BUBO 25 : l’A400M Atlas en appui aux forces de souveraineté en Guyane
Unique point d’appui de l’armée de l’Air et de l’Espace (AAE) sur le continent sud-américain, la base aérienne 367 en Guyane française contribue aux missions interarmées et interministérielles conduites sur le théâtre guyanais. Depuis leur arrivée sur la base ultramarine, les renforts aériens venus de l’Hexagone ont enchaîné des missions en appui des forces sur place dans le cadre de la mission Bubo 25.
À 7 000 kilomètres des côtes hexagonales, la Guyane française s’impose comme un département et une région d’outre-mer stratégique, représentant un enjeu majeur pour la souveraineté de la France.
Forte de 280 Aviateurs, la base aérienne 367 « capitaine François Massé » illustre parfaitement le concept de réceptacle de toutes les capacités aériennes grâce à sa modularité. Outil de combat de l'armée de l'Air et de l'Espace en Amérique du Sud et appartenant aux Forces armées en Guyane (FAG), la base outre-Atlantique est capable d'accueillir, d'agréger et de commander diverses unités opérationnelles. Dotée d’une flotte polyvalente appartenant à l’escadron de transport (ET) 68 « Antilles-Guyane », elle dispose de cinq hélicoptères Puma, de quatre hélicoptères Fennec, ainsi que de trois avions de transport tactiques Casa, permettant une réactivité et une fluidité dans les opérations aériennes. « La présence des vecteurs déployés pour l’opération Bubo 25 a permis d’entraîner les équipages à opérer ensemble avec des aéronefs de performances et de dimensions différentes », affirme le colonel Cédric Abriat, commandant la base aérienne 367.
Entraînement et mission de largage aérien pour l’A400M Atlas
C’est dans un environnement singulier et inhabituel qu’un A400M Atlas déployé pour la mission Bubo 25 s’est exercé pour la première fois à des missions de livraison par air (LPA) avec un avion Casa de l’ET 68.
« Contrairement aux standards métropolitains, les zones de largage en forêt équatoriale sont courtes et étroites, exigeant une précision extrême pour que les colis puissent être récupérés sans encombre. L'objectif principal de cette mission était d'entraîner l’A400M au largage aérien dans cet environnement complexe et d'apprendre à monter une mission coordonnée avec le Casa, en tenant compte des différentes performances et contraintes des appareils impliqués », explique le commandant Pierre, pilote sur Casa.
Les appareils ont rejoint la zone de largage du Centre d'entraînement en forêt équatoriale (CEFE), bien connue pour les équipages Casa mais nouvelle pour l'A400M.
Malgré une météo capricieuse, le Casa a guidé son ailier au-dessus de la canopée, permettant ainsi à l'A400M de réaliser son premier largage de colis en Guyane sur une large rivière, un point d'entrée idéal bien qu'exigeant en termes de précision et d’adaptation pour le gros-porteur. L'entraînement a simulé le ravitaillement de troupes au sol en contexte contesté.Les colis largués ont été récupérés par des fantassins du 3e régiment étranger d'infanterie (REI), qui assurent la sécurisation de la zone avant et après l'opération. « Chaque colis, pesant entre 100 et 150 kg, a été largué à environ 100 mètres d'altitude, une hauteur optimale pour minimiser la dérive due au vent et garantir la précision du largage », souligne le pilote du Casa.
Ces entraînements viennent préfigurer des missions de ravitaillement réelles dans le cadre de l'opération Harpie, opération de lutte contre l'orpaillage illégal en Guyane française menée depuis 2008. Après deux largages d'entraînement pour se familiariser avec l'environnement, l'A400M a effectué quelques jours plus tard son premier largage opérationnel à l’ouest du territoire, acheminant directement du fret essentiel (eau, rations, pièces mécaniques, munitions, armements) aux troupes terrestres engagées sur le terrain.
L'intégration de l'A400M Atlas aux missions de largage sur ce théâtre d’opérations atypiques marque une étape supplémentaire et une avancée majeure dans la montée en compétences des équipages et la capacité de projection des forces françaises en Guyane.
Contribution à la police des pêches
Des missions de police des pêches baptisée Polpêche ont également été menées conjointement avec les Forces armées en Guyane (FAG), mobilisant les moyens aériens comme l’A400M pour la détection d’activités illégales en mer, notamment la pêche clandestine.
Pour ses premières expérimentations dans cette mission, l’A400M a montré une fois de plus ses capacités en matière de surveillance maritime et de détection des infractions liées à la pêche illégale. Cette mission, normalement dévolue au personnel de l’ET 68, avait pour objectif principal d'identifier les actes de pêche illégale au large des côtes guyanaises, dont les eaux sont particulièrement riches en ressources halieutiques.
Pour accomplir cette mission, l'A400M a travaillé en étroite collaboration avec des marins de la Marine nationale, experts dans les procédures de contrôle des pêches. Un marin était à bord de l’avion de transport, et l’équipage a œuvré ensemble pour identifier, à basse altitude, les tapouilles suspectes pratiquant la pêche illégale. Lors de l'opération, des photos ont été prises à divers endroits de l'avion, y compris depuis le cockpit et la porte latérale, pour documenter le travail et les observations effectuées. Ces images ont été capturées par un officier marinier à bord, illustrant l’efficacité de l’A400M dans la prise de vue aérienne lors de la surveillance. Ce travail d’identification est essentiel pour récupérer les informations nécessaires à la rédaction des procès-verbaux.
« Cette mission de police des pêches a permis de comparer l’A400M au Casa, un vecteur aérien des FAG utilisé pour ces opérations. L’A400M, avec sa capacité à évoluer à des vitesses proches de celles du Casa, pouvant descendre jusqu’à 115 nœuds, a prouvé son efficacité dans ces missions de surveillance. Avec une endurance de vol de dix heures, l'A400M est parfaitement adapté pour couvrir une zone très large », expose le capitaine Yann, pilote et chef du détachement A400M.
Ainsi, l’A400M Atlas a prouvé son aptitude à mener des missions complexes comme la surveillance maritime dans le cadre de la mission Polpêche, renforçant sa polyvalence pour des opérations de contrôle et d'identification sur d’importantes zones maritimes.
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