’espace extra-atmosphérique, qui prennent la forme de comportements irresponsables voire dangereux, d’activités « inamicales » ou encore de démonstrations de puissance (tirs de missiles antisatellites à ascension directe), manœuvres de rapprochement, brouillage de systèmes de positionnement…). La multiplicité des acteurs dans l’espace et la congestion des orbites laissent augurer d’une compétition âpre pour l’accès à cet espace commun. La capacité à connaître ce qui se passe dans l’espace est donc essentielle tout comme la capacité à protéger et défendre nos capacités spatiales. La fonction « connaissance et anticipation » regroupe les capacités de renseignement, de surveillance spatiale et de formation spécialisée de l'armée de l'Air et de l'Espace française.

Au cœur du renseignement militaire

La chaîne de renseignement « air » s’appuie essentiellement sur la Brigade air connaissance et anticipation (BACA) qui a été créée à partir de la division connaissance-anticipation du Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes (CDAOA) et du bureau renseignement guerre électronique (BRG) de l’armée de l’Air et de l’Espace. Elle regroupe, sous une même autorité, l’ensemble des acteurs du renseignement air, coeur du dispositif dédié à cette fonction. Le choix de son implantation à Lyon-Mont Verdun auprès du Centre national des opérations aériennes (CNOA) est fondamental et cohérent avec l’implication des acteurs du renseignement air et de ses outils connexes dans les opérations, tant de sûreté aérienne sur le territoire qu’en opérations extérieures (OPEX). L’armée de l’Air et de l’Espace s’appuie sur des unités au cœur de la chaîne de renseignement. Le Centre de renseignement Air (CRA) élabore le renseignement d'intérêt air au profit de l'AAE. Il exploite et fusionne les données des différents capteurs aériens pour la Direction du renseignement militaire (DRM) et la chaîne de renseignement air.

L'escadron électronique aéroporté 1/54 « Dunkerque » est spécialisé dans la recherche du renseignement d'origine électromagnétique (ROEM). Il est équipé d’avions légers de surveillance et de reconnaissance (ALSR), des Beechcraft King Air 350. L'escadron attend également l'arrivée de trois nouveaux avions Falcon 8X Archange, prévus pour entrer en service entre 2028 et 2030. Ces appareils sont destinés à combler le vide laissé par le retrait du Transall C160 Gabriel.

Stationné sur la base aérienne 709 de Cognac, l'escadron de drones 1/33 «Belfort» effectue des missions de renseignement à partir du drone MALE MQ9 Reaper sur le territoire national comme en opérations. Le Centre militaire d'observation par satellite (CMOS) de la base aérienne 110 de Creil fournit des images satellitaires commerciales et militaires à la DRM et aux armées. La formation initiale et continue de ces spécialistes du renseignement de l'AAE est assurée par l’escadron de formation au renseignement (EFR) de Strasbourg.

Au cœur du renseignement militaire

Surveillance de l'espace

La multiplicité des acteurs dans l’espace et la congestion des orbites montre l’émergence d’une compétition âpre pour l’accès à cet espace commun. Le Centre opérationnel de surveillance militaire des objets spatiaux (COSMOS) surveille l'espace, détecte les menaces, établit la situation spatiale et diffuse les alertes. Il contribue également à la protection des populations contre les rentrées atmosphériques à risque.

Un défi technologique

L’AAE utilise les technologies de l'information de plusieurs manières pour améliorer sa fonction « connaissance et anticipation ». Elle exploite des données massives (Big Data) issues de multiples capteurs (drones, avions, satellites, cybersurveillance, etc.) pour détecter des anomalies ou intentions malveillantes. Elle utilise des algorithmes et l'intelligence artificielle (IA) pour traiter ces données massives et en extraire des informations exploitables rapidement. De même, l'AAE s'appuie sur des réseaux haut débit sécurisés terrestres et spatiaux, des systèmes d'information et des clouds privés pour relier ses différents systèmes de capteurs et réduire les délais décisionnels. Ainsi, le Rafale F4 est équipé d'un système de reconnaissance capable de trier en direct les éléments d'intérêt militaire. Dans un futur proche, l’AAE compte sur l'essor des microsatellites et des nanodrones pour multiplier ses capteurs et accroître sa connaissance de la situation.

L'exploitation des technologies de l'information, du Big Data à l'IA en passant par les réseaux et nanotechnologies, permet à l'AAE d'accroître considérablement ses capacités de renseignement, de surveillance et d'anticipation pour gagner en supériorité stratégique.

L'exploitation des technologies de l'information


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