Visite d’une délégation du CSFM à bord de la frégate Guépratte

Direction : CSFM / Publié le : 13 décembre 2022

Une délégation du Conseil supérieur de la fonction militaire, composée de militaires de la Délégation générale pour l’armement, du Service de santé des armées, de l’armée de l’Air et de l’Espace ainsi que d’un membre de la Marine, s’est rendue à Toulon du 27 au 30 novembre 2022 pour embarquer à bord de la frégate légère furtive Guépratte. Objectif : découvrir et mieux appréhender les spécificités du marin embarqué.

La délégation du CSFM sur le Guépratte © DR

Au-delà de la découverte des missions de la frégate Guépratte, le but de cette visite était de comprendre les contraintes de la vie embarquée et les conditions de vie de l’équipage. Cet embarquement a permis l’organisation de tables rondes pour présenter la concertation et les réformes à venir, mais également aborder les inquiétudes et interrogations des marins embarqués.

Au cœur de l’opérationnel

La délégation est arrivée à bord le 27 novembre. Elle a alors pu visiter les carrés et des postes (chambres) de chaque catégorie. Le lendemain, après la cérémonie des couleurs, pendant l’appareillage du Guépratte, les membres du CSFM ont pu bénéficier d’une présentation des missions de la frégate et effectuer une visite complète du bâtiment. Ils ont ensuite assisté à divers exercices de tir et au tir d’un missile VT1 Crotale (principal système de lutte anti-aérienne du navire). La journée du 29 novembre s’est poursuivie dans la continuité des exercices de lutte anti-aérienne. La délégation a ensuite participé à un exercice incendie, avec la participation du Bâtiment de soutien et d’assistance métropolitain (BSAM) Seine, et effectué une table ronde avec les officiers mariniers supérieurs. Les concertants ont également observé une séance de tir au glock, pour un maintien des compétences au tir en pleine mer. Le 30 novembre 2022, un programme chargé attendait les membres du CSFM : observation sur le pont d’un exercice d’appontage « touch and go » d’un hélicoptère NH90, exercice de simulation d’attaque aérienne avec tir de leurres suivi d’un exercice d’avarie moteur nécessitant l’intervention du BSAM Seine pour un remorquage, table ronde avec les quartiers-maîtres et matelots et les officiers mariniers, et enfin débriefing de la visite avec le pacha juste avant l’accostage.

Vis ma vie de marin

Cet embarquement a permis aux membres du CSFM d’échanger avec les différentes catégories de personnel sur les problématiques personnelles ou professionnelles qu’elles rencontrent, et d’en mesurer l’impact sur leur moral.

Accueillie de manière chaleureuse et bienveillante par tout l’équipage, la délégation a pu constater que la concertation était fortement encouragée et considérée par le commandement. L’équipage s’est montré particulièrement disponible pour répondre à toutes les interrogations. Embarquer a permis aux membres de mieux se rendre compte de la « pénibilité » de la vie à bord : constamment monter et descendre en se faufilant dans des trous à peine plus larges que certains des membres, se déplacer dans un espace en constante mobilité en évitant de se percuter ou de se cogner (d’où l’utilité du pompon), passer du chaud au froid, du sec à l’humide, des odeurs alléchantes des cuisines à celles de mazout, se doucher ou s’habiller dans un espace exigu et mouvant, se lever sans réveiller ses camarades au rythme de travail différent, assister à des appontages successifs d’un hélicoptère dont on ne distingue que les feux, à quelques mètres, au lever du soleil, sentir le brassage des pales et ses tripes vibrer… mais aussi profiter d’un rayon de soleil avec une vue imprenable sur les Iles d’Hyères !  

L’ISG2G Jean-Philippe, du SSA, a pu faire un parallèle avec sa vie passée de soignant hospitalier sur la continuité des soins et du service à la mer, le fonctionnement par bordée similaire à celui des équipes de soignants avec ses rythmes et contraintes. Il a pu entrevoir les spécificités de l’exercice de soignant infirmier à la mer et sa rusticité.

Les préoccupations du bord

Les membres de l’équipage ont fait part de différentes préoccupations. La plus récurrente, bien qu’inhérente à la vie embarquée, est celle des contraintes fortes qui pèsent sur les familles ; l’engagement opérationnel du Guépratte sur l’année 2022 a été particulièrement important, avec trois déploiements en mission de longue durée. Les marins embarqués s’interrogent également sur le faible écart de solde entre un marin embarqué et un marin à terre. Le volet 2023 de la NPRM et les pensions militaires de retraite sont également des sujets d’inquiétude. Enfin, le personnel a évoqué les difficultés d’accès au soutien (pôle Atlas, aides aux familles, gardes d’enfant…), liées à un accès très limité à l’Intradef à bord.

La délégation du CSFM remercie le CV Thomas Puga et l’ensemble de son équipage pour son accueil et pour lui avoir accordé une libre circulation sur la frégate (dans le respect des règles du bord), lui permettant de vivre cette expérience marquante.

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