« Le concept opérationnel MORANE est un projet engageant pour l’armée de l’Air et de l’Espace (AAE) qui bouscule les habitudes de travail ancrées depuis des décennies, rappelle le colonel Frédéric, directeur de l’exercice “Volfa” 24. Son objectif est de garantir la liberté d’action de l’AAE tout en maintenant sa résilience au plus haut niveau grâce aux qualités intrinsèques de la puissance aérienne – réactivité, ubiquité, fulgurance. » L’objectif du concept MORANE est de permettre à l’armée de l’Air et de l’Espace de se déployer avec l’empreinte logistique la plus légère possible, sous très faible préavis avec réactivité et agilité. Un concept qui a toute sa place dans l’exercice majeur de l’armée de l’Air et de l’Espace. Objectif : sensibiliser l’ensemble des Aviateurs à l’importance de ces notions et en particulier lorsqu’ils sont confrontés à des situations inattendues impliquant un faible préavis. Le colonel Frédéric poursuit : « La mise en œuvre de MORANE appelle un véritable changement d’état d’esprit à tous les niveaux, notamment au niveau tactique, raison pour laquelle ce concept a été introduit au sein de l’exercice “Volfa” 24, dans le cadre de la préparation aux combats de haute intensité. »

Bien que préparée au millimètre près, une opération aérienne peut conduire à des situations imprévues. C’était notamment le cas cette semaine pour le capitaine Cyril, pilote de Rafale au sein de la 30^e escadre de chasse. « Nous avons décollé de Mont-de-Marsan pour protéger d’autres Rafale et Mirage 2000D chargés de délivrer des SCALP derrière les lignes ennemies, raconte-t-il à la descente de son avion. La mission terminée, nous avons appris en vol qu’il y avait probablement une attaque sur la BA 118. Il a fallu s’adapter à cette situation, se dérouter et remettre les avions en œuvre pour qu’ils soient prêts au plus tôt pour la prochaine vague de l’exercice. »

L’entraînement des équipages au concept MORANE repose également sur une gestion logistique efficace. L’armée de l’Air et de l’Espace peut ainsi s’appuyer sur l’ensemble de ses emprises militaires afin de garantir un entraînement efficient dans des conditions réelles, tant pour le personnel navigant que pour les mécaniciens et autres Aviateurs. « La dispersion fait partie de nos procédures, et cela implique une mise en œuvre du soutien de la base d’accueil, pour faire en sorte que nous soyons nourris, logés et en mesure de préparer la mission du lendemain », indique le capitaine Cyril. La simulation de divers scénarios pendant « Volfa » permet ainsi aux équipages de développer leurs compétences en matière de prise de décision et de gestion de crise dans un environnement contrôlé. En intégrant ces entraînements spécifiques, l’armée de l’Air et de l’Espace renforce la préparation des Aviateurs afin de faire face aux nouvelles menaces.