8 mars : Portraits de femmes inspirantes dans le numérique

Direction : DGNUM / Publié le : 08 mars 2024

A l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, la Direction générale du numérique (DGNUM) met à l’honneur 5 portraits de femmes inspirantes qui mettent leur talent au service du numérique du ministère des Armées.

Portraits de femmes inspirantes dans le numérique © DGNUM

écriture sur l'image : 8 mars - Femmes inspirantes dans le numérique

La DGNUM a eu le privilège de rencontrer 5 femmes inspirantes qui travaillent dans le numérique au ministère des Armées. Retrouvez les 5 portraits réalisés dans le cadre de la journée internationale des droits des femmes.

Commandant Céline, Cheffe du bureau Systèmes d’information et de communication (SIC) opérationnels projetés

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Quel est votre parcours ?

J’ai un parcours assez atypique. Je suis diplômée de l’ESSEC en 1999, j’ai décidé de complètement changer de cap pour m’engager dans la Marine. J’ai servi sur 8 bâtiments différents, j’ai commandé deux fois à la mer et mon parcours m’a amené des tropiques jusqu’en Antarctique.

Alors c’est vrai que ma spécialité, ce sont les systèmes d’information et de communication, mais j’ai fait plusieurs allers retours dans ma carrière entre le monde des opérations et le numérique.

En quoi consiste votre métier ?

Au sein de l’état-major opérationnel de la Direction interarmées des réseaux d’infrastructures et des systèmes d’information (DIRISI) je dirige le bureau des Systèmes d’information et de communication (SIC) opérationnels projetés.

C’est le bureau qui relie les opérationnels sur le terrain, quelle que soit leur couleur d’uniforme, avec le cœur de réseau de la DIRISI.

Nous travaillons au profit de toutes les opérations et sans nous la continuité de la chaîne de commandement n’est pas garantie et fait exceptionnel cette année, j’ai été désignée pour commander l’ensemble du dispositif SIC des armées durant les jeux olympiques et paralympiques.

Quel regard portez-vous sur l’égalité professionnelle ?

Je pense que le statut militaire tout d’abord est très protecteur pour les femmes qui servent au sein du ministère des Armées.

En effet, ce statut militaire nous garantit une égalité salariale qui aujourd’hui est loin d’être acquise dans le privé.

Egalement, avec 24 ans de recul maintenant, durant ma carrière, j’ai constaté que les directions des ressources humaines des Armées avaient cassé certains schémas qui empêchaient les femmes d’accéder aux plus hautes fonctions lorsque par exemple elles faisaient des pauses pour la maternité, donc on est sur bon chemin, il y a encore peut-être trop peu d’officiers généraux mais la situation s’est grandement améliorée.

Pouvez-vous donner un conseil aux femmes du numérique ?

Et bien je n’ai qu’un conseil à donner : foncez ! Le numérique est un domaine qui recrute, donc les vannes sont ouvertes en ce moment.

Allez-y !  Ayez confiance en vous, il n’y a pas besoin de gros bras pour travailler dans le numérique, il suffit d’une tête bien faite.

 

Soraya, Directrice de projet transformation à la Délégation à la transformation et de la performance ministérielles (DTPM).

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Quel est votre parcours ?

Alors initialement, j’ai une formation en relations internationales. J’ai découvert le numérique en rentrant dans l’administration. Et j’ai pu prendre la mesure de la transformation numérique sur l’action publique et les missions de services publics.

Et donc j’ai eu la chance de pouvoir être formée, de suivre des cycles de formation au numérique, devenir cheffe de projet, puis directrice de projet. Et je suis donc la preuve que le numérique accueille tous les profils.

 

Quel regard portez-vous sur l’égalité professionnelle ?

L’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes est un sujet extrêmement important.

Et c’est d’autant plus important dans le numérique qu’elle peut avoir un impact sur la qualité des produits qui vont être élaborés. Si on prend l’exemple de Apple Watch, dans sa première version elle a été conçue par des hommes et pour des hommes et ne prenait pas en compte les paramètres des femmes. Aujourd’hui, le sujet se pose d’autant plus sur l’intelligence artificielle. Il n’y a que 12% de femmes qui travaillent dans ce domaine. Et donc un vrai risque de biais dans les algorithmes qui vont être produits. Et donc ce sujet d’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes dans le numérique, ce n’est pas un manifeste communautaire c’est véritablement un sujet de société qui nous impacte tous.

