Europe

Les armées françaises sont pleinement engagées dans le renforcement de l’OTAN sur le flanc Est de l’Europe.

Dans une démarche ferme et non escalatoire, elles contribuent activement aux missions de rassurance de l’Alliance avec des moyens adaptés et réactifs.

Mer Baltique : activités et coopération opérationnelle

La frégate multi-missions (FREMM) Normandie poursuit son déploiement en mer Baltique. Elle a réalisé notamment sa patrouille aux côtés la frégate italienne Luigi Rizzo, également intégrée au Standing NATO Maritime Group 1 (SNMG1). Les deux FREMM ont ainsi réalisé de nombreuses opérations de coopération, notamment des exercices de visite (VISITEX) croisés et des exercices de tir (GUNEX). La Normandie est arrivée en escale à Copenhague le 29 mars avec l’ensemble de son groupe.

Cette nouvelle coopération à la mer a confirmé le haut niveau d’interopérabilité entre les marins italiens et français au sein de l’Alliance.

En parallèle, le Chasseur de Mines Tripartites (CMT) L’Aigle, intégré au Standing NATO Mine Countermeasures Group 1 (SNMCMG1) a appareillé de Stavanger (Norvège) pour une patrouille opérationnelle dans les détroits danois. Il est également arrivé en escale à Copenhague le 29 mars pour une escale commune au groupe de guerre des mines (SNMCMG1) et à la force navale multinationale de l’OTAN en Atlantique Nord (SNMG1).

Enfin, le Bâtiment d’Expérimentation de Guerre des Mines (BEGM) Thétis a appareillé le 27 mars de Gdyina (Pologne) en direction des eaux lituaniennes. Dès le 28 mars, la Thétis a conduit des exercices d’évolution, de tirs et de ravitaillement à la mer avec le patrouilleur lituanien Dzūkas. Arrivés en escale à Klaïpeda (Lituanie) le 29, le détachement mixte composé de plongeurs-démineurs de membres de la flottille de lutte contre les mines (FLCM), embarqué à l’occasion du déploiement a ainsi pu échanger avec ses homologues lituaniens autour du matériel utilisé : recycleur, drones sous-marins et sonar portatif pour plongeur d’arme. Cette escale s’inscrit par ailleurs dans un contexte symbolique fort puisqu’elle intervient au moment de la célébration du 20e anniversaire de l’adhésion de la Lituanie à l’OTAN (le 29 mars 2004).

LYNX : activités opérationnelles

Du 25 au 27 mars, l’équipe médicale du détachement LYNX a participé à l'exercice annuel SPARROW STRIKE aux côtés des alliés estoniens, britanniques, américains et lituaniens.

Cet exercice interalliés a simulé la prise en charge de blessés, de la zone de combat jusqu’à l’hôpital en passant par les étapes clés des rôles 1 (postes médicaux avancés) et les rôles 2 (modules de chirurgie de campagne). Les alliés ont pu partager les différentes approches dans les procédures de soin de chaque nation. SPARROW STRIKE a approfondi l’interopérabilité entre les équipes médicales des forces alliées sur le théâtre, permettant un travail de concert dans un domaine de haute technicité.

Par ailleurs, le 29 mars, le sous-groupement tactique interarmes (SGTIA) LYNX et la Compagnie d’Infanterie Légère ont réalisé des tirs de mortier dans la zone d’entraînement du camp de Tapa.

Ces entraînements démontrent l’engagement du détachement français aux côtés des alliés estoniens sur le flanc est de l’OTAN.

Enhanced Air Policing : activité opérationnelle

Le 27 mars, trois Mirage 2000-5 de la mission de police du ciel enhanced Air Policing (eAP) en Lituanie ont réalisé une mission d’entraînement interalliés dans le cadre du protocole FSTE (Finish Swedish Training Exercise).

Après avoir décollé de la base de Šiauliai (Lituanie), ils ont rejoint les aéronefs alliés (2 Eurofighter allemands, deux F-16 polonais, deux F-16 belges et un A330 MRTT néerlandais). Après avoir été ravitaillés par le MRTT néerlandais, les chasseurs ont rejoint leurs positions avant de réaliser une mission d’entraînement au combat aérien en BVR (Beyond visual range) contre la force adverse composée d’une dizaine d’aéronefs parmi lesquels des F18 finlandais, des Gripen suédois et un A400M allemand.

Cette mission a permis aux nations participantes d’approfondir leur coordination dans un cadre interallié, contribuant ainsi à la posture défensive et dissuasive de l’Alliance sur le flanc est.

