EUROPE

Les armées françaises sont pleinement engagées dans le renforcement de l’OTAN sur le flanc Est de l’Europe.

Dans une démarche ferme et non escalatoire, elles contribuent activement aux missions de rassurance de l’Alliance avec des moyens adaptés et réactifs.

Mer Baltique : activités et coopération opérationnelle

Intégrée au Standing NATO Maritime Group 1 (SNMG1), la frégate multi-missions (FREMM) Normandie a appareillé de Copenhague le 2 avril. Mettant le cap au nord, elle a quitté la force navale multinationale de l’OTAN avant de rejoindre la Manche. Elle a mis à profit sa patrouille pour réaliser des exercices de tir et de défense aérienne, puis effectuer en Manche un entrainement au remorquage avec son homonyme l’Abeille Normandie.     

En parallèle, le Chasseur de Mines Tripartite (CMT) l’Aigle a également appareillé de Copenhague le 2 avril et débuté sa patrouille en mer Baltique avec le Standing NATO Maritime Countermeasures Group 1 (SNMCMG1). La semaine a été marquée par la conduite d’un double ravitaillement avec le chasseur de mines norvégien HNoMS Maaloy et le ravitailleur allemand FGS Donau, bateau amiral du groupe de guerre des mines. L’Aigle a ensuite conduit de nombreux exercices au sein du groupe avant d’accoster à Stockholm le 5 avril.

Enfin, déployé depuis mi-mars, le bâtiment d’expérimentation de la guerre des mines (BEGM) Thétis a accosté à Riga en Lettonie le 1er avril. Durant 4 jours, le détachement français a conduit des échanges approfondis avec la marine lettone dans le domaine de la guerre des mines, notamment concernant l’emploi du drone Allistair 9, utilisé par les deux armées.

L’ensemble de ces déploiements démontre l’engagement résolu qui unit les marines de l’Alliance dans la défense du flanc est et la liberté de circulation en Baltique.

LYNX : activités opérationnelles

Du 2 au 5 avril, la section génie du Sous-groupement tactique interarmes (SGTIA) français a participé à l’exercice VERBOOM 6 en Lettonie. Cette séquence a réuni les Battle Group déployés dans les pays baltes et en Pologne, regroupant une dizaine de nations différentes. Après une première phase dédiée aux manœuvres défensives, les sapeurs ont mis en œuvre leurs savoir-faire dans une deuxième phase de destruction d’obstacles.

Par ailleurs, le 2 avril, le peloton d’AMX 10-RC du SGTIA a participé à un exercice de tir aux côtés des chars Challengers britanniques à Tapa. Les pelotons alliés ont manœuvré côte-à-côte, face aux mêmes objectifs en coordonnant les tirs pour détruire leurs cibles successives. Cet engagement conjoint des AMX 10-RC français et des chars britanniques démontrent la complémentarité de nos unités et l’entente cordiale unissant les deux Alliés pour faire face à tout type de menaces sur le flanc est de l’OTAN.

AIGLE : activité opérationnelle

Sur le camp de Cincu en Roumanie, la compagnie modulaire d'aide au déploiement (CMAD) composée de plus de 200 sapeurs français et belges œuvre au quotidien pour développer l’infrastructure du camp.

La compagnie binationale de travaux mène des chantiers visant à accroître la capacité de stationnement de troupes et de matériels majeurs et les conditions de sécurité du camp.

Ces travaux de fonds illustrent l'engagement dans la durée pour la défense du territoire de l’alliance. Par ces travaux d’infrastructure et l’exercice DACIAN SPRING 2024, les armées françaises contribuent à l’application des plans de défense de l’OTAN.

Roumanie : activités et coopération opérationnelle

Depuis le 1^er avril, un avion de patrouille maritime Atlantique 2 (ATL2) opère depuis la base aérienne de Constanta en Roumanie pour mener des missions de surveillance des voies maritimes en Méditerranée et en mer Noire. L’aéronef a également réalisé plusieurs vols au profit de la mission EUFOR ALTHEA, contribuant ainsi au maintien d’un environnement sûr et sécurisé dans les Balkans.

Par la suite, l’ATL2 avec un Puma de l’Armée de l’Air et de l’Espace a participé à l’exercice multinational (Chypre, Grèce, France, Etats-Unis, Italie, Royaume-Uni) de sauvetage en mer Argonaut organisé par Chypre.

