27 nations de l’OTAN et 6 partenaires ont participé, début décembre, à l’exercice international Cyber Coalition organisé par l’Allied Command for Transformation (ACT) de l’OTAN et soutenu techniquement par le Cooperative Cyber Defence Centre of Excellence (CCDCoE) situé à Tallinn, en Estonie. Conduit pour la France par le COMCYBER, des cybercombattants et cybercombattantes issus de différentes unités ont participé à cet exercice d'entrainement de la chaine de cyberdéfense.

Consolider l’entrainement et la coopération internationale

Plusieurs dizaines de cybercombattants français se sont entrainés autour d'un scénario fictif, mené dans un cadre interallié de l’OTAN. Répartis entre Tallinn pour lecontrôle de l’exercice, Rennes pour l’exécution et Paris pour le juridique, cet entrainement face à des cybermenaces a permis aux cybercombattants française  de développer leurs capacités à mener des opérations cyber aux côtés de partenaires stratégiques.

Exercice cyber majeur de l’OTAN, Cyber Coalition 24 reposait sur des scénarii difficiles et réalistes pour aider les  participants à relever des défis cybernétiques de la vie réelle, notamment des attaques contre des infrastructures essentielles ou la perturbation des moyens de l'OTAN et des alliés en cours d'opérations. Cyber Coalition s’inscrit dans la volonté de l’ACT de fournir à l'Alliance et à ses partenaires l'opportunité d'instruire des objectifs spécifiques d'opérations dans le cyberespace lors d’une opération multi-domaines.

Ainsi, chaque participant a pu comprendre les mécanismes de coordination technique et non technique, mettre en œuvre les procédures internationales et collaborer avec des cybercombattants étrangers.

Organiser et conduire un GIC

Plusieurs groupes d'intervention cyber (GIC), déployés fictivement sur le territoire national ou en opérations extérieures, ont mené des actions numériques défensives sur des réseaux d’infrastructures critiques et sur des supports numériques à analyser.

Ainsi, dans le cadre d’une mission otanienne pour aider à la stabilité d'un pays, un GIC du Centre d’analyse en lutte informatique défensive (CALID) était chargé d’analyser un réseau de la mission, sur lequel un attaquant aurait pénétré. 

Un entrainement pour des cybercombattants de toutes les armées

Déployé sur le territoire national, un GIC hybride composé de cybercombattants de l’Escadron des systèmes d’information opérationnels et de cyberdéfense (ESIOC) de l’armée de l’Air et de l’Espace, du Service du commissariat des armées (SCA), du Service de santé des armées (SSA), de la Direction générale de l’armement (DGA), de la Direction interarmées des réseaux d’infrastructure et des systèmes d’information (DIRISI) et de la Brigade d’appui au numérique terrestre (BANC) de l’armée de Terre, a dû faire face à trois incidents cyber sur trois systèmes d'information différents

"Notre travail a constitué à récupérer le maximum de preuves numériques pour retracer le chemin d'attaque avant d'effectuer une remédiation en supprimant les traces malveillantes sur le système attaqué" Lieutenant Jules, chef de division à l’ESIOC et Pierre, officier LID au SCA

Un volet juridique pour cadrer les opérations cyber

L’exercice Cyber Coalition 24 comprenait un volet destiné aux conseillers juridiques opérationnels (aussi appelés « Legad » pour « Legal advisor ») des nations participantes. Le but était de stimuler les échanges au sein de la communauté des Legad à partir d’exemples concrets.