 

Quelle figure féminine vous inspire le plus ?

La figure féminine qui m’a le plus inspirée c’est Sheryl SANDBERG.

Elle est l’auteure d’un livre qui s’appelle « En avant toutes » qui explique l’importance pour les femmes de prendre leur place, d’être plus proactives sur leur carrière, et de renforcer la sororité.

C’est un livre qui est plein de très bons conseils et que je recommande vivement.

 

Pouvez-vous donner un conseil aux femmes du numérique ?

Le conseil que je donnerai aux femmes du numérique c’est observez les hommes qui vous entourent. Profitez de ce contexte particulier, fortement masculinisé pour observer vos collègues.

Et vous verrez que très souvent les hommes se posent beaucoup moins de questions.

Quand ils ont envie d’un poste, ils candidatent.

Ils ne s’interrogent pas sur le niveau de diplôme ou les formations initiales à avoir acquis pour pouvoir postuler. Et ils prennent leur place.

C’est l’ensemble de ces comportements qu’il faut savoir observer, apprendre, s’approprier et appliquer.

 

Capitaine Corinne, Cheffe de projet et gestionnaire de portefeuille des systèmes d’information et de communication (SIC) à l’état-major d

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Quel est votre parcours ?

J’ai atterri dans le numérique par hasard, par le hasard d’un échec au bac. Je devais rentrer à l’armée en tant que sous-officier comme opérateur d’écoute en russe. C’est ce qui était prévu de longue date avec mes 2 recruteurs. Avec un bac scientifique en poche, on m’a proposé la filière du développement informatique, que j’ai acceptée et je me suis engagée.

En quoi consiste votre métier ?

Mon métier dans le domaine du numérique est gestionnaire de portefeuille en charge de la gouvernance des applications de l’Etat-major des Armées à la direction des systèmes d’information.

Alors concrètement, j’aide les porteurs de projets à faire aboutir leur démarche de création d’application ou d’achat de logiciels. A l’Etat-major des Armées, on couvre des sujets très divers tels que, le service des munitions, l’énergie opérationnelle, les activités de réserve, le courrier, la documentation.

Quel regard portez-vous sur l’égalité professionnelle ?

Alors, je suis justement rentrée à l’armée pour ça : pour l’équité de traitement et pour l’uniforme. J’apprécie qu’on nous juge sur notre travail, sur nos actions, sur le fruit de notre réflexion et surtout pas sur autre chose. Malheureusement, ailleurs dans le monde civil, il y a encore des différences de traitement, de salaires et d’affectation.

Pouvez-vous donner un conseil aux femmes du numérique ?

A celles qui débutent dans le monde du numérique aujourd’hui, je leur dirai de ne pas être surprises si dans 10 ou 15 ans, elles ne font plus la même chose, elles ne font plus le même métier. Très peu de choses ressemblent à ce que je faisais il y encore 20 ans ou 30 ans.

Le monde du numérique, comme on dit maintenant, évolue beaucoup et on doit évoluer avec obligatoirement et s’adapter régulièrement. Je m’épanouis dans ce domaine passionnant, aux multiples facettes et je pense que toutes les femmes qui se lancent dans le numérique ont leur place.

Jade, Experte en stratégie numérique, à la Direction générale du numérique (DGNUM)

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Quel est votre parcours ?

J’ai un parcours qu’on peut facilement qualifier de « parcours d’indécise ». J’étais issue d’une section scientifique, mais sans grand talent et sans grande passion pour les sciences dures, je me suis orientée vers Sciences Po pour essayer d’en apprendre un petit peu plus sur le monde qui m’entourait avant de m’engager définitivement sur une voie professionnelle.

Et finalement, ce choix définitif je me rends compte que je ne l’ai pas encore porté et peut-être que je ne le porterais jamais.

Assez rapidement, pendant mes études je me suis intéressée à l’Institution où j’ai fait un an dans la Marine et après je suis partie en échange avec l’École Spéciale Militaire de  Saint-Cyr Coëtquidan. Le ministère des Armées s’est très rapidement imposé comme une évidence.

En revanche, le numérique a été le fruit du hasard et de l’opportunité.

Je n’y connaissais rien mais j’avais très envie d’apprendre donc je me suis lancée et je ne le regrette absolument pas.

En quoi consiste votre métier ?

