Sécurisation de l’intelligence artificielle : deux solutions innovantes distingués par le ministère des Armées
Ce mercredi 30 avril s’est tenue la remise des prix du défi « Sécurisation de l’IA » organisé par le Commandement de la cyberdéfense (COMCYBER) et l’Agence de l’innovation de Défense (AID). Deux solutions innovantes permettant de sécuriser les systèmes incluant une intelligence artificielle ont pu être récompensées.
Se protéger, se défendre : tels étaient les maitres-mots de ce défi visant à assurer l’intégrité du système tout au long de sa vie opérationnelle. Au total, plus d’une dizaine de partenaires (laboratoires, start-ups, PME, ETI ou grands groupes) ont participé à ce défi amenant plusieurs solutions innovantes. Deux d’entre eux se sont particulièrement distingués et ont été primés par le jury, comprenant outre le COMCYBER et l’AID, des experts de l’Agence ministérielle pour l’IA de défense (AMIAD) et de la Direction générale pour l’armement (DGA).
Suite d’outils BET ("Behavior Elicitation Tool")
La suite d’outils BET, développée par la société PRISM EVAL, vise à sécuriser les LLMs (large language models). Ces modèles sont par exemple utilisés pour des chatbots à base d’IA comme Le Chat, Chat GPT ou GenIAlly, l’outil interne du ministère des Armées. La PME a ainsi développé un premier outil, BET Eval, pour tester la robustesse des LLMs, en s’appuyant sur une approche innovante à base de combinaison de primitives comportementales d'attaques, qui permet d’adresser un large panel d’attaques. Les tests réalisés par l’outil portent sur la génération de contenus malveillants ou dangereux, sur l’extraction non autorisée d’informations sensibles, sur le contournement des garde-fous.
PyRAT et PARTICUL
Les solutions du CEA-List se concentrent sur les attaques adversariales visant, en modifiant les données d’entrée, à provoquer une mauvaise réponse d’un système à base d’IA, par exemple un système de classification d’images. Pour cela, il s’appuie sur la combinaison de deux outils : l’un, PyRAT, assure une vérification formelle de la sécurité d’un réseau de neurones apportant des garanties mathématiques fortes, pour se prémunir de modifications imperceptibles des données par l’attaquant ; l’autre, PARTICUL, détecte les parties récurrentes d’un ensemble de données pour calculer un score de confiance sur de nouvelles données, et permet de se prémunir de modifications plus visibles tels que l’ajout de patchs.
L’intelligence artificielle est un enjeu majeur pour les forces armées. En tant que système d’information, assurer sa sécurisation est indispensable. Le Commandement de la cyberdéfense (COMCYBER) s’engage aujourd’hui aux côtés de l’Agence de l'innovation de Défense (AID) dans ce défi innovant : celui d’identifier et d’évaluer l’intérêt de technologies permettant de se protéger et de détecter des attaques sur les systèmes incluant l’IA.
Contenus associés
Sécurisation de l’intelligence artificielle de Défense : deux solutions d’industriels distinguées
Le 30 avril dernier, le Commandement de la cyberdéfense (COMCYBER) et l’Agence de l’innovation de Défense (AID) ont distingué deux solutions dans l’objectif de sécuriser les systèmes incluant des traitements à base d’intelligence artificielle.
15 mai 2025
"Pas de cyberdéfense sans intelligence artificielle et pas d'IA sans cyberdéfense" (Général Bonnemaison, COMCYBER)
Pour la première fois, l’European cyber week (ECW) intègre l’intelligence artificielle (IA) de défense au cœur des thématiques du cyberespace. Mais quels sont les liens entre IA et cyberdéfense ? Comment assurer la protection de l’IA ? Eléments de réponse avec le général de corps d’armée Aymeric Bonnemaison.
20 novembre 2024
Désinformation : l'intelligence artificielle au service de la détection de deepfake
A l'occasion du salon international Eurosatory 2024, des cybercombattants ont présenté une solution innovante utilisant l'intelligence artificielle au profit des opérations cyber. Cet outil de détection de deepfake (hypertrucage) permet aux opérateurs de lutter contre la manipulation d'information à l'encontre des Armées et sur les théâtres d'information.
21 juin 2024
