Le 14 décembre 2024, Mayotte a été frappée par le cyclone CHIDO, causant des dégâts considérables. Pour venir en aide à la population, le Premier Ministre a annoncé l’envoi de renforts, notamment en provenance de La Réunion et de l’hexagone. 

Tous les moyens disponibles des FAZSOI sont mobilisés ou mis en alerte pour être en mesure de répondre aux sollicitations préfectorales, contribuer aux opérations de secours et répondre aux besoins urgents. Des moyens militaires venus de l’Hexagone viennent renforcer le dispositif déployé localement. 

Les moyens militaires sont placés sous contrôle opérationnel du commandant des Forces armées de la Zone-sud de l’océan Indien. Leur mission s’inscrit au sein d’un dispositif cohérent dirigé localement par le préfet de zone et coordonné à l’échelon central depuis la cellule interministérielle de crise.  

Depuis le 15 décembre l’action des armées comporte 3 volets : 

1. La mise en place d’un pont aérien et maritime ; 
2. La mise en place d’un hub logistique ; 
3. Le concours aux opérations d’assistance à la population sur réquisition des autorités civiles. 

1) La mise en place d’un pont aérien et maritime 

Le pont maritime est assuré par le BSAOM CHAMPLAIN. Ce dernier a appareillé lundi et est arrivé ce matin même au port de Longoni avec à son bord du fret médical, de l'eau et plus de 100T de vivres.  

Le pont aérien est réalisé à deux niveaux.  

D’une part, un pont aérien d’acheminement stratégique est réalisé par A400 M depuis la base aérienne 123 d’Orléans-Bricy vers Mayotte et La Réunion. Il a pour objectif d’envoyer les secours, leurs matériels ainsi que de pré positionner du fret, notamment humanitaire tel des vivres et de l’eau potable. Ainsi, à l’heure où je vous parle, ce sont 4 avions A400 M qui ont décollé de l’hexagone. 

Très concrètement, au travers d’une cinématique de 5 jours qui impliquera jusqu’à 5 A400 M simultanément, chaque avion est optimisé et réalise 3 atterrissages sur Mayotte afin de venir en aide aux populations avant son retour sur Orléans.  

2) La mise en place d'un hub logistique 

En parallèle de ce premier pont aérien, un véritable hub logistique a été mis en place sur la base aérienne 181 de La Réunion permettant d’accueillir et de livrer le fret ainsi que les renforts venus de l’hexagone. Des rotations locales, entre La Réunion et Mayotte, sont assurées à la fois par 2 avions CASA des FAZSOI, 1 A400 M resté sur place. Elles permettent ainsi de délivrer rapidement vivres, matériels et personnels. A l'heure actuelle, ce sont 11 rotations entre La Réunion et Mayotte qui ont pu être réalisées. 

3) Le concours aux opérations d’assistance à la population sur réquisition des autorités civiles.  

Ces opérations sont menées à terre par les FAZSOI et plus particulièrement le 5RE et le RSMA sur place. Leur mission : évaluer les dégâts, désenclaver les zones isolées et rétablir les infrastructures essentielles, la praticabilité des axes, et surtout participer aux distributions d’eau et de vivres. 

Des évacuations sanitaires à destination de la Réunion sont aussi réalisées par les avions militaires. Actuellement une quarantaine personnes ont été évacuées par le service de santé des armées en direction des hôpitaux de la Réunion. 

Comme vous pouvez le constater, les armées contribuent aux opérations de secours au plus proche de la population et sont engagées en fonction de leurs capacités. 

Corse : Visite du Pape François à Ajaccio 

Le 15 décembre, à l’occasion de la visite du Pape François à Ajaccio, les armées ont apporté une contribution d’ampleur en appui du dispositif déployé par les forces de sécurité intérieure (FSI) afin de participer à la sécurisation de cet événement exceptionnel.  