Lituanie : coopération opérationnelle

Le 28 mars, le détachement français déployé en Lituanie pour assurer la mission enhanced Air Policing (eAP) a participé à la cérémonie commémorant les 20 ans de l’entrée de la Lituanie dans l’OTAN et de la mission Baltic Air Policing (BAP) sur la base de Šiauliai.

Cette cérémonie a également été l’occasion de procéder à la relève entre les détachements belge et français avec les détachements espagnol et portugais, pour les missions de police du ciel de l’OTAN en Lituanie.

La cérémonie présidée par le Président de la République de Lituanie, Gitanas Naseuda, a réuni de nombreuses autorités civiles et militaires de l’OTAN et de ses Etats membres. Ces derniers ont assisté, à l’issue de la cérémonie, aux présentations des aéronefs et équipements mis en œuvre par les Alliés dans les pays baltes pour les missions de l’OTAN sur le flanc est.

Ils ont décollé de la base de Šiauliai depuis laquelle ils ont assuré la mission eAP de fin novembre 2023 à fin mars 2024.

Cet évènement a permis d’illustrer la cohésion des membres de l’Alliance et d’affirmer la présence et l’engagement des nations participant au dispositif de réassurance de l’OTAN depuis la Lituanie.

AIGLE : activité opérationnelle

Depuis le 25 mars, sur le camp de Cincu (Roumanie), les militaires français et belges du bataillon multinational participent aux côtés de leurs alliés portugais, polonais et macédoniens, à l’exercice RED SCORPION conduit par le 26e bataillon roumain de reconnaissance en montagne.

Cet entraînement vise à entretenir l’interopérabilité des membres de l’OTAN afin de garantir en permanence la protection de ses Etats.

Ainsi, pendant deux semaines, les militaires de l’Alliance ont éprouvé leurs procédures de tirs et de combat en zone urbaine.

Atlantique Nord : bilan du déploiement de la FREMM Aquitaine

La frégate multi-missions (FREMM) Aquitaine a rejoint Brest le 27 mars après sept semaines de mission en mer Baltique. Ce déploiement a eu pour objectif de contribuer à la posture dissuasive et défensive de l’Alliance et a été notamment marqué par l’intégration de la Suède à l’OTAN.

La présence régulière de bâtiments français sur zone permet de disposer d’une appréciation autonome de situation sur le flanc Est, et de contribuer à la protection de la liberté de navigation dans cet espace contesté.

Sous le commandement tactique du Standing NATO Maritime Group 1 (SNMG1), l’Aquitaine a franchi les chenaux danois début février et enchaîné les patrouilles dans ce théâtre. L’escale à Helsinki a été un moment fort du déploiement, permettant aussi de rapporter un précieux retour d’expérience en matière de navigation dans les glaces, une première pour une FREMM.

En sept semaines, l’Aquitaine a interagi à la mer avec la quasi-totalité des marines riveraines de la Baltique : Suède, Finlande, Lettonie, Estonie, Danemark et Pologne ; renforçant ainsi l’interopérabilité entre les unités de l’Alliance.

De nombreuses actions de coopération ont été conduites avec les nouveaux alliés finlandais et suédois. Au terme de son déploiement, l’Aquitaine et son hélicoptère embarqué NH90 Caïman Marine ont pris part à MAREX SPRING 24, rendez-vous naval majeur de la Marine suédoise.

Atlantique Nord : bilan du déploiement du CMT Andromède

Après 57 jours de mission, dont 15 au-delà du cercle polaire, le Chasseur de Mines Tripartites (CMT) Andromède est rentré à son port base de Brest le 30 mars.

Exécutée dans les conditions exigeantes, cette mission a mené l’Andromède à l’extrémité nord de la Norvège. Ces huit semaines auront été marquées par la découverte devant les côtes normandes d’une mine de fond (LMB) datant de la Seconde Guerre mondiale, par une navigation

dans les fjords norvégiens et par la participation du CMT à l’exercice majeur STEADFAST DEFENDER 24.

Méditerranée orientale : permanence du dispositif

La frégate de type Lafayette (FLF) Courbet poursuit sa mission d’appréciation autonome de situation en Méditerranée orientale. Le 2 avril, le Courbet a conduit, en soutien associé à la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL), un exercice de coopération riche avec la frégate allemande Baden Württemberg.