Il contribue également à l’exercice otanien SEA SHIELD organisé par la Roumanie en Mer noire aux côtés de 12 pays alliés et regroupant 2000 hommes, engagés au profit de la liberté de navigation et de la protection des approches maritimes de l’Alliance.

Bosnie-Herzégovine –EUFOR ALTHEA : activité opérationnelle

Le 3 avril, le Major General László Sticz, commandant de l’opération de l’union européenne ALTHEA en Bosnie-Herzégovine, a annoncé le déploiement de la Strategic Reserve Force dans le cadre de l’exercice MELEAGRE. Ainsi, sous le commandement tactique français, un bataillon multinational de 250 soldats comptant deux sections partenaires italienne et roumaine a été projeté en Bosnie-Herzégovine.

Ce déploiement s’est d’abord déroulé par un acheminement des matériels par voie routière et voie ferroviaire depuis la France et par l’arrivée, le 7 avril à Sarajevo, par voie aérienne militaire des soldats. Le débarquement des véhicules (VBL et VT4) du convoi ferroviaire a permis de finaliser la mise en place du bataillon multinational de réserve au camp de Butmir le 8 avril.

Le bataillon multinational, qui passera formellement le 12 avril sous les ordres du commandement de ALTHEA, se prépare pour sa première manœuvre conjointe avec les troupes bosniennes au camp de MANJAKA, dans la région de BANJA LUKA. La force de réserve se déploie régulièrement auprès de la force de l’Union Européenne ALTHEA afin d’assurer l’interopérabilité nécessaire avec les unités de l’opération, œuvrant pour un environnement sûr et sécurisé.

Méditerranée centrale : coopération opérationnelle

Depuis le 8 avril, un exercice multinational de guerre des mines organisé par l’état-major français de guerre des mines (GDM) se tient au large de Toulon.

Cette édition rassemble 13 nations alliées de l’OTAN et de l’UE, 700 militaires dont 60 plongeurs démineurs dotés notamment de leurs drones sous-marins et 14 bâtiments de surface. Cet exercice s’inscrit dans la succession d’entraînements de l’OTAN dans les domaines de la détection et de la destruction des mines navales. Il permet de développer l’interopérabilité entre alliés dans un domaine exigeant au profit de la sûreté maritime.

Par ailleurs, depuis le 2 avril, les armées françaises participent à l’exercice majeur INIOCHOS 24 depuis la base aérienne d’Andravida en Grèce. Cet exercice interalliés organisé par les forces armées helléniques regroupe une dizaine de participants (France, Grèce, Espagne, Royaume-Uni, Qatar, Roumanie, Arabie Saoudite, Etats-Unis).

INIOCHOS 24 s’articule autour de 9 missions majeures, chacune étant axée sur un thème particulier, comme par exemple la mission de search and rescue, la destruction de défense sol-air, ou encore la lutte antisurface. Cet entraînement a pour objectif de préparer un engagement commun dans les conditions du combat de haute intensité.

La Marine nationale met ainsi en œuvre 7 Rafale Marine, 18 pilotes, 90 techniciens pendant 17 jours pour cette démonstration de solidarité entre pays partenaires, renforcé par plusieurs vols d’E3F-Awacs par l’Armée de l’Air et de l’Espace.

Méditerranée : La France prend le commandement du SNMG2

Le 5 avril, la France a pris le commandement du Standing NATO Maritime Group 2 (SNMG2) de l’OTAN contribuant ainsi activement au renforcement de la posture défensive et dissuasive de l’Alliance. Pour la première fois, un officier français commande un groupe naval de l’OTAN, présent en permanence en Méditerranée.

Cette force est commandé depuis le bâtiment de commandement et de ravitaillement (BCR) Somme et assure la continuité avec les dispositifs terrestres et aériens de l’Alliance sur son flanc est.

PROCHE ET MOYEN ORIENT

FFEAU : sûreté maritime

Dans la semaine du 3 au 8 avril, l’équipage de la FREMM la frégate multi-missions (FREMM) française a rencontré l’état-major embarqué EUNAVFOR ASPIDES à bord de la frégate italienne depuis laquelle l’opération est commandée.

