Le 23 novembre 2024, l’adjudant-chef Grisolet a reçu les honneurs militaires aux Invalides. De soldat à adjudant-chef, ce grand Officier de la Légion d’Honneur, médaillé militaire, huit fois cité, a fait presque toute sa carrière au sein du 1^er régiment de chasseurs parachutistes, en servant sur des théâtres d’opérations aussi difficiles que symboliques. Retour sur le parcours riche et exemplaire d’un sous-officier parachutiste d’exception.

L’incarnation d’une époque

Durement marqué par l’occupation, dès ses 18 ans Jacques Grisolet s’engage au titre du 20^e régiment d’artillerie légère parachutiste, qu’il rejoint en Algérie. Devenu brigadier, il est ensuite affecté au 1^er régiment de chasseurs parachutistes (RCP). En 1948, il mène ses premiers combats en Indochine, durant lesquels il s’illustre par son courage en continuant de servir en tant que chef de pièces de mortier malgré une blessure par balle. Son sens de l’engagement s’affirme déjà : la mission passe avant tout.

Après avoir été promu sergent, il s’engage à nouveau en 1951 au titre du bataillon français de l’ONU et débarque en Corée. Une fois encore, par sa témérité, la précision de ses tirs et son sang-froid, il marque ses hommes comme ses chefs. Alors que quatre des siens sont grièvement blessés, il les soigne et reste à leurs côtés jusqu’à leur évacuation. A l’issue d’un court retour en France, il est projeté à nouveau Corée en 1953 en tant que sergent-chef. Il suit ensuite le 1^er bataillon du régiment de Corée en Indochine et se montre héroïque lors d’une des dernières batailles de la guerre d’Indochine, en juin 1954. Profondément éprouvé par les conditions, il retrouve Marseille en octobre 1954, mettant fin à son engagement en Extrême Orient.

Pendant cinq ans et demi, il sert le 1^er RCP en Algérie, où il devient successivement adjoint et chef de section. Sa capacité à manœuvrer et sa témérité lui valent à nouveau de se faire remarquer. Promu adjudant, il est blessé une seconde fois en 1958, lors de la préparation d’un assaut dans le djebel Amour. Il termine sa carrière militaire en 1960 à Pau, affecté à l’école des troupes aéroportées et devenu adjudant-chef.

L’engagement de toute une vie

Une fois rendu à la vie civile, il continue son engagement dans un pays avec lequel il entretient un attachement tout particulier : la Corée. En tant que commissaire à la flamme, il agit aussi pour la transmission. Humain et humble, sa droiture et son élégance ont marqué tous ceux qui ont eu la chance de croiser son chemin. Les honneurs qu’il a reçus aux Invalides le 23 novembre ont ainsi été à la hauteur de son engagement inconditionnel pour la France. Réelle incarnation des valeurs militaires, il est un modèle à suivre pour tous les jeunes qui s’engagent aujourd’hui, et un grand Ancien à honorer. Face à son service pour la France, la patrie reconnaissante.