Grande conférence sur la « Transition écologique au quotidien au ministère des Armées »
Le Secrétariat général pour l’administration (SGA) a organisé, le 3 octobre 2023, un séminaire sur les expériences et réussites des Armées pour préserver l’environnement. Un événement marqué également par le témoignage de sommités dans le domaine du changement climatique et d’intervenants extérieurs qui ont fait part de leur retour d’expérience.
Témoigner que la transition écologique est un travail quotidien mené par nos Armées, faire prendre conscience à leurs personnels des enjeux environnementaux et montrer le regard croisé d’autres grandes structures administratives, telle était l’ambition de la conférence organisée par la Direction des territoires, de l’immobilier et de l’environnement du SGA, le 3 octobre, sur le site de Balard. Cette grande manifestation, qui s’est tenue à l’occasion de la Semaine du développement durable au ministère des Armées (2-6 octobre), a donné l’opportunité à Patricia Mirallès, secrétaire d’Etat, chargée des Anciens combattants et de la Mémoire, de rappeler le caractère indispensable de l’engagement des personnels du ministère dans la préservation de l’environnement : « Ce que vous faites tous est d’une importance capitale car, comme l’a dit le Président de la République, nous ne vivrons pas en bonne santé sur une planète malade. Et l’écologie fait bien partie de nos missions : défendre et préserver nos ressources, la biodiversité et une eau de qualité, être moins dépendant des énergies fossiles, ce sont des objectifs auxquels nous participons tous déjà au sein des armées. » Depuis 2017, plusieurs plans en faveur de la transition écologique ont été adoptés, débouchant déjà sur des résultats concrets impressionnants. Ainsi, la consommation énergétique totale du parc immobilier du ministère a baissé de plus de 20 % depuis 2010. Dans le même temps, les consommations d’énergies fossiles et les émissions de gaz à effet de serre associées ont été réduite de près de 30 %. La Loi de Programmation Militaire 2024-2030 est venue accélérer cette ambition et l’inscrire dans la durée : près de 1,2 milliard d’euros vont avoir un impact direct sur la transition écologique.
Laisser vivre les réserves foncières
La conférence a été l’occasion d’entendre longuement deux "grands invités", spécialistes de la question environnementale : Valérie Masson-Delmotte, directrice de recherche au Centre de l’énergie atomique et énergies alternatives, membre du Haut Conseil pour le climat, et Gilles Bœuf, professeur à l’Université Pierre et Marie Curie, ancien président du Muséum national d’histoire naturelle. Deux « grands témoins » qui ont permis à une audience fournie de mesurer l’importance pour les Armées de renouveler nos façons de consommer, produire, travailler et vivre ensemble. Pour Valérie Masson-Delmotte, les solutions sont connues : « Le point important, c’est la capacité à agir. On sait ce qui fonctionne, comment intégrer l’évolution du climat dans chaque région pour s’assurer que ce que l’on met en place fonctionnera dans un climat plus chaud ». Après avoir rappelé l’importance du vivant et l’idée simple mais souvent oubliée par l’Homme que nous nous ne pouvons vivre sans, Gilles Bœuf a recommandé la "libre évolution" pour gérer le très important patrimoine foncier militaire : « Le vivant se porte bien quand on lui fiche la paix. Les terrains militaires sont d'excellentes réserves de biodiversité. Il faut faire de l’agroécologie, pas de fauches rases, planter des arbres mais qui soient adaptés à l’évolution du climat. »
Bâtiment en structure bois
Intitulée « Réussir une transformation écologique : expérimentations, réussites et regards croisés », une grande table-ronde réunissant des représentants du ministère mais aussi des intervenants extérieurs (Pôle Emploi, Région Île-de-France, CHU de Lille), a reflété cette mue opérée par nos Armées. La diminution de l’impact carbone des bâtiments militaires est l’un des leviers essentiels d’amélioration. Présenté par le Colonel Pierre (ESID de Brest, ingénieur en chef de 1re classe), le projet de construction d’un immeuble destiné à la formation et l'entraînement sécurité des marins sur le Fort du Portzic en est une illustration inspirante. « Pour ce bâtiment qui sera respectueux de la Réglementation environnementale 2020, le principe retenu est celui d’une structure faisant appel à du bois et de la paille. Elle permet d’avoir une capacité d’isolation nettement supérieure et on peut considérer que les émissions de gaz à effet de serre seront réduites de 50 à 60% par rapport à un bâtiment en béton traditionnel. »
Cette transition écologique passe aussi par l’innovation technologique. Le Colonel Francis (adjoint OGNS de l’EMAAE, chef de projet développement durable) a ainsi présenté le programme Euroglider de planeur à décollage électrique autonome pour la formation des futurs pilotes de l’Armée de l’Air. L’engin offrira davantage de temps de vols que les planeurs remorqués, ce qui diminuera les heures de formation sur des avions à moteur. « L’objectif est notamment de limiter l’impact de l’aviation sur le climat. La proposition électrique permet de décarboner cette activité. 30 heures de formation en planeur permettent d’économiser 2,5 tonnes de CO2 », a indiqué l’officier. La conférence a permis de détailler retours d’expérience, comme le recours à l’éco-pâturage autour des sémaphores bretons de la Marine nationale ou la mise en place de citernes à eau souples sur l’espace d'entraînement de Coëtquidan en vue de la lutte contre les incendies, et projets à venir tels l’installation d’une pompe à chaleur dans un bâtiment de la Direction générale de l’armement à Val-de-Reuil.
En conclusion de la conférence, Sylviane Bourguet, haut fonctionnaire au développement durable et directrice de la Direction des territoires, de l’immobilier et de l’environnement, a enjoint tous les composants du ministère à poursuivre l’effort déjà mené en termes de transition écologique : « Préservation de la ressource et des écosystèmes, développement des nouvelles mobilités et des énergies renouvelables, alimentation durable, recyclage, règles d’écoconception, politique d’achats, autant d’exemples sur la diversité de nos initiatives et de nos actions. Conduire le changement de pratiques, regarder différemment nos ressources, rechercher les coopérations, ce n’est pas toujours une évidence. Mais dès que nous agissons différemment, nous suscitons la curiosité, l’échange et l’intérêt de nos collègues. Alors continuons de rechercher un développement de nos capacités, de nos ressources, de nos forces qui répondent aux besoins des Armées d’aujourd’hui sans compromettre ceux des Armées de demain. C’est notre définition du développement durable, car c’est notre raison d’être qui n’est à nulle autre pareil. »
Cette conférence du 3 octobre sur la transformation écologique fait partie des plus de 230 actions organisées sur le site de Balard et dans les bases de Défense lors de la Semaine européenne du développement durable du ministère des Armées.
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