• A Ajaccio, au plus proche de la population, deux sections du 2^e régiment étranger de parachutistes de Calvi ont été déployées au titre de l’opération Sentinelle ; 
• En mer, un dispositif particulier de sûreté maritime a été assuré par la Marine nationale ; 
• Dans les airs, un dispositif particulier de sûreté aérienne, incluant des capacités de lutte anti-drones, a mobilisé : des Rafale en alerte depuis le plot de permanence opérationnelle de la BA115 d’Orange, des hélicoptères Fennec déployés sur la BA126 Ventiseri-Solenzara et sur la base aéronavale d’Aspretto

Flanc oriental de l’Alliance : activités de coopération opérationnelle 

En Estonie, déployée depuis le 1er octobre, la compagnie d’infanterie légère clôture son mandat cette semaine. Lors de leur déploiement, les chasseurs alpins ont participé à de nombreux exercices bilatéraux, permettant de consolider la coopération entre les forces françaises et estoniennes dans le cadre d’une relation privilégiée.  

Ce déploiement illustre la capacité des armées françaises à renforcer leur présence sur le flanc Est de l'Europe.

Déployés dans le cadre de la mission enhanced Air Policing (eAP) de l’OTAN sur la base aérienne de Šiauliai, en Lituanie, les quatre Rafale réalisent des missions d’entraînement interalliées, en alternance avec des missions de police du ciel, sur alerte réelle ou simulée.  

Le 13 décembre, après un décollage sur alerte, les Rafale ont intercepté un aéronef russe IL-18 au large de l’Estonie.

Mer Baltique : fin d’activités opérationnelles 

Après plus d’un mois au sein du Task Group maritime de l’Otan (SNMG1), la frégate déployée en Baltique a fait escale à Oslo (Norvège) du 11 au 15 décembre, avant de regagner Brest. 

En parallèle, les deux bâtiments de la Marine nationale qui ont été engagés dans l’exercice interalliés et interarmées PIKNE en Estonie, le chasseur de mines tripartite (CMT) Croix du Sud et le patrouilleur de haute mer (PHM) Commandant Blaison, sont également rentrés à Brest cette semaine, clôturant ainsi leur participation ces dernières semaines aux activités de l’Otan en mer Baltique.

Soutien militaire à l’Ukraine 

Dans le cadre de la mission d’assistance militaire de l’Union européenne (EUMAM) à l’Ukraine, la France a continué la formation de militaires ukrainiens, notamment en Pologne. Cette semaine, le détachement français a réalisé plusieurs stages au profit de chefs de groupe ukrainiens. Cette formation, qui prend fin la semaine prochaine, a permis un partage d’expérience précieux pour les Français et les Ukrainiens.

Méditerranée orientale : appréciation autonome de situation 

La groupe aéronaval (GAN), articulé autour du porte-avions Charles De Gaulle, poursuit son déploiement en Méditerranée orientale. II contribue ainsi à la liberté d’action de la France ainsi qu’à un espace méditerranéen libre, stable et prospère. Sa présence vient aussi appuyer la posture défensive et dissuasive de l’OTAN sur le flanc oriental de l’Alliance.

De plus, une frégate est toujours déployée au plus proche de la côte libanaise pour contribuer à l’appréciation autonome de situation de la France dans la région.

Forces françaises aux Emirats Arabes Unis (FFEAU) - Mer Rouge : sûreté maritime

Suite au sauvetage de l’équipage de l’ISA STAR, la frégate française a repris ses accompagnements en mer Rouge et dans le golfe d’Aden dans le cadre de l’opération européenne ASPIDES. 

La France engage en permanence des moyens militaires en mer Rouge et dans le golfe d’Aden, afin de faire respecter le droit international, de contribuer à la sûreté maritime, garantir la liberté de navigation de Suez à Ormuz et assurer le sauvetage de vies humaines.

Liban : activités opérationnelles

La Force Commander Reserve (FCR) de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) poursuit ses patrouilles et continue d’apporter son soutien aux Forces armées libanaises (FAL). 

La FCR assure quotidiennement la liberté de manœuvre des contingents de la FINUL sous trois aspects. Grâce aux missions de reconnaissance à proximité de la Blue line, à l’accompagnement des FAL ou encore à l’ouverture d'axes et de lieux de passages dans l’ensemble de la zone d’opération. Au cours de ces patrouilles, plusieurs mines anti-char installées sur des axes logistiques majeurs ont notamment été détruites.

