Dissuasion

La dissuasion vise à prévenir toute agression contre la France en maintenant une capacité de riposte crédible et potentiellement dévastatrice. Cette stratégie repose sur la capacité à infliger des dommages inacceptables à un adversaire potentiel, le dissuadant ainsi de toute action hostile. La France fait preuve, par ailleurs, de lucidité sur l’environnement stratégique international, qui est d’autant plus complexe depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

La dissuasion vise à prévenir toute agression contre la France

Depuis 1964 et la première prise d’alerte des Mirage IV ordonnée par le général de Gaulle, des générations d’Aviateurs se sont succédé au sein des Forces aériennes stratégiques (FAS) pour assurer de manière ininterrompue la tenue de cette indispensable posture de dissuasion nucléaire. La fonction de dissuasion de l'armée de l'Air et de l'Espace française joue un rôle crucial dans la stratégie de défense nationale. Cette capacité est un élément central de la force de dissuasion française, complétée par la composante sous-marine de la Marine nationale.

L'armée de l'Air et de l'Espace contribue ainsi à la dissuasion nucléaire de la France. Elle dispose de moyens aériens capables de délivrer des armes nucléaires, notamment avec le triptyque Rafale/ Phénix/ASMP-A. Ces avions peuvent être déployés rapidement et disposent d'une grande autonomie, leur permettant de pénétrer les défenses adverses et de délivrer leur charge utile.

Les bases aériennes stratégiques sont équipées pour soutenir les opérations de dissuasion, avec des infrastructures sécurisées pour le stockage et la maintenance des armes nucléaires. Les forces de dissuasion doivent être résilientes face à des attaques préventives. Cela inclut des mesures de protection des bases aériennes et des systèmes de commandement et de contrôle très robustes.

Entraînement et préparation

Dans cet univers hautement protégé et régi par des clauses de confidentialité draconiennes, pilotes, navigateurs, mécaniciens et autres spécialistes de la dissuasion s’entraînent continuellement, de jour comme de nuit, à la mission ultime : le raid nucléaire. Cela nécessite des exercices réguliers, des simulations de missions de dissuasion et une formation continue des équipages. La participation des Forces aériennes stratégiques à des missions de projection longue distance avec un haut niveau de préparation opérationnelle comme Pégase est une illustration de cette capacité de l'armée de l'Air et de l'Espace.

Pour garantir la pérennité et la crédibilité de la dissuasion nucléaire française dans un environnement en mutation rapide. L’AAE doit faire face à des défis stratégiques, technologiques et capacitaires (voir encadrés).

Entraînement et préparation

Défis stratégiques

Adapter la dissuasion à la multipolarité nucléaire émergente, avec de nouveaux acteurs comme l'Inde, le Pakistan et la Corée du Nord, sans reprendre les solutions de la guerre froide.

Maintenir la crédibilité politique, opérationnelle et technologique de la dissuasion face à la diversité des crises et adversaires potentiels. Résister à la tentation de banaliser l'arme nucléaire et d'atténuer son effet dissuasif auprès des nouvelles générations de dirigeants.

Défis technologiques

Moderniser les capacités (missiles, têtes nucléaires, vecteurs) pour faire face aux évolutions des systèmes de défense adverses et maintenir la crédibilité de la composante aéroportée à long terme.

Relever le défi de l’avènement des systèmes hypersoniques et hypervéloces qui pourraient rendre obsolètes les capacités actuelles. Assurer la résilience et la protection des moyens spatiaux (satellites) indispensables à la dissuasion face aux menaces antisatellites émergentes.

Défis industriels et financiers

Mener à bien les programmes de modernisation (ASN4G, nouveaux missiles, vecteurs) dans de bonnes conditions opérationnelles, industrielles et budgétaires.

Maintenir les compétences industrielles et technologiques de pointe sur le très long terme malgré les cycles longs de développement. Préserver un niveau de financement suffisant (environ 12,5 % du budget de la Défense) pour la dissuasion nucléaire.

Forces aériennes stratégiques


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