Juillet 2023, cap vers l’Indopacifique

Direction : Air / Publié le : 30 décembre 2023

Une nouvelle fois, l’armée de l’Air et de l’Espace a déployé un nombre conséquent d’aéronefs aux antipodes de la France métropolitaine. Replongez-vous dans l’aventure Pégase 23.

Deux Rafale en manœuvre

Au début de l’été 2023, trois photographes, deux vidéastes et moi-même, journaliste, embarquions dans l’un des cinq A330 Phénix MRTT affrétés sur la projection de puissance Pégase 23. Tous affectés au Service d'informations et de relations publiques de l’armée de l’Air et de l’Espace, nous étions déployés pour couvrir 40 jours de mission en Indopacifique. Cette nouvelle édition mobilisait pas moins de dix Rafale, cinq Phénix, quatre A400M Atlas et 320 Aviateurs : des capacités triplées face aux précédentes projections (Heifara-Wakea en 2021, « Pitch Black » et Pégase en 2022…).

Deux A400M et un Rafale sur le tarmac

En 72 heures, nous avons rejoint Guam, une île américaine située à 18 000 kilomètres de la métropole, à mi-chemin entre le Japon et la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Le convoyage a été ponctué par des escales techniques et valorisées aux Émirats arabes unis, à Singapour ou encore, en Malaisie. L’occasion pour les équipages français de mener des vols conjoints avec les forces hôtes afin d’appréhender au mieux les actions communes (par exemple, en cas de catastrophe naturelle). Dépaysés, nous sommes arrivés sur la base d’Andersen (Guam) de nuit, sous une pluie tropicale. Nous étions là pour une vingtaine de jours. Le dispositif français a rapidement pris part à une série d’exercices conduits par la branche Pacifique de l’armée de l’air américaine (PACAF), aux côtés d’autres nations : Japon, Royaume-Uni, Nouvelle-Zélande, Canada, Australie… Au programme, des entraînements interalliés variés : largage de colis, de chaîne search and rescue, transport de fret pour les A400M, ravitaillement en perche souple et rigide de divers vecteurs aériens pour les MRTT ou encore combat à vue (dogfight), défense de zone ou pénétration d’un territoire (defensive, offensive counter air) pour les chasseurs. Après une dizaine de jours passés à Guam, un tiers du dispositif s’est envolé vers Palau, île située à 1 300 kilomètres de là : nous faisions partie du détachement. Le but : éprouver la mise en œuvre réactive de l’arme aérienne, aussi appelé concept opérationnel MORANE en déployant trois Rafale en milieu insulaire. C’était d’ailleurs la première fois que ces avions s’y posaient. Nous y avons passé huit jours. L’objectif était triple : se projeter rapidement aux côtés de quatre F-35 américains, être autonome avec une faible empreinte logistique tout en renforçant la préparation opérationnelle des forces… Pégase 23 s’est terminé par un retour en France jalonné par des escales valorisées en Corée du Sud, au Japon, en Indonésie, au Qatar et à Djibouti…

Un A330 Phénix en vol avec deux Rafale

Quatre mois plus tard, je me replonge dans cette projection de puissance qui, je le pense, restera dans les esprits des Aviateurs déployés. Véritable aventure humaine, Pégase 23 a renforcé la capacité qu’a l’armée de l’Air et de l’Espace à agir loin, vite et en simultané sur plusieurs points du globe. Pour conclure, parlons chiffres : 37 000 photos, 2 Téra octets de rushs vidéo, 25 interviews, 15 articles (...) mais surtout, 220 sorties soit près de 1 500 heures de vol, c’est le bilan que nous avons tiré le 3 août, lors de notre retour sur le tarmac d’Orléans.

Pégase 2023

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