BUBO 25 : les forces aériennes au service d’Ariane 6
Jeudi 6 mars 2024, le lanceur Ariane 6 a décollé depuis la Guyane française, marquant une étape clé dans l’indépendance et la souveraineté spatiale européenne. Un décollage réussi et hautement sécurisé notamment grâce à l’action des Aviateurs présents et déployés sur place.
Après deux reports, le lanceur lourd européen Ariane 6 a pris le chemin des étoiles, embarquant sous sa coiffe le satellite d’observation français CSO-3, pour composante spatiale optique, dédié à l’observation de la Terre à des fins de défense et de sécurité. Véritable succès, ce premier vol commercial a fait l’objet d’une protection aérienne multicouche, allant des actions de lutte antidrones (LAD) aux avions de défense aérienne.
L’opération Bubo 25, qui vient renforcer le volet aérien de l’opération Titan, a été mise en place pour garantir la sécurité maximale du premier tir commercial d'Ariane 6. Ce dispositif de protection interarmées a été activé via un dispositif particulier de sûreté aérienne (DPSA) afin de préserver la zone et les abords du pas de tir du Centre spatial guyanais (CSG) à Kourou, en Guyane française. La sécurisation de ce lancement sensible a mobilisé un ensemble de moyens militaires renforcés, dont les moyens aériens des Forces armées en Guyane (FAG) et ceux venus depuis l’Hexagone.
Fennec et Rafale en alerte
Dans le ciel de Kourou, peu avant le lancement, deux hélicoptères Fennec d’interception, avec tireurs embarqués à bord, ont été mobilisés pour assurer les mesures actives de sûreté aérienne (MASA) aux côtés d’une section de défense sol-air détachée du 3e régiment étranger d’infanterie (REI), garantissant ainsi une réelle bulle de protection.
« Positionnés à environ trois kilomètres du site, les deux appareils ont réalisé des patrouilles autour de la zone de tir. Aucun incident aérien majeur n’a été signalé, hormis la détection d’un drone au niveau des îles du Salut, jugé sans danger. Une fois la fusée lancée, les deux hélicoptères ont rejoint la base en patrouille, bouclant ainsi leur mission avec brio », témoigne le caporal-chef Valentin, tireur embarqué sur Fennec depuis six ans. Après trois mandats sur le territoire guyanais, dont la sécurisation de sept lancements, l’Aviateur apprécie tout particulièrement sa fonction et la diversité des missions offertes par ce déploiement en Guyane : « Si le travail reste similaire à celui effectué en métropole, la sécurisation des tirs de fusée constitue ici une priorité absolue. »
Trois chasseurs Rafale de l’opération Bubo 25 ont été mobilisés pour effectuer des patrouilles et assurer une couverture aérienne autour du CSG. Grâce à leur mobilité et leur rapidité d’action, leur permettant d’atteindre n’importe quel point de la Guyane en moins de 30 minutes, les trois avions de combat sont particulièrement adaptés à l’interception de toute menace aérienne et à la sécurisation de l’espace aérien. Une préparation mentale importante qui a nécessité de nombreux vols d’entraînement en amont du tir et qui leur assure une réactivité maximale en cas d’incident. « Voir cette fusée s’élancer depuis notre cockpit est une source de grande fierté et d’émotion. C’est aussi le sentiment du devoir accompli, en assurant la mission de police du ciel, que nous menons chaque jour de l’année, que ce soit en métropole ou ici, à 7 000 kilomètres, en Guyane », témoigne le commandant Cyril, pilote Rafale à la 30e escadre de chasse.
Un dispositif aérien sous haute surveillance
Déployé dans le cadre de la sécurisation du lancement d’Ariane 6, un système de détection et de contrôle aéroporté AWACS E-3F a joué un rôle central dans la surveillance et la coordination des opérations aériennes. Placé à dix kilomètres d’altitude et 90 kilomètres du pas de tir, l’avion a assuré une détection avancée grâce à son radar longue portée, capable d’identifier des menaces aussi bien à haute altitude qu’à très basse altitude, complétant ainsi les capacités des radars au sol du centre de contrôle militaire (CCM) de la base aérienne 367. En cas de défaillance du CCM, l’AWACS a la capacité de reprendre la conduite de l’ensemble du dispositif, garantissant ainsi la continuité des opérations et une surveillance continue.
À bord, un équipage renforcé de 25 personnes a été mobilisé, constituant un véritable Command and Control (C2) aéroporté. Pilotes, navigateurs, mécaniciens navigants, contrôleurs de défense aérienne ou opérateurs de surveillance aérienne, répartis dans différentes travées, ont travaillé en étroite coordination pour assurer la surveillance et la sécurité de l’espace aérien.
En cas de panne du CCM, l’AWACS prendrait le relais en identifiant et classifiant des aéronefs détectés, ainsi qu’en gérant les communications radio avec les vecteurs aériens de l’opération Bubo : « Grâce aux liaisons de données tactiques, nous pouvons transmettre aux Rafale nos détections à très longue portée, leur offrant une vision élargie de la situation aérienne et maritime, et renforçant ainsi leur capacité de surveillance et d’anticipation », précise le lieutenant-colonel Cédric, directeur des opérations au sein de la 36e escadre de commandement et de conduite aéroporté (EC2A) et chef du détachement AWACS.
Grâce à ces données, l’AWACS transmet en temps réel ses informations au CCM, garantissant une vision partagée de la situation aérienne.
La Haute Autorités de défense aérienne (HADA), positionnée au sein du CCM, peut alors prendre les décisions nécessaires en fonction de la matrice d’identification, classifiant les aéronefs comme amis, neutres ou hostiles.
« Cette mission a aussi marqué la première utilisation opérationnelle de la capacité JRE (Joint Range Extension) à bord d’un AWACS, permettant le partage en temps réel de la situation tactique avec les états-majors via satellite. Cette avancée révolutionnaire a démontré l’aptitude de l’AWACS à servir de poste de commandement volant, garantissant une coordination fluide entre tous les acteurs engagés », ajoute le lieutenant-colonel Cédric.
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