Comment vous êtes-vous préparés aux exercices avec vos homologues britanniques ?

Nous avons en premier lieu comparé nos procédures, nos matériels et nos savoir-faire techniques et tactiques, pour ensuite nous entraîner à la réalisation de demandes de tir fictives, selon la méthode britannique, pour, à terme, en mener de réelles sur le terrain.

Existe-t-il une différence entre les procédures françaises, britanniques et OTAN ?

Il y a quelques différences entre le call for fire (demande d’appui feu) britannique et OTAN ainsi qu’avec la demande de tir française, le modèle call for fire OTAN étant néanmoins celui avec lequel nous avons l’habitude de travailler. Par exemple, lorsque l’observateur britannique initie sa demande de tir, il précise le nombre de canons et de coups nécessaires pour traiter l’objectif, alors que, dans nos procédures françaises, ce choix des moyens s’effectue au niveau du poste de commandement. C’est donc précisément pour ce type de différences qu’il était important de travailler ensemble, avant la réalisation des exercices majeurs.

Comment vous êtes-vous approprié les méthodes de travail et de raisonnements tactiques britanniques ?

Avec de la souplesse, qualité nécessaire dans un cadre multinational. Nous coopérons étroitement avec les Britanniques : on écoute et on propose notre avis pour alimenter la réflexion tactique.

Pensez-vous que les exercices du mandat LYNX 11 illustrent le haut niveau d’interopérabilité entre les nations participantes de la mission eFP ?

En constatant, lors de la campagne de tir de novembre à Adazi, que les observateurs français ont fait tirer les canons britanniques rapidement et sans difficulté, on peut affirmer que nous sommes parvenus à une qualité de travail et à une capacité à opérer ensemble optimales.

Les chefs d’État et de gouvernement des Nations alliées ont décidé en 2016 à Varsovie « de renforcer encore la posture de dissuasion et de défense de l’Alliance face au nouvel environnement de sécurité ». À ce titre, la présence avancée renforcée de l’OTAN (eFP - enhanced Forward Presence) permet aux Alliés de déployer des contingents militaires dans les pays baltes et en Pologne. Cet engagement non permanent vise à renforcer la posture de défense de l’Alliance par une position dissuasive, mais non agressive. Dans ce cadre, la France engage un dispositif de 300 militaires en Estonie à partir de mars 2021 pour une durée d’un an. Ce dispositif intègre un Sous-groupement tactique interarmes (SGTIA) à dominante blindé, avec notamment 12 chars Leclerc, 8 VBCI et 8 VAB.