Opération Neptune en Normandie, le plus grand débarquement de l'Histoire
Après des jours de mauvais temps sur la Normandie, le 1er juin 1944, les premiers vers de Verlaine, « Les sanglots longs des violons de l’automne », sont diffusés par Radio Londres. Répétés les 2, 3 et 4 juin à l’attention de la Résistance, ils sont complétés le 5 juin au soir. La suite du poème « blessent mon cœur, d’une langueur monotone » annonce l’imminence du Débarquement et le déclenchement d’un millier d’opérations de sabotage.
Peu après minuit, le 6 juin, trois divisions aéroportées touchent le sol de France : la 82e et la 101e américaines à l’ouest du front d’invasion, dans la région de Sainte-Mère-église et la 6e division britannique à l’est, sur la rive droite de l’Orne. Dans le même temps, au nord de Caen, 200 Britanniques amenés par six planeurs réussissent à prendre les deux ponts de Bénouville afin de protéger le flanc est.
Le plus grand débarquement de l’histoire
Puis, le 6 juin 1944 à l’aube, l’opération Neptune, la phase d’assaut de l’opération Overlord, commence. En quelques heures, 156 177 hommes partis du Royaume-Uni déferlent sur les côtes. Dirigée par l’amiral Bertram Ramsay, la force navale et amphibie du plus grand débarquement de l’Histoire est composée de 6 939 navires, dont 4 126 bâtiments de charge constitués en 47 convois destinés aux manœuvres de débarquement.
Intenses bombardements navals
L’escadre de combat est forte de 137 grands navires de guerre, dont sept cuirassés et une vingtaine de croiseurs. S’ajoutent à cela 221 destroyers, frégates et corvettes, 495 vedettes, 58 chasseurs de sous-marins, 287 dragueurs de mines, quatre poseurs de mines, deux sous-marins. À cette flotte gigantesque viennent s’ajouter 736 navires auxiliaires et 864 navires marchands pour le transport de vivres, munitions et pour servir d’hôpitaux flottants. Parmi les navires marchands, 54 blockships seront coulés pour former des rades artificielles. Après d’intenses bombardements, la flotte d’invasion met à l’eau les barges de débarquement. à partir de 6 h 30, en fonction de la marée, les opérations se succèdent d’ouest en est sur les plages, à Utah et Omaha d’abord, les plages américaines, puis sur les plages du secteur britannique plus à l’est, Gold, Juno et Sword. Cinq divisions sont engagées. Les Allemands, qui s’attendaient à un débarquement à marée haute, avaient hérissé l’estran d’obstacles minés destinés à détruire les barges. Mais l’opération à mi-marée rend inopérants la plupart de ces dispositifs, qui sont ensuite neutralisés. À Utah, les Américains ne rencontrent pratiquement pas de résistance. À l’est, Britanniques et Canadiens pénètrent rapidement à l’intérieur des terres.
Omaha la sanglante
Mais à Omaha, la situation est catastrophique. Les Américains se heurtent à la farouche résistance de la 352e division d’infanterie allemande. Les blindés, si efficaces sur les autres plages, n’ont pas pu aborder et les GIs sont pris sous un feu continu. La plage devient « Omaha la sanglante ». Après un nouveau bombardement naval décisif, les Américains parviennent à se dégager en début d’après-midi. Mais ils ont perdu 2 500 hommes. Au soir du 6 juin 1944, les Britanniques et les Français tiennent une bande longue de 35 km et profonde de 11 à 15 km. Lorsque le « jour le plus long » s’achève, les Alliés ont établi quatre têtes de pont. 3 500 hommes ont été tués ce jour-là, 7 300 sont blessés ou ont disparu. La seconde phase de l’opération Overlord et la bataille de Normandie peuvent commencer.
Opération Mulberry
La création de ports artificiels
« Pour débarquer autant de troupes et pouvoir les ravitailler en chars, artillerie, pétrole et vivres, il fallait des ports en eaux profondes, or Le Havre et Cherbourg n’avaient pas de plages qui se prêtaient au débarquement. Les Alliés décidèrent de construire en Grande-Bretagne deux ports artificiels qui seraient remorqués à travers la Manche jusqu’aux plages d’Arromanches et Omaha Beach. Ce dernier n’a jamais été opérationnel. Celui d’Arromanches, conçu pour durer un été, a finalement permis de débarquer 2 millions et demi d’hommes, 500 000 véhicules et 4 millions de tonnes de matériel et continua d’être utilisé
pendant huit mois.»
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