Forces françaises stationnées à Djibouti (FFDj) : coopération opérationnelle

Dans la corne de l’Afrique, la France s’engage aux côtés de la République de Djibouti. Ainsi, du 7 au 14 décembre, les Mirage 2000-5 des FFDj ont effectué 22 sorties aériennes. Ces vols s’inscrivent dans le cadre de la préparation opérationnelle des pilotes dans le domaine de la défense de l’espace aérien djiboutien. 

Forces françaises stationnées à Djibouti (FFDj) : coopération opérationnelle entre parachutistes 

Dans la Corne de l’Afrique, les FFDj ont conduit, de novembre à décembre, une séquence d’entrainement au parachutisme au profit de la GIGN de Djibouti. Cette formation a débuté au sol, puis s’est poursuivie par une phase pratique de 6 sauts menée à partir d’un avion de transport tactique CASA CN-235 des FFDj.

Cet entraînement continu des FFDj aux côtés des forces de sécurité djiboutiennes mené tout au long de l’année, contribue à renforcer la protection du territoire djiboutien.

Irak : coopération opérationnelle 

Au Moyen-Orient, les Rafale de la Base aérienne projetée au Levant ont poursuivi leur participation au sein de la Coalition au-dessus de la zone afin de lutter contre Daech. Du 5 au 12 décembre, ils ont effectué 16 sorties aériennes pour un total de 75 heures de vol.

En parallèle, le 10 décembre, les Rafale ont réalisé une mission d’entraînement de défense aérienne et de combat air-air avec les forces irakiennes. Ces vols de Partner Nation Integration ont permis un échange privilégié entre les forces françaises et les forces irakiennes. 

Enfin, depuis le 4 décembre, le détachement français de la TF LAMASSU a terminé le deuxième module d’entrainement des bataillons du désert axé sur le combat en section et les manœuvres tactiques. Dans le cadre de cette coopération opérationnelle bilatérale, les FFEAU mènent des actions de formation conjointe au combat en milieu désertique. Ces unités ont vocation à être déployées aux frontières du pays.

Forces armées en Nouvelle-Calédonie (FANC) : assistance de la France à la demande du gouvernement du Vanuatu face au tremblement de terre

A la suite du séisme qui a frappé le Vanuatu le 17 décembre, la France se tient aux côtés des autorités vanuataises afin de contribuer aux opérations de secours.

Les Forces armées en Nouvelle-Calédonie (FANC) participent à l’assistance aux populations, en coordination avec la Cellule d’aide d’urgence régionale du Haut-Commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie.

Le 18 décembre, un Falcon 200 Gardian a effectué une mission de reconnaissance aérienne au-dessus de Port-Vila (Vanuatu). Ensuite, un hélicoptère PUMA et un avion CASA ont été mobilisés pour transporter des renforts (effectifs de la sécurité civile, de coordination logistique, de gestion de crise et des renforts diplomatiques) ainsi que du fret prioritaire (3 tonnes de matériel, de l’eau et des rations). 

Forces armées en Guyane (FAG) : lutte contre les trafics illicites 

En Guyane, les forces armées en Guyane (FAG) sont toujours mobilisées en soutien aux populations touchées par la sécheresse qui a entraîné la baisse du niveau des cours d’eau dans la région.

La situation est revenue à la normale dans la zone est. En revanche, sur le fleuve Maroni, malgré une légère amélioration, le niveau des eaux reste bas, rendant le ravitaillement aérien toujours indispensable.

À ce jour, depuis le début de la crise en octobre, la mission ORSEC-Eau a totalisé 69 vols et permis la livraison de 180 tonnes de fret.

En parallèle, les FAG poursuivent leurs opérations de lutte contre les trafics illicites sur le territoire national. Ils continuent leur engagement dans la lutte contre l’orpaillage illégal, où les FAG en appui des gendarmes, effectuent des patrouilles depuis leurs emprises militaires. 

La lutte contre la pêche illicite se poursuit également avec l’opération Mokarran.