En complément, depuis le 1er avril, un avion de patrouille maritime Atlantique 2 (ATL2) opère depuis la base aérienne de Constanta en Roumanie. Il a pris la relève du détachement qui était basé à La Sude depuis le 10 mars pour poursuivre les missions de surveillance au profit de la sûreté maritime

Proche et Moyen-Orient

FFEAU : sûreté maritime

Après un déploiement de trois mois en océan Indien et en mer Rouge, la frégate multi-missions à capacité de défense aérienne renforcée (FREMM-DA) Alsace a effectué son transit retour en Méditerranée vers Toulon. Au cours de sa mission, elle a relevé la FREMM Languedoc puis évolué au sein de l’opération européenne ASPIDES pour contribuer à la liberté de navigation et à la protection du trafic maritime civil.

Dans le cadre de l’opération européenne ASPIDES, une relève entre deux frégates multi-missions (FREMM) françaises a eu lieu en mer Rouge le 29 mars.

Arrivée dans le golfe d’Aden, une frégate de type Lafayette poursuit ses patrouilles au profit de la sûreté maritime, en lien avec un avion de patrouille maritime Atlantique 2 (ATL2) depuis Abu Dabi. L’ATL2 a ainsi réalisé plusieurs vols opérationnels au profit de l’opération AGENOR, volet militaire français de l’initiative européenne European-led Maritime Awareness in the Straight of Hormuz (EMASoH).

Ainsi, grâce ses forces prépositionnées et ses déploiements de longue durée d’aéronefs et de frégates, la France contribue activement à la sureté maritime depuis Suez jusqu’à Ormuz.

CHAMMAL : activités opérationnelles

Les Rafale de la Base aérienne projetée au Levant ont poursuivi leurs actions contre Daech tout au long de la semaine. Ils ont effectué 14 sorties aériennes totalisant plus de 57 heures de vol). Ces vols s’effectuent dans l’ensemble du spectre des missions aériennes : défense et surveillance de l’espace aérien (DCA), de prise d’alerte Close air support (CAS) et de reconnaissances menées au Moyen-Orient au profit des troupes au sol.

IRAK : coopération opérationnelle

A la demande des forces armées irakiennes, les armées françaises participent à la formation des « bataillons du désert ». Après un premier bataillon formé de novembre à février, une seconde formation a débuté le 23 mars dernier avec un premier module de formation dédié au combat d’infanterie débarqué. Le partenariat militaire opérationnel entre l’Irak et la France s'inscrit dans le cadre d’une coopération bilatérale fructueuse. Elle

vise à renforcer les compétences de lutte contre le terrorisme en milieu désertique des forces irakiennes. Elle démontre l’engagement des armées françaises avec leur partenaire pour la stabilité de la zone.

FFDJ : secours à la population djiboutienne

Le 28 mars, les Forces Françaises stationnées à Djibouti (FFDJ) ont porté assistance à la population djiboutienne touchée par la crue de l’Oued d'Ambouli après de fortes intempéries.

Au total, près de 20 personnes en détresse ont été secourues par un hélicoptère Puma de la base aérienne 188 de Djibouti, en coordination avec les forces de sécurité intérieure et la sécurité civile djiboutienne.

AFRIQUE

CORYMBE – golfe de Guinée: lutte contre les trafics illicites

Le Patrouilleur de Haute Mer (PHM) Commandant Bouan a fait escale au mouillage devant Bissau le 25 mars. Le dernier passage d’un bâtiment de la Marine nationale datait de 2007.

De manière parallèle, après sept jours de patrouille au départ de Mindelo, le bâtiment hydrographique (BH2C) Borda a accosté à Cotonou (Bénin) le 30 mars pour une période de formation au profit de plongeurs béninois. Le bâtiment a également reçu à bord une délégation d’experts béninois en océanographie pour de riches échanges sur les spécificités hydrographiques et océanographiques de la zone.

EFG – exercice aéroporté franco-gabonais

L’exercice aéroporté franco-gabonais Sinople 2 s’est déroulé les 27 et 28 mars dans la région de Nyonié. Organisé par les Eléments français au Gabon (EFG) et mobilisant plus d’une centaine de parachutistes, cet exercice a reproduit la saisie simulée d’un camp aménagé en base logistique pour leurs activités illicites par des orpailleurs clandestins et des braconniers. La compétence « TAP » (troupes aéroportées) nécessite une actualisation constante des savoir-faire techniques et tactiques élaborés.

L’entretien de cette capacité illustre le haut degré d’interopérabilité entre spécialistes du combat aéroporté français et gabonais.