Le 8 avril, la FREMM a repris sa mission d’accompagnement et de protection des navires de commerce qui transitent dans le Golfe d’Aden, le détroit de Bab El Mandeb et le sud de la mer Rouge.

L’arrivée d’une nouvelle FREMM française dans la zone démontre l’engagement continu de la France pour le respect du droit international du canal de Suez jusqu’au détroit d’Ormuz.

Gaza : aide à la population

Le 9 avril, deux C130-J du Binational Air Transport Squadron (BATS) ont été mobilisés afin de réaliser des livraisons par air au profit de la population civile de Gaza. Ils ont largué près de 10 tonnes de fret humanitaire (nourritures, jouets et vêtements). Un important dispositif, réunissant 13 avions et 8 pays partenaires, a répondu à l’appel du Royaume de Jordanie afin de livrer ce fret à l’occasion de la fin du Ramadhan.

Le lendemain, le 10 avril, la France a mobilisé un A400-M, permettant le largage près de 10 tonnes de fret humanitaire aux côtés de 7 partenaires. Ces deux journées de largages ont permis de livrer 240 tonnes de vivres dans la bande de Gaza.

Depuis le mois de janvier, les armées françaises ont permis le largage de près de 150 tonnes de fret humanitaire, dont la moitié à partir des avions de transport allemands, au-dessus de la bande de Gaza. La conduite de ces missions particulièrement techniques et complexes démontre l’étroite collaboration entre les pays partenaires, notamment entre la France et la Jordanie.

 AFRIQUE 

Coopération hydrographique pour le Borda au Cameroun

Mardi 2 avril, le bâtiment hydrographique (BH2C) Borda a quitté Cotonou au Bénin en direction du Cameroun. Arrivé le jeudi 4 avril matin, il a débuté des travaux hydrographiques aux abords du port de Douala. Il embarque, en tant qu’observateurs pour la durée de ses travaux, deux officiers de la Marine camerounaise experts en hydrographie. Cette semaine un courantomètre et deux marégraphes ont été mouillés par les plongeurs du Borda dans le chenal d’accès à Douala, avec la coopération de deux plongeurs camerounais. Les deux vedettes hydrographiques du Borda ont couvert quatre des zones qui doivent être cartographiées au cours de la mission.

Début de mission CORYMBE pour le PHM Commandant Birot

Après son passage de Gibraltar, le patrouilleur de haute mer Commandant Birot a entamé sa descente vers le Golfe de Guinée. Longeant les côtes africaines, cette patrouille a été mise à profit pour parfaire sa préparation avant son entrée en zone CORYMBE. Le PHM a accosté à Dakar le 6 avril avant d’entamer sa mission opérationnelle. Il a embarqué à cette occasion deux officiers, l’un de Côte d’ivoire et l’autre du Gabon, en plus de l’officier chef de quart marocain embarqué dès Toulon.

Désormais et jusqu’à la fin de la mission, les équipes de la passerelle seront renforcées par un officier chef du quart ivoirien, et celles des machines par un officier de quart Navire gabonais.

En coordination avec les marines partenaires, la mission CORYMBE permet une lutte permanente contre les trafics illicites, la pêche illégale et la piraterie, contribuant ainsi à la stabilité régionale.

INDO-PACIFIQUE    

PACIFIC AITO 24.2 pour le Bougainville

Le mardi 9 avril, le BSAOM Bougainville a appareillé pour une nouvelle mission PACIFIC AITO. Cette mission le mènera jusqu’à l’archipel des Marquises. Ces missions menées régulièrement dans cette région de la Polynésie française s’articulent autour du soutien associé à la surveillance des pêches au profit de la Western and Central Pacific Fisheries Commission (WCPFC/Commission des pêches du Pacifique occidental et central).

FAZSOI : exercice interalliés PAPANGUE 2024

Du 07 au 12 avril, l'exercice PAPANGUE 2024 réunit près de 1000 militaires français, malgaches, seychellois et mauriciens sur l’île de la Réunion.

Tout au long cette séquence d’entraînement, les militaires ont mis en œuvre leurs savoir-faire dans tous les milieux, de l’assaut par air à l’infiltration amphibie. Dans le cadre de cet exercice, la coalition a œuvré pour lutter contre un ennemi simulé sur toute l’île, notamment par des mouvements par hélicoptères et des débarquements depuis les navires de la Marine Nationale.

