Journées nationales des réservistes : rencontre avec des réservistes cyber du CALID
Les journées nationales du réserviste se tiennent du 12 octobre au 12 novembre. Événement majeur dans les armées, ces journées permettent de mettre en avant les quelques 77 000 réservistes opérationnels dont plusieurs centaines au sein de la réserve de cyberdéfense. Rencontre avec trois d’entre eux, rattachés au Centre d’analyse en lutte informatique défensive (CALID).
Réserviste cybercombattant au CALID
Baptiste, Éric et Loïc sont tous les trois réservistes cyber au sein du Centre d’analyse en lutte informatique (CALID). Engagés dans la réserve à des niveaux différents, ils participent à la vie du centre, à ses missions et à la vie en communauté de manière ponctuelle ou régulière.
Gestion, développement et suivi de projets pour certains, qualification des Security Operation Center (SOC) pour d’autres ou encore réponse à des incidents cyber : les missions effectuées par les réservistes cyber du CALID sont multiples et variées. Certains apportent leurs compétences également lors d’exercices comme DEFNET ou à l’étranger. C’est le cas notamment du capitaine Baptiste qui était déployé en Estonie cette année tout comme le commandant Loïc, à l’occasion de l’exercice Locked Shields.
Quant au capitaine de corvette Éric, il est en charge de la qualification des SOC. Cela passe par la mesure de la maturité de la mise en place du SOC jusqu’à ce qu’il soit conforme.
Aux parcours de vie différents et aux missions différentes, ces trois réservistes que nous avons rencontrés nous ont tous dit la même chose : la réserve opérationnelle cyber était une évidence pour eux.
Une volonté de s’engager dans le combat cyber et de servir son pays
Tous les trois ont choisi de rejoindre la réserve opérationnelle de cyberdéfense pour prendre part au combat cyber et servir leur pays.
Pour Baptiste, capitaine de réserve de l’armée de l’Air et de l’Espace, son engagement dans la réserve opérationnelle remonte à 2006. D’abord affecté à la base aérienne 117 puis au Secrétariat Général de la Défense et de la Sécurité Nationale, le capitaine Baptiste œuvre au CALID depuis 2020
« À l’époque, j’étais étudiant. Je souhaitais devenir pilote d’avions. J’avais envie de découvrir le monde militaire, les armées et leurs environnements. Quand j’ai commencé la réserve, c’était pour ces raisons et avoir une première rémunération. »
- Réserviste opérationnel cyber

Pour Éric, capitaine de corvette, l’engagement dans la réserve était une évidence. Après plusieurs années en tant que militaire d’active, Éric a eu un accident ne lui permettant pas de pouvoir continuer ses missions de sous-marinier et d’écouteur. C’est au détour de plusieurs discussions qu’il découvre dans un premier temps la possibilité de s’engager dans la réserve citoyenne dans laquelle il s’engage en 2014. Plus tard, lors de la création du COMCYBER et de la réserve cyber, il décide de devenir réserviste cyber d’abord en préfecture maritime puis au CALID où il effectue des missions depuis maintenant deux ans. Ici, il retrouve les mêmes motivations qui l’ont poussées à s’engager dans la Marine nationale il y a plus de 30 ans : l’apport de compétences professionnelles, l’ascension sociale et être acteur du changement.
Quant à Loïc, son engagement dans la réserve cyber de l’armée de Terre est plus récent.
« J’ai décidé il y a maintenant un peu plus de deux ans de m’engager dans la réserve cyber. Avec les évolutions du monde actuel, j’ai eu la volonté d’être utile et de mettre mes compétences au service du ministère des Armées et des Anciens combattants »
- Réserviste opérationnel cyber

Une immersion totale dans les armées
Pour certains, la réserve opérationnelle est la première approche du monde militaire dont ils n’avaient pas connaissance. Une immersion totale dont le commandant Loïc se rappelle :
« Dès mon arrivée, j’ai été plongé dans le milieu militaire : les traditions, la culture. J’ai beaucoup révisé les grades. Au début, j’avais le syndrome de l’imposteur mais aujourd’hui j'ai l'impression d'être intégré et reconnu pour ce que je suis. »
- Réserviste opérationnel cyber

Pour le capitaine Baptiste, la découverte des armées s’est faite de manière progressive. D’abord, en tant qu’aviateur, sur la base 117 et au Bourget puis sergent à l’ANSSI où il avait des missions le week-end. C’est grâce aux contacts des militaires d’active qu’il a pu apprendre le vocabulaire des armées, ses traditions et sa culture. Convoqué de manière régulière, ces immersions dans les armées lui permettent de garder un maintien en conditions opérationnelles dans les missions qu’il effectue.
Du monde civil à la réserve opérationnelle
Responsable d’une équipe CERT dans le privé, consultant en cybersécurité ou encore chercheur : les trois réservistes opérationnels allient leurs activités privées à celles de la réserve.
Pour certain, ils effectuent jusqu’à 56 jours de mission par an. D’autres viennent plus ponctuellement sur site à raison d’une vingtaine de jours.
S’engager dans la réserve opérationnelle, c’est pouvoir faire des missions qu’ils ne feraient pas dans le civil. Travailler sur certains systèmes qui ne sont pas disponibles dans le civil. La réserve, c’est également un moment pour apprendre sur le fonctionnement des armées et du commandement. Pouvoir observer le fonctionnement militaire de l’intérieur et en adopter les bonnes pratiques.
« Les valeurs que j’ai apprises dans les armées, j’essaie de les mettre en place dans mon équipe dans le civil : le partage, la cohésion, l’esprit d’équipe. Il y a l’aspect humain qui est important, pas seulement le technique. »
- Réserviste opérationnel cyber

Pour d’autres, la réserve opérationnelle est aussi l’occasion d’apporter des compétences extérieures et des pratiques qui se font dans le civil et qui pourraient être appliquées dans le milieu militaire.
La réserve opérationnelle, une expérience unique
Enfin, la réserve opérationnelle est vue comme une expérience unique et humaine.
La réserve opérationnelle, c’est aussi un peu une « success story » comme pour le capitaine Baptiste. Grâce à la découverte de plusieurs missions en tant que réserviste à l’ANSSI, il a pu confirmer qu’il voulait travailler dans le domaine cyber.
« Grâce à la réserve, je fais le métier que je fais. J’étais étudiant à l’époque et grâce à mon expérience à l’ANSSI, j’ai compris que la cybersécurité était le domaine dans lequel je voulais m’engager plus tard. »
- Réserviste opérationnel cyber

La réserve cyber
Des postes de réservistes opérationnels cyber sont à pourvoir au sein des trois armées, des directions et des services du ministère des Armées. Ils sont ouverts aux techniciens et aux ingénieurs expérimentés formés au domaine de la cybersécurité.
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