Qu'est ce qu'un officier sous contrat spécialiste ?

Un officier sous contrat (OSC) spécialiste est un militaire recruté pour une durée déterminée (contrat entre 4 et 5 ans, renouvelable), sur un poste nécessitant une expertise particulière. Dans le cas des OSC spécialistes cyber, il s'agit des missions liées à la cyberdéfense, comme la sécurité des systèmes d'information, l'analyse des menaces ou la réponse à incidents.

Les OSC ne passent pas par les mêmes formations que les officiers de carrière qui suivent des cursus longs sur plusieurs années. Ils reçoivent une formation militaire initiale (FMI) avant d'occuper leur poste.

Le statut d'OSC offre également un environnement stimulant, fondé sur des valeurs fortes : esprit d'équipe, engagement, loyauté, sens du service. Il permet de travailler sur des systèmes d'information sensibles, d'avoir accès à des environnements classifiés et d'être directement connectés aux enjeux de sécurité des armées.

Qui peut devenir OSC spécialiste cyber ?

Ce recrutement s'adresse aux personnes :

• Titulaires d'un diplôme d'ingénieur ou équivalent dans le domaine du numérique ou de la cybersécurité (à partir d'un BAC+3) ;
• Motivées par l'idée de servir dans un cadre militaire ;
• Prêtes à s'engager pour une durée minimale de 4 à 5 ans ;
• Capables de s'adapter à un environnement exigeant et collectif ;
• Aptes physiquement et médicalement à servir sous statut militaire.

Le ministère des Armées propose à ses candidats une carrière qui a du sens : défendre les intérêts de la nation face à des acteurs étrangers, dans un secteur en constante évolution.

Une formation militaire adaptée

Avant d'être affectés sur leur poste, tous les OSC suivent une FMI. Elle permet d'acquérir les bases du fonctionnement militaire : discipline, cohésion, condition physique, hiérarchie, port de l'uniforme.

Cette formation dure entre 4 et 12 semaines selon l'armée et est intense. Elle ne forme pas au métier technique - que les candidats maîtrisent déjà - mais à l'environnement militaire dans lequel ils vont exercer.

Selon l'armée ou la direction d'affectation :

• Armée de Terre : 3 mois à l'Ecole militaire des aspirants de Coëtquidan (EMAC) ;
• Armée de l'Air et de l'Espace : 14 semaines à Salon-de-Provence ;
• Marine nationale : 4 semaines à l'Ecole navale de Lanvéoc.

Des missions concrètes dans un domaine stratégique au profit de différentes entités du ministère des Armées

Les OSC cyber sont affectés à des postes au sein des unités de cyberdéfense, dans les trois armées, les directions et services ou dans des structure interarmées. Ils peuvent travailler sur :

• La protection des réseaux militaires ;
• L'analyse et le traitement d'incidents de sécurité ;
• L'ingénierie des systèmes d'information ;
• La détection de menaces avancées.

Ils travaillent en lien direct avec des militaires, des ingénieurs et des experts cyber. Ils exercent dans un cadre opérationnel au coeur des enjeux de défense nationale et de protection du territoire.

Selon leur profil, ils peuvent être affectés dans différents organismes du ministère des Armées tout long de leur carrière d'OSC comme :

• Le Commandement de la cyberdéfense (COMCYBER) : placé sous l'autorité directe du chef d'état-major des Armées, le COMCYBER est un commandement opérationnel, qui rassemble l'ensemble des forces de cyberdéfense du ministère. Il a pour mission la défense des systèmes d'information, dont les systèmes d'armes, ainsi que la conception, la planification et la conduite des opérations militaires dans le cyberespace ;
• La Direction générale de l'armement (DGA) : équipe les armées de manière souveraine et anticipe les besoins stratégiques et technologiques. La DGA conduit de nombreuses opérations d'armement et assure la maîtrise d'ouvrage des systèmes d'armes. La DGA est responsable du développement des capacités techniques permettant aux armées d'agir dans le cyberespace. Elle réalise en interne et fait réaliser par des industriels ces capacités techniques, au profit des différentes entités opérationnelles du domaine cyber. La DGA emploie des IETA, statut militaire correspondant à celui d'OSC, adapté à ses besoins ;
• La direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) : est le service secret français. Sa mission est de recueillir des renseignements afin d'anticiper les menaces venant de l'étranger et dirigées contre les intérêts de la nation. Ses agents travaillent, de manière clandestine, pour protéger la France et les Français. Espionnage, déstabilisation, sabotage, la menace d'origine cyber ne cesse de gagner du terrain : elle impacte de nombreux secteurs d'activités ainsi que la sécurité des citoyens français. La DGSE recrute ses experts en cyber offensif. La créativité, l'ingéniosité et la rigueur sont autant de qualités que la DGSE attend de ses équipes.
• La Communauté cyber des armées (CCA) : rassemble autour du COMCYBER, plusieurs unités spécialisées en lutte cyber. La CCA permet de gagner en visibilité et en cohérence pour mener à bien les opérations militaires. Elle s'appuie sur deux piliers : un commandement dédié à la cyberdéfense et des unités au sein de chaque armée sur l'ensemble du territoire, pour être pleinement opérationnelles.

Quelles évolutions possibles à l'issue d'un premier contrat d'OSC

À l'issue du contrat initial, plusieurs possibilités existent :

• Renouveler le contrat afin de poursuivre dans les armées et monter en compétences et responsabilités, et même devenir officier de carrière ;
• Rejoindre une carrière civile avec une expérience valorisée.

L'expérience acquise comme OSC cyber est un atout fort, tant sur le plan technique qu'humain. Elle permet aussi, pour ceux qui le souhaitent, d'envisager une carrière militaire longue, avec des évolutions en grade et solde de base jusqu'à des postes de haute responsabilité.