Installé dans les locaux de la tour de contrôle de la base aérienne estonienne d’Ämari, Alexis vit et travaille au rythme des vols des Mirage 2000-5F qui décollent sur alerte, de jour comme de nuit. Il est en charge de répertorier les informations liées à la programmation des vols et à leur suivi, transmettant aux pilotes les Ordres de vols (ODV) et les changements qui peuvent survenir jusqu'au dernier moment. Horaire de décollage, durée et type de la mission, participants alliés et partenaires sont autant de paramètres qu'il récolte auprès du commandant d’escadrille. Alexis les transmet ensuite au Service d’information aéronautique (AIS) sous la forme du fameux "plan de vol".

À chaque atterrissage, Alexis se rend à la zone d'alerte (Quick Reaction Alert) afin d'intégrer certaines données au débriefing du vol. Il les exploite dans un logiciel nommé SICOPS, qui met à jour les carnets de vol des pilotes, et suit quantitativement et qualitativement leur activité opérationnelle. Cette tâche demande un suivi constant et rigoureux, car l'ensemble de ces indicateurs participe à l'évaluation globale de l'activité du théâtre d'opérations.

eAP s’inscrit dans le cadre des missions de police du ciel de l’OTAN dans les pays baltes, « Baltic Air Policing » (BAP), auxquelles les armées françaises participent par le déploiement régulier d'avions de chasse depuis 2004. Ces missions, visant à garantir en permanence l’intégrité de l’espace aérien balte, ont été adaptées en 2014 par l'OTAN en mesures d’assurance, devenant "enhanced Air Policing". Les armées françaises, solidaires avec leurs alliés, ont pleinement intégré le cycle de déploiement eAP dont cette année marque le troisième mandat sur le sol estonien.