Ordre du jour du CEMAT pour les 70 ans de la 7e brigade blindée

En 1955, la France reconstitue ses forces. Elle crée à Constance la 7ᵉ Division Mécanique Rapide qui intègre  les meilleures technologies de son temps. Un an plus tard, la 7 est engagée dans l’opération de Suez. Soixante dix années d’histoire militaire au service de la France ont suivi cette première opération. En soixante-dix ans,  trois générations de soldats ont porté les armes sous le même emblème. Chacune a hérité de la précédente ;  chacune a transmis à la suivante. L’une après l’autre, elles ont bâti une brigade de combat forte et audacieuse. 

Les Centaures de la 7 savent qu’ils sont nés d’une expérimentation ; ils portent en souvenir le « Javelot » qui  leur rappelle le devoir de s’adapter à l’évolution des menaces, d’innover et de saisir les opportunités pour  dominer l’adversaire. Cet esprit les a guidés des plaines d’Allemagne aux djebels algériens, du Kosovo au  Liban, des déserts d’Irak et du Sahel jusqu’aux montagnes afghanes. 

Face au retour de la guerre en Europe, l’armée de Terre a voulu que l’année 2025 soit « l’année des  brigades ». Elle reconnaît la brigade comme échelon de référence pour combiner les capacités interarmes,  préparer à l’engagement et forger une identité commune. 

Faire d’une brigade de sept mille combattants un ensemble opérationnel prêt à l’engagement le plus dur, dès  ce soir, ne se décrète pas. Cela s’acquiert par la voie de la clairvoyance et de la détermination pour l’état major, de la rigueur et du professionnalisme pour les soldats.  

La force collective des Centaures réside dans la complémentarité des unités de la brigade. Rassembler  Gaillards, Chasseurs d’Afrique, Dragons, Diables rouges, Turcos, Artilleurs d’Afrique, Sapeurs de la Garde,  et Chasseurs de Conti Cavalerie relève du défi. Leur cohésion devient un atout lorsqu’elle est le fruit d’une  expérience opérationnelle partagée et d’un commun esprit guerrier. 

Soudée, la 7^e Brigade Blindée a franchi les étapes qui la portent aujourd’hui aux standards opérationnels les  plus élevés. Son allant et son exigence, en font une brigade « bonne de guerre », prête à affronter des temps  incertains. 

Comme par le passé, lorsqu’elle était la première équipée des nouveaux EBR, les Engins Blindés de  Reconnaissance, et des AMX 13, de la même manière qu’elle développait en 1964 la brigade mécanisée, et de  la même façon qu’elle a expérimenté les VBCI, la 7 a toujours été précurseur, en fer de lance de l’armée de  Terre. Au quartier comme en opérations, sa puissance réside dans son inventivité et sa culture « choc et feu ». 

Elle a fait la preuve de sa force en contexte opérationnel, lorsque sa mobilité, sa réactivité et la précision de  ses feux lui ont donné les clefs de la supériorité tactique.  

Les conflits modernes ne disqualifient pas ces procédés fondamentaux de la manœuvre et du feu, ils en ajoutent  de nouveaux. A la force se combinent l’esprit pionnier, l’inventivité, l’initiative, la quête individuelle et  collective de la victoire ; en un mot : l’audace. 

La 7^e Brigade Blindée incarne cette exigence permanente qui fait le style de l’armée de Terre. Il ne suffit pas  d’anticiper, il faut précéder. L’allant ne suffit pas, il faut l’audace. Celle de s’entraîner sans concession dans  des conditions dégradées, de s’exercer dans les scénarios les plus exigeants, de refuser le confort du connu et  même du prévisible.  

L’audace est collective.  

Elle est culture partagée.  

Elle irrigue l’équipage des engins de combat et des pièces de tir, comme ceux des postes de commandement.  

Elle pousse à maîtriser la manœuvre blindée, le combat mécanisé et les appuis, le renseignement et la  logistique.  

Elle impose de leur combiner la protection, la robotisation, la numérisation et la guerre électronique  qu’exigeront dorénavant les champs de bataille.  

Elle requiert de s’adapter encore, innover toujours, transformer chaque capacité nouvelle en outil de  puissance, inventer les procédés de la supériorité au combat.  

Face aux incertitudes du monde, au changement d’échelle des conflits, être prêt ne suffit pas. Vous devez agir.  Comme la brigade l’a démontré cette année en Roumanie, sur le flanc Est de l’Europe, une brigade « bonne  de guerre » doit savoir intervenir sans préavis, de manière autonome ou en coalition. L’engagement d’une  brigade blindée avec des alliés et partenaires est un signal que notre pays envoie à ses adversaires. Il atteste  la crédibilité de la France et sa détermination.  

En ce 70^eanniversaire, Centaures de la 7ᵉ Brigade Blindée, vous renouvelez votre engagement à servir. Vos  garnisons font corps avec l’histoire militaire de la France. Servir dans ces hauts lieux vous oblige. Vous savez  que l’excellence n’est jamais acquise, qu’elle se construit dans l’exigence du quotidien, dans l’humilité face  aux frictions du terrain, dans la préparation sans relâche. L’armée de Terre compte sur vous pour continuer  à lui ouvrir la voie, sans cesse et sans faille, avec Force et Audace.