Alors, dans cette masse d’informations et dans cette ébullition d’initiatives qu’est le numérique du ministère des Armées, mon travail c’est déjà de le comprendre, ensuite d’en synthétiser les faits un petit peu saillants, et ensuite de me poser des questions, de m’intéresser à des domaines qui ont pour l’instant été trop peu ou peu investis vis-à-vis des enjeux qu’ils suscitent.

Donc notamment la souveraineté, le numérique à l’international. Et mon travail c’est également de synthétiser et de rendre simple ce phénomène très complexe qu’est le numérique des Armées pour le rendre intelligible pour des décideurs qui ont énormément d’autres sujets à traiter.

Quel regard portez-vous sur l’égalité professionnelle ?

Alors, j’ai une carrière qui est assez jeune donc j’ai eu la chance de ne jamais avoir affaire à des situations d’inégalité professionnelle qui me touchent personnellement.

Cela je le dois à celles et ceux qui m’ont recruté mais je le dois aussi aux femmes qui ont mené le débat. Et il faut le qualifier aussi comme ça, « ce combat avant moi ».

Donc pour moi il s’agit d’une responsabilité personnelle d’en parler, de faire en sorte que cela n’appartienne pas à tous ces sujets qui régressent extrêmement vite parce qu’il y a un silence autour d’eux. Donc il faut valoriser ce débat, ne serait-ce que pour éviter un recul du sujet.

Cela on le doit aux générations qui suivront pour s’assurer qu’elles auront les mêmes opportunités, voire encore plus d’opportunités, que celles dont je bénéficie aujourd’hui.

Pouvez-vous donner un conseil aux femmes du numérique ?

Mon conseil principal ce serait que tout s’apprend. Il n’y a pas d’injonction particulière à ce que le parcours des femmes dans le numérique soit un parcours monotrace.

De ce fait, l’écueil principal ce serait vraiment l’autocensure. Ne vous censurez pas. Osez. Au moins autant que les hommes qui vous entourent.

 

Général de division, Anne-Cécile Ortemann, Directrice de l’Agence du numérique de défense (AND)

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Quel est votre parcours ?

Alors mon parcours, je vais quand même faire court, parce que j’ai 33 ans de service cette année, bientôt 34 ans. Depuis toute petite je suis ce qu’on appelle transmetteur dans l’Armée de terre, c’est-à-dire, qu’on s’occupe de tout ce qui est Systèmes d’information et de communication.

Donc assez naturellement à cette partie de ma carrière on m’a proposé le poste de Directrice de l’Agence du numérique de défense, ce qui m’amène devant vous aujourd’hui.

 

En quoi consiste votre métier ?

Alors le numérique, tout de suite ça parait complexe, mais en fait assez simplement nous on fait des systèmes d’information, c’est-à-dire on conduit ce qu’on appelle des projets de systèmes d’information, de manière à ce que les Armées bénéficient de systèmes opérationnels, par exemple des systèmes de commandement.

Pour commander sur le terrain, on a besoin d’avoir ces systèmes-là,  et puis aussi dans la vie quotidienne ou alors,  je vais vous parler d’un système que normalement les militaires connaissent bien, qui s’appelle Source Solde qui est déjà en production, tous les mois, il paye les militaires.

Celui-là, je pense que s’il ne marche pas, je le saurais assez rapidement.

 

Quel regard portez-vous sur l’égalité professionnelle ?

Alors en tant que militaire, c’est toujours un sujet délicat, parce que je pense qu’il y a encore des choses à faire dans le traitement ou dans l’opportunité de poste.

Pour autant, l’égalité salariale, par exemple chez nous, ce n’est vraiment pas un sujet, puisque tout le monde à le même niveau de salaire en fonction du niveau de poste.

En revanche, je pense qu’on a encore, non pas des combats, ou des luttes mais plutôt des approches à changer, pour donner envie à des jeunes femmes de nous rejoindre, parce qu’on a besoin d’elles, parce que la mixité c’est important, parce que la mixité apporte de l’efficacité aussi opérationnelle.

 

Pouvez-vous donner un conseil aux femmes du numérique ?

Un conseil assez basique, c’est vraiment : osez !

Vous avez envie, tentez votre chance et puis donnez-vous les moyens de réussir, il faut travailler, il faut être persévérant, il faut y croire et il faut se battre de temps en temps, donc battez-vous !

 

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