Les compétences techniques du cybercombattant
Protéger les systèmes d’information et les systèmes d’armes du ministère des Armées est aujourd’hui un enjeu stratégique. Chaque jour, des cybercombattants et cybercombattantes se mobilisent pour faire face à des menaces toujours plus complexes dans le cyberespace. Mais quelles sont les compétences techniques requises pour tenir ce rôle ? Comment les formations en cybersécurité préparent-elles les futurs experts à ces défis ?
Les compétences clés du cybercombattant
Protéger un système d’information, repérer des signaux dans un réseau, répondre à une cyberattaque, cartographier des menaces ou gérer une crise : les missions des cybercombattants sont aussi diverses que complexes. Pour y faire face, il ne suffit pas seulement de maîtriser des langages de programmation, il est important d’avoir des compétences techniques et humaines.
Un cybercombattant ou une cybercombattante doit posséder des connaissances techniques précises pour accomplir ses missions. Il doit avoir une très bonne connaissance :
- Des systèmes d’exploitation, comme Windows ou Linux,
- Des protocoles réseaux,
- Mais aussi des outils de scripting (par exemple, PowerShell ou Bash).
C’est ce socle technique permet aux cybercombattants d’effectuer leurs missions de façon efficace : en comprenant, en anticipant et en contrant les cybermenaces.
Un cybercombattant est en mesure de comprendre l’ensemble de l’environnement dans lequel il évolue. Cela nécessite de faire de la veille en quasi-permanence afin d’entretenir sa culture géopolitique, ce qui permet d’avoir une meilleure compréhension des motivations des attaquants et d'analyser les menaces potentielles. Le cybercombattant doit aussi être capable de vulgariser les informations qu'il rencontre au quotidien. Une maîtrise solide de l'anglais est également essentielle sur certains postes, car de nombreuses documentations (notamment celles relatives aux systèmes d'exploitation) sont rédigées dans cette langue. De nombreux langages de programmation se codent aussi uniquement en anglais.
Mais savoir n’est pas suffisant, puisqu'il faut aussi pouvoir mettre en œuvre ces connaissances dans un cadre professionnel et opérationnel. Ainsi, le cybercombattant doit être capable de prendre en compte les aspects humains d’un environnement, sachant qu'il pourrait être amené à manager des équipes ou à travailler en collectif.
Quelles formations pour devenir expert(e) en cyberdéfense ?
Il existe un grand nombre de formations permettant de devenir expert(e) en cybersécurité, c’est-à-dire un(e) professionnel(le) capable de maintenir un système d’information qui résiste aux cyberattaques et aux pannes accidentelles survenant dans le cyberespace. Ainsi capable de maîtriser tout un panel de compétences en cyberprotection.
Découvrez les formations cyber dans les armées !
Les armées proposent différents parcours pour permettre de se former, notamment dès la sortie du BAC en vue d'une carrière cyber au sein des armées.
Les formations cyber du BTS au mastère spécialiséCertaines écoles comme l’École nationale supérieure d’ingénieurs de Bretagne sud (ENSIBS) propose un diplôme d’ingénieur avec un parcours cyberdéfense. La cyberdéfense désigne l'ensemble des moyens mis en place par un État pour défendre dans le cyberespace les systèmes d'information jugés d'importance vitale, qui contribuent à assurer la cybersécurité.
Cette formation s’appuie sur un enseignement universitaire théorique, encadré par des enseignants-chercheurs. Les étudiants acquièrent les fondamentaux de la cybersécurité au travers de différentes matières. Ce socle théorique est le cœur de la formation, mais celle-ci ne s’arrête pas là : les étudiants ont l’opportunité d’apprendre davantage lors d’exercices ou lors de la réalisation de projets grâce à leurs compétences acquises. Ils y développent notamment des compétences en lien avec la défense des systèmes d’information des armées au contact de cybercombattants.
De nombreuses universités et écoles proposent des exercices formateurs pour permettre aux élèves de mettre en application ce qu’ils ont appris. Les élèves peuvent donc participer à des exercices de gestion de crise, où ils doivent réagir à des scénarios d’attaque informatique. Ces cas pratiques les placent dans des situations proches de la réalité opérationnelle à laquelle ils seront confrontés à l’issue de leur formation.
Dans cette même dynamique, chaque année, le COMCYBER organise l’exercice DefHack en partenariat avec des écoles qui proposent des formations en cybersécurité. Cet exercice, qui prend la forme d’un challenge, est à destination d’étudiants. Les participants sont confrontés à des scénarios d'attaques cyber réalistes, conçus spécialement pour l'événement. Ce sont des exercices comme celui-ci qui permettent de mobiliser les compétences des étudiants, mais aussi de créer des vocations militaires et de se mettre dans la peau de cybercombattants.
Contenus associés
Financer ses études grâce à l’armée : tout savoir sur la bourse informatique et cyber
L’allocation financière spécifique de formation (AFSF) est une bourse qui permet aux étudiants et étudiantes de financer leurs études en informatique et en cyber jusqu’à 15 000€ par an selon l’armée d’appartenance et le niveau d’étude. À l’issue de l’obtention de leur diplôme, ils s’engagent à servir l’armée pour un premier contrat.
22 mai 2025

De civils à militaires : comment sont formés les officiers sous contrat en cyberdéfense ?
Les officiers sous contrat (OSC) occupent une place à part dans les armées, au sein desquelles ils sont recrutés pour leurs compétences techniques. Leur engagement débute généralement par un contrat d’une durée de quatre ans, renouvelable. Avant de rejoindre les rangs opérationnels, une étape les attend : la formation militaire initiale (FMI). Courte, mais intense, elle leur permet d’intégrer les codes du monde militaire. Car en tant que cybercombattants, ils sont avant tout combattants.
25 avril 2025

Excellence et tradition : les formations des sous-officiers cyber des forces armées françaises
Les sous-officiers constituent l’ossature des armées françaises. En tant qu’intermédiaire essentiel entre les militaires du rang et les officiers, le sous-officier joue un rôle crucial dans la formation et l’encadrement des militaires du rang. Chaque armée possède son propre cursus de formation permettant d’acquérir des compétences militaires et de cultiver un esprit de cohésion et un leadership. Ces formations intègrent désormais des modules en cybersécurité et en gestion de crise.
16 avril 2025
