« À destination du 14 Juillet, paré au décollage ! »

Leur bureau donne sur les nuages, tandis que leur vie a le goût du voyage. Ils sont mécaniciens navigantsagents de sécurité cabine, pilotes et tant d’autres qui optent pour un métier à ciel ouvert. Ce dimanche, ils ont revêtu leur combinaison de vol pour une mission plus traditionnelle : le 14 Juillet édition 2024. Immersion.

À destination du 14 Juillet, paré au décollage !

Il est 07 h 30, l’heure où l’agent de transit nous donne l’ordre d’embarquer. Nous quittons la « Porte 1 » pour faire face au fleuron de l’aviation moderne : la flotte d'Airbus A330 Phénix MRTT (Multi Role Tanker Transport), avions gros-porteurs que nous retrouvons en nombre sur la base aérienne 125 d’Istres-Le Tubé « Sous-Lieutenant-Monier ». Les rayons du soleil accompagnent l’embarquement pour le plaisir des médias présents pour couvrir cette journée exclusive.

C’est dans l’A330 n°46 que nous embarquons un par un et saluons l’équipage qui nous attend avec le sourire. Nous traversons les allées de sièges qui habituellement accueillent des centaines de militaires prêts à être déployés en opérations extérieures. En effet, l’engin qui nous reçoit aujourd’hui est à la base des missions aériennes françaises depuis 2011. Ravitaillement en vol, transport des troupes et de matériels militaires, il est au cœur du volet opérationnel de l’armée de l’Air et de l’Espace.

07 h 50 : les journalistes découvrent pour certains et se remémorent pour d’autres l’envergure de l’appareil. Quant à nous, nous partons à la rencontre de l’équipage. C’est le caporal-chef Laetitia qui nous fait le plaisir de retranscrire les codes de son métier et de son parcours.

Agent de sécurité cabine depuis bientôt quatre ans, Laetitia se confie sur son engagement : « J’ai fait le choix de ce métier dans l’armée de l’Air et de l’Espace, d’abord par patriotisme. C’était pour moi une façon de rendre à la patrie ce qu’elle nous donne tous les jours. Elle poursuit. En parallèle, d’un point de vue plus personnel, l’engagement militaire était une façon de me prouver que j’étais capable. » Être capable, Laetitia le prouve tous les jours.

Son métier porte notamment un volet majeur : celui de la sécurité. En formation, l’ensemble du personnel navigant est sensibilisé aux situations d’urgences. En vol, les risques sont nombreux : incendie, dépressurisation, erreur de maintenance… Apprendre à réagir rapidement et efficacement, c’est l’objectif principal.

Après sa formation miliaire initiale au Centre de préparation opérationnelle du combattant de l’armée de l’Air et de l’Espace (CPOCAAE) à Orange, Laetitia acquiert l’ensemble des prérequis lors de sa formation de spécialité. Effectué à Montpellier à l'Airways Aviation ESMA (organisme civil) durant six semaines, l’apprentissage jongle entre instruction théorique et instruction pratique. À l’issue, c’est le diplôme européen CCA (Cabin Crew Attestation) qu’elle obtient et qui pourra lui resservir dans le civil.

Depuis, c’est aux quatre coins du monde que Laetitia porte son uniforme et, aujourd’hui, c’est la première fois qu’elle exercera son métier pour le 14 Juillet. C’est une immense fierté qui emballe son discours.

À destination du 14 Juillet, paré au décollage !

08 h 00 : le commandant de bord, le colonel François, annonce le départ : « À destination du 14 Juillet, paré au décollage ! » Ceintures bouclées, consignes de sécurité effectuées, moteurs qui vrombissent… à nous la fête nationale.

Moins de deux heures de vol suffisent pour atteindre Saint-Dizier, lieu d’attente avant le passage officiel annoncé pour 11 h 19. C’est en suivant une trajectoire en forme d’hippodrome que l’avion se déplace. Pour les tripes les plus accrochées, la phase d’attente est l’occasion de rencontrer les pilotes. Pour d’autres, c’est le moment de respirer et de profiter du paysage.

10 h 50 : le décor est vite accompagné de quatre Mirage 2000D de la 3e escadre de chasse de Nancy, qui nous rejoignent pour assurer la représentation du bloc « Débarquement de Provence ». Un chasseur britannique Eurofighter Typhoon du bloc « D-DAY » est également incorporé au dispositif, symbole d’une histoire partagée.

En effet, ce bloc spécial 14 Juillet 2024 étroitement lié aux 80 ans de la Libération représente les acteurs historiques du Débarquement de Provence, désigné sous le nom de code Dragoon. Cette opération militaire fut menée durant la Seconde Guerre mondiale, le 15 aout 1944, par les troupes alliées.

À destination du 14 Juillet, paré au décollage !

11 h 19 : les effectifs défilants au complet, nous partons direction avenue Foch. C’est à environ 130 mètres d’altitude, que nous participons au traditionnel défilé aérien. Depuis le cockpit, nous apercevons l’Arc de Triomphe et puis, quelques minutes suffisent pour rejoindre les contrées parisiennes. Voilà un bref instant que nous saisissons avec toute son intensité et que nous revivrons depuis le sol, plus tard, au travers des écrans.

11 h 45 : le spectacle aérien continue. « Dans quelques secondes, nous ravitaillerons notre coéquipier du jour : le Typhoon. Prenez place au côté gauche de l’appareil ! », déclare le commandant de bord. Sans plus attendre, nous nous dirigeons tous vers l’aile gauche du ravitailleur, appareil photo ou téléphone en main. De notre côté, on saisit notre carnet pour ne rien manquer de cet instant d’exception.

L’admiration presque viscérale du moment nous rappelle combien la technologie de l’aviation est ingénieuse, innovante et presque miraculeuse. L’avion dégaine sa perche qui assure l’envoi de carburant. Rapidement, le Typhoon se connecte à l’appareil et nous laisse donc sans voix.

Il faut une dizaine de minutes pour que le chasseur soit ravitaillé et reparte au-delà des frontières. De notre côté, nous retournons sur Istres avec ce souvenir inoubliable.

13 h 45 : c’est en douceur que nous atterrissons sur la base aérienne 125. Nous remercions sincèrement l’équipage pour son accompagnement et nous rejoignons le tarmac. Nous en profitons pour interroger le colonel François, aux commandes de ce vol du 14 Juillet.

« Le vol s’est très bien déroulé, on voit que toutes les répétitions ont bien payé puisqu’on est passé sur le bon cap, exactement à l’heure, avec tous les avions dans les ailes », nous partage le colonel François que nous remercions de nous avoir embarqués sur son vol.

À destination du 14 Juillet, paré au décollage !


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