BUBO 25 : Premier convoyage pour le colonel Thomas Pesquet

Dans le cadre de l’opération BUBO, le colonel Thomas Pesquet a réalisé sa première mission de convoyage à bord d’un avion ravitailleur A330 MRTT. Cette mission visait à escorter trois avions Rafale en direction de la Guyane française, assurant ainsi leur autonomie et la réussite de leur projection.

Premier convoyage pour le colonel Thomas Pesquet

Astronaute accompli à l’Agence spatiale européenne (ESA) et réserviste opérationnel au sein de la 31e escadre aérienne de ravitaillement et de transport stratégique (EARTS) depuis août 2024, le colonel Thomas Pesquet honorait sa première mission de convoyage à bord d’un avion de transport et de ravitaillement en vol A330 MRTT Phénix. Dans le cadre de l’opération BUBO, projection de moyens aériens pour notamment renforcer le dispositif de sécurisation du lancement d’Ariane 6 et de son satellite stratégique CSO-3, depuis les bases aériennes d’Orléans, d’Istres et de Mont-de-Marsan, le triptyque, Rafale, MRTT et A400M, a décollé et rejoint la Guyane, en complément des Forces armées en Guyane (FAG). 

Premier convoyage pour le colonel Thomas Pesquet

Une préparation synchronisée et millimétrée

À bord de cet avion multirôle de dernière génération, un commandant de bord accompagné de trois copilotes veillent sur le cockpit. Le colonel Thomas Pesquet en fait partie, il raconte : « Nous nous relayons à tour de rôle, car le vol s’annonce long et complexe. La préparation est exigeante, nécessitant la synchronisation de deux avions ravitailleurs dont le nôtre qui transporte également les passagers. Le premier rejoindra les trois Rafale pour les ravitailler en carburant sur la première partie de la navigation, puis nous prendrons le relais. » Quelque part au milieu de l’Atlantique, les silhouettes des chasseurs se dessinent lentement à l’horizon avant de se rapprocher progressivement du Phénix. Armé de nacelles équipées de tuyaux de 27 mètres de long, l’appareil a assuré le ravitaillement des trois Rafale de la 30e escadre de chasse de la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan, une première pour le colonel Thomas Pesquet qui s’est réjoui de cette manœuvre de haut vol : « La mission de convoyage est une mission complexe. La 31e escadre, par exemple, s’exerce au ravitaillement en vol au-dessus de la France métropolitaine, en particulier sur des axes de ravitaillement, essentiels pour l'entraînement des pilotes de chasse. Le convoyage nécessite de prendre en compte beaucoup de facteurs supplémentaires comme les terrains de dégagement, les communications avec le contrôle étranger, la gestion carburant du MRTT et des Rafale pour s’assurer d’arriver à bon port avec la quantité requise, etc. » Le ravitaillement en vol nécessite une grande précision, le Rafale devant manœuvrer de manière très précise pour introduire la perche de ravitaillement dans la nacelle de l’A330. Cela requiert une coordination parfaite entre les deux aéronefs pour maintenir une trajectoire stable et éviter toute erreur qui pourrait engendrer un accident.

Premier convoyage pour le colonel Thomas Pesquet

Maximiser l’efficacité opérationnelle des chasseurs

Indispensable, la mission du MRTT est de permettre aux trois chasseurs d’augmenter leur autonomie et leur rayon d'action grâce au ravitaillement en vol. Les chasseurs devront rejoindre Cayenne, située à 7 000 km de l’Hexagone et où se trouve la base aérienne 367, essentielle pour la souveraineté de cette région de France en Amérique du Sud. Au cours du convoyage, les avions ravitailleurs ont permis d’assurer cinq ravitaillements aux Rafale. Plus loin dans le ciel, un avion de transport stratégique et tactique A400M Atlas accomplissait silencieusement sa mission de surveillance maritime (SURMAR) en appui aux avions de combat pour assurer leur sécurité maritime. Polyvalent, le mastodonte est également dédié aux missions de recherche et de sauvetage, prêt à sécuriser la zone en cas d’éjection d’un Rafale, et peut larguer le matériel nécessaire à la survie du pilote. Cela exige une coordination minutieuse, d’importantes ressources et une préparation rigoureuse, mais pour l'heure, « tout se déroule parfaitement bien », glisse le colonel Pesquet.

Particulièrement impressionné par la coordination de la manœuvre, le pilote revient sur un moment marquant lors de cette première mission de convoyage : « Ce qui est fascinant lors de ces vols, c’est la manière dont tout se déroule de façon virtuelle. Avant même le décollage, les différents équipages communiquent par téléphone, e-mails, radio, et même par téléphone satellite. Grâce à la liaison de données tactiques L16, nous apparaissons sur l’écran et pouvons suivre en temps réel ce qui se passe. Cette connectivité se concrétise par une précision millimétrée, malgré des distances considérables. Puis, tout à coup, on aperçoit les chasseurs dans le ciel, et eux nous détectent également, cela les rassure de savoir que nous sommes là, prêts à intervenir », livre-t-il.

« Deux mondes qui se rejoignent »

Colonel Thomas Pesquet

  • Réserviste opérationnel

Le lancement du lanceur lourd européen Ariane 6, avec le satellite CSO-3 à son bord, marquera un tournant stratégique dans l’histoire spatiale. Ce lancement permettra à la France et à l’Europe de retrouver à nouveau un accès autonome à l’espace depuis l’arrêt du lanceur Ariane 5. Un moment historique, auquel le colonel Thomas Pesquet se dit particulièrement honoré de prendre part : « Ariane 6, ce n’est pas seulement un lanceur, c’est l’autonomie de l’Europe, c’est l’Europe en elle-même. Je suis fier que cette opération se déroule sur notre territoire, en Guyane française, fier que celle-ci soit sécurisée par les armées françaises. Pour moi, c’est un peu mes deux mondes qui se rejoignent. Je suis vraiment ravi de faire partie cette chaîne-là. »

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