INDO-PACIFIQUE

FAZSOI : coopération opérationnelle

Un Détachement d’Instruction Opérationnelle NEDEX (Neutralisation, Enlèvement et Destruction d’Explosifs) s’est rendu aux Comores du 18 au 28 mars afin de réaliser un partenariat avec les forces comoriennes sur la destruction de munitions .

A la demande de l’armée comorienne, l’équipe NEDEX a effectué une mission d’expertise dans le domaine de la dépollution de munitions. Cette compétence précieuse dans l’Océan Indien a permis d’évaluer la menace et d’y répondre de manière efficace et rapide. Ces échanges fructueux entre les armées comoriennes et françaises s’inscrivent dans un partenariat de longue durée pour la sécurité et la stabilité régionales.

FAPF : activités opérationnelles

Presqu’un mois après le début de son déploiement en Asie, la frégate de surveillance (FS) Vendémiaire a quitté Belawan au nord de l’île de Sumatra où elle a fait escale quelques jours. Par la suite, la FS a patrouillé dans les détroits de Malacca puis de Singapour afin de poursuivre sa mission en Zone économique exclusive malaisienne.

Le Vendémiaire conclut sa patrouille dans le golfe de Thaïlande, avec notamment une mission de surveillance maritime de son hélicoptère embarqué Dauphin le 30 mars avant de réaliser une escale à Bangkok.

Cette escale permettra une importante séquence de représentation et de relations publiques alors que débute, à Bangkok également, le séminaire des attachés de défense français en Asie. Ces deux événements illustrent la volonté de coopération de la France avec la Thaïlande au profit de la stabilité régionale.

Amériques

FAA : bilan de l’opération d’assistance au départ volontaire

En lien avec le Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères et sur décision du Président de la République, les armées françaises ont conduit du 24 au 29 mars une opération d’assistance aux Français sollicitant un départ d’Haïti.

Sous le commandement opérationnel des forces armées aux Antilles, des capacités interarmées ont été engagées dans cette opération:

-maritimes, autour notamment du groupe Jeanne d’Arc (Porte-hélicoptères amphibie Tonnerre et Frégate de type La Fayette Guépratte), et du Bâtiment de soutien et d’assistance outre-mer (BSAOM) Dumont D’Urville et de la Frégate de Surveillance Ventôse ;

-aériennes, par le déploiement initial depuis la métropole d’hélicoptères de transport et d’un A400M avec à son bord un Centre d’accueil de ressortissants (sanitaires) ;

-et enfin terrestres, avec le Groupement Tactique Embarqué sur le PHA et le 33e RIMa.

Au total, plus de 240 ressortissants ont bénéficié de cette assistance au départ volontaire et ont ainsi rejoint la Martinique.

Territoire National

Zone de défense de Paris : activité opérationnelle

Tout au long du mois de mars, une série de scénarios réalistes a été organisée avec les militaires de l’opération SENTINELLE, les Pompiers de Paris et les forces de sécurité intérieure (FSI). Ces exercices ont permis de s’entraîner à des situations de crise où la coordination et la coopération sont essentielles.

Ensemble, militaires, pompiers et FSI se sont entraînés à répondre aux menaces terroristes en mettant en œuvre des procédures coordonnées et des techniques spécialisées.

Ces entraînements visent à préparer une réponse rapide et efficace aux situations d'urgence, contribuant ainsi à la sécurité et la protection des citoyens français en prévision des Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de 2024.

Zone Sud : activité opérationnelle

A titre d’exemple, les unités de la force SENTINELLE déployées en zone Sud ont augmenté leur activité au cours des derniers jours, suite au rehaussement du niveau d’alerte du plan Vigipirate décidé par le Premier ministre le 25 mars dernier.

Intensifiant leur présence et le nombre de leurs patrouilles sur les sites identifiés comme sensibles par les autorités préfectorales, elles ont notamment contribué à la sécurisation des fêtes de Pâques en zone Sud ainsi que de l’édition 2024 de « l’escale à Sète ».

Les armées demeurent mobilisées afin d’assurer la protection de nos concitoyens contre la dangerosité du quotidien.

Engagées sur une trajectoire de montée en puissance en vue de l’échéance olympique, elles assurent de façon continue la sécurisation des grands événements sportifs en zone Sud comme partout en France, comme elles l’ont fait durant la coupe du monde de rugby et en fonction des dialogues zonaux avec les autorités préfectorales