Tout au long de la mission, les partenaires ont manœuvré en étroite coopération, de la plage de débarquement au poste de commandement interalliés.

Vendémiaire : mission Asie

Le 6 avril, la Frégate de Surveillance (FS) Vendémiaire a conclu son escale à Bangkok avec un exercice de passage (PASSEX) avec une corvette de la Royal Thai Navy, le HTMS Rattanakosin.

Cet entraînement pendant lequel les bâtiments ont conduit de nombreux exercices conjoints clôture la riche séquence de représentation et de relations publiques à Bangkok. Parmi ces échanges, plusieurs séquences ont permis d’approfondir les partenariats régionaux bilatéraux, comme lors du séminaire des attachés de défense français en Asie.

Le Vendémiaire a poursuivi son déploiement en réalisant une patrouille commune le 9 avril avec deux bâtiments américain et australien avant de réaliser une escale à Da-Nang (Vietnam). Ces exercices communs illustrent l’engagement des armées françaises en faveur de la liberté de navigation et de la sureté maritime, au sein d’un espace indopacifique libre et ouvert.

AMERIQUES

FAG :JARARACA : Opération franco-brésilienne de lutte contre l’orpaillage illégal

Du 14 au 29 mars, les forces armées en Guyane ont mené l’opération conjointe JARARACA. Cette mission de lutte contre l’orpaillage illégal a été menée avec le 34ème Bataillon d’Infanterie de la Selva (34ème BIS) des Forces Armées Brésiliennes (FAB) le long du fleuve Oyapock.

Tout au long de cette opération bilatérale, chaque armée a effectué des patrouilles fluviales et terrestres le long du fleuve, en étroite coordination. Cette opération visait à neutraliser les sites d’orpaillage illégal et d’empêcher toute action des logisticiens sur le fleuve Oyapock.

A cette l’occasion, un poste de commandement conjoint a été établi sur le village de Camopi.

L’opération a permis la destruction de plusieurs dizaines de sites d’orpaillage, de 3 pirogues, de plusieurs armes, de 17 moteurs, démontrant l’efficacité de l’opération HARPIE contre l’orpaillage illégal.

Le groupe Jeanne d’Arc poursuit le tour des Amériques

Après son passage dans les Caraïbes, le groupe Jeanne d’Arc (JDA) a repris sa patrouille en direction du Brésil.

Mettant à profit son passage, le groupe JDA a participé à la lutte contre les trafics maritimes illicites et la pêche INN. A ce titre, le task group a contribué à la mission de police de pêche par des vols de surveillance menés par le Dauphin embarqué à bord du PHA Tonnerre.

Les activités de formation au profit des officiers élèves se sont également poursuivies. Le rythme des travaux pratiques de lutte sous-marine, antinavire et anti-aérienne s’est intensifié. Des exercices de visite de bâtiments suspects ainsi que des préparations au ravitaillement à la mer entre bâtiments de guerre sont également conduits quotidiennement par les officiers-élèves.

Le groupe continue à présent sa patrouille en direction du Brésil, en vue de l’exercice amphibie franco-brésilien MARAMBAIA 24.

HEXAGONE

Zone Sud-Est : activité opérationnelle

Dans le cadre de la préparation des Jeux olympiques de Paris 2024, la préfecture du Rhône a organisé le 5 Avril un exercice zonal de mise en situation opérationnelle simulée (MESOS). Cet entraînement avait pour objectif d’éprouver les procédures opérationnelles et de coordonner les services interministériels en charge de la protection des populations.

Au cours de celui-ci, la force Sentinelle et l’armée de l’Air et de l’Espace (AAE) ont été déployées sur court préavis afin de prendre en compte leur mission de sécurisation de zone, permettant ainsi l’intervention des secours et d’une équipe de décontamination. En effet, un module  militaire spécialisé était déployé, afin de décontaminer, nettoyer, et soigner les victimes ayant été au contact d’une attaque NRBC simulée.

Le bilan global de cet exercice souligne l'efficacité des procédures et la coordination étroite entre les armées et les autres services impliqués dans la gestion de crise.