Base aérienne de La Réunion : un pont aérien pour répondre à l’urgence humanitaire
Unique point d’appui de l’armée de l’Air et de l’Espace (AAE) dans l’océan Indien, la base aérienne 181 participe activement à l’opération de pont aérien humanitaire vers l’île de Mayotte, apportant un soutien logistique de taille suite au passage du cyclone Chido.
Située dans l’archipel des Mascareignes à proximité de l’aéroport international de l’île de La Réunion, la base aérienne (BA) 181 « Lieutenant Rolland Garros » œuvre jour et nuit pour prêter main-forte au département ultramarin dévasté et à ses habitants. Agissant sur demande de concours de la préfecture de Mayotte et de La Réunion, la base d’outre-mer a engagé en urgence ses deux avions de transport tactique légers Casa CN-235 en direction de l’archipel. À 1 420 km de Mayotte, l’entrée en premier des Casa de la BA 181 a permis l’aérotransport de fret d’urgence et de première nécessité en attendant l’arrivée des avions de transport A400M Atlas.
Optimiser les norias aériennes entre Mayotte et La Réunion
Au lendemain du passage du cyclone, le pont aérien se renforce, en commençant par l’arrivée d’un premier avion A400M Atlas en provenance de la base aérienne 123 Orléans-Bricy avec 20 tonnes de fret et une trentaine de militaires de la sécurité civile à son bord. Avec une piste capable d'accueillir jusqu'à quatre A400M, entre quatre et cinq avions militaires effectuent les norias quotidiennes entre les deux îles, une capacité que la base n'avait jamais anticipée auparavant. « En plus d’assurer ces rotations, la base BA 181 assure une présence permanente sur les îles Éparses, cinq atolls français au large de Madagascar, avec un Casa qui tient l’alerte MEDEVAC (évacuation médicale) tous les jours, mission impartie aux Forces armées de la zone sud de l’océan Indien (FAZSOI) », souligne le lieutenant-colonel Karine Gauthier, commandant la base 181. Le deuxième avion Casa a été quant à lui configuré en version « nurse », une version médicalisée permettant de transporter jusqu'à 23 passagers pour faciliter ainsi le rapatriement et les soins des blessés vers La Réunion. Trois vols MEDEVAC ont été réalisés par Casa, permettant le transport de patients alités, d'enfants, de bébés, ainsi que de personnes sous dialyse. L'objectif étant de préserver cette configuration des Casa tout en optimisant l'utilisation des A400 pour maximiser le fret transporté.
Dès le dimanche 15 décembre, une cellule de crise est opérationnelle depuis le poste de commandement (PC) de la base aérienne. Il s'agit d’un centre de coordination des opérations aériennes (CCOA), où un responsable opérationnel supervise et planifie l'ensemble des activités aériennes. Avec des amplitudes horaires considérables, les Aviateurs qui composent le CCOA s’assurent de la gestion des rotations et des parkings avions afin d'optimiser le chargement des A400M et prévenir tout engorgement sur le site. « Depuis huit jours, la base aérienne a absorbé le premier choc en attendant l’arrivée des renforts de personnel depuis la métropole. Avec seulement 89 Aviateurs armant la base, nous avons envoyé en huit jours près de 400 tonnes de fret vers Mayotte en fonctionnant en effectif normal », relève le lieutenant-colonel Karine Gauthier, commandant la base 181.
Mise en place d’un hub logistique aérien de tout ordre
Principal point d’accès à Mayotte, les opérations logistiques s’enchaînent et se poursuivent sur la base aérienne pour acheminer l'aide humanitaire nécessaire vers l’île voisine. « Lentement et sûrement, nous sommes montés en flux logistique pour que les FAZSOI soient en mesure d’apporter le maximum de flux tous les jours. Nous avons stabilisé notre modèle et nous sommes réorganisés et restructurés pour assurer le flux logistique qui transite par la base », poursuit le lieutenant-colonel Karine Gauthier.
Dans les hangars de stockage militaires, agents transitaires et chariots élévateurs s’affairent au pas de course dans un ballet incessant. Le fret est déchargé et reconditionné par les agents du transit aérien et les volontaires de la base aérienne. Habituellement constituée de douze personnes, l'équipe de l’escale aérienne militaire (EAM) ne compte désormais que sur ses dix personnels, deux s’étant blessés, pour garantir la continuité des flux logistiques. D’autres spécialités, allant du technicien de soutien informatique au secrétaire administratif, ont relevé les manches pour venir aider à charger, palettiser et décharger le fret : « Nos Aviateurs réalisent un travail exceptionnel avec beaucoup de volonté, tous sont pleinement dévoués à la mission et tiennent bon grâce à leur sens du devoir et du service », salue cette dernière.
Maximiser le fret pour apporter un maximum de soutien
Transformée en véritable centre logistique, la base aérienne offre un spectacle impressionnant d’efficacité et de mobilisation, montrant des véhicules retirés des parkings pour laisser place aux marchandises qui s’y entreposent. Selon les directives de la préfecture, le fret est ensuite conditionné puis chargé dans les A400M par l’équipe militaire de l’escale, avant de regagner Mayotte. « Nous avons finalement recréé un espace semblable à un ancien escadron de soutien de ravitaillement technique (ESRT), qui réceptionne et stocke l’ensemble du fret des différents avions », sourit le lieutenant-colonel.
Plus gros porteurs au monde de transport logistique, deux Antonov-124 ont eux aussi foulé le tarmac de l’emprise militaire les 24 et 29 décembre pour assurer le transport de matériel lourd et vital dans une dizaine de conteneurs. Affrété par le Centre du soutien des opérations et des acheminements (CSOA), cet avion-cargo est capable d’acheminer près de 80 tonnes de fret en une seule charge, l’équivalent de trois soutes A400M pouvant transporter 20 tonnes de matériel. En raison de leur portance et de leur taille imposante, les appareils se sont posés sur l’aéroport de La Réunion et non celui de Mayotte, qui ne dispose pas d’une piste d’atterrissage suffisamment longue. Une fois déchargé à La Réunion, le fret des Antonov est reconditionné puis envoyé vers Mayotte par voie maritime et aérienne au moyen des avions A400M.
Force de souveraineté et force de présence dans une zone de responsabilité permanente aux élongations importantes, les FAZSOI remplissent un large panel de missions, sollicitant les capacités des trois armées dont des missions d’assistance aux populations en cas de catastrophe naturelle.
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