EUROPE

Les armées françaises sont pleinement engagées dans le renforcement de l’OTAN sur le flanc Est de l’Europe. Elles contribuent activement aux missions de rassurance de l’Alliance avec des moyens adaptés et réactifs, qui se traduisent notamment dans le continuum d’exercices de Steadfast Defender, allant de la Norvège à la Méditerranée.

Mer Baltique : exercice avec la marine suédoise

Après avoir réalisé une navigation inédite dans les glaces pour une frégate multi-missions (FREMM) en mer Baltique, appuyé par un brise-glace finlandais la FREMM Aquitaine a fait escale du 1er au 5 mars dans la capitale finlandaise.

La FREMM Aquitaine a réalisé le premier entrainement à la mer avec la Suède depuis son adhésion à l’OTAN.

Ainsi, elle a réalisé le 9 mars un exercice d’évolution tactique et un échange de marins avec le patrouilleur lance-missiles Stockholm, réalisant ainsi la première rencontre à la mer avec un bâtiment suédois depuis l’adhésion de la Suède à l’OTAN. Cette action a permis de démontrer d’emblée le haut niveau de standards et procédures communes permettant de contribuer à la posture défensive de l’Alliance.

LYNX : activités opérationnelles

Le 09 mars 2024, l’exercice d’alerte Vanguard Combat Team a été déclenché au camp de Tapa.

Cet exercice visait à tester la réactivité opérationnelle du sous groupement tactique interarmes (SGTIA) LYNX et d’évaluer son aptitude à être déployé en ordre de combat, en moins de six heures, pour répondre à tout scénario de crise.

Les 300 soldats du SGTIA LYNX sont intégrés à la défense du territoire estonien aux côtés des Alliés britanniques et estoniens dans le cadre de la défense collective du flanc Est de l’Alliance.

Déploiement de la compagnie d’infanterie légère en Estonie

Le 05 mars 2024, une nouvelle compagnie légère d’infanterie (CIL), armée par une compagnie du 2e régiment étranger parachutiste a été déployée en Estonie pour une durée de 3 mois.

Pendant son déploiement aux côtés de l’Estonian Defence League (EDL), la compagnie participera à des entraînements et exercices conjoints visant à consolider la coopération entre l’Estonie et la France et à monter en puissance jusqu’à l’exercice annuel SPRINGSTORM, prévu en mai 2024.

Directement intégrée sous commandement estonien, la présence de cette compagnie démontre l’engagement résolu de la France sur le flanc Est de l’OTAN.

Enhanced Air Policing : entraînements interalliés

Les Mirage 2000-5 de la mission eAP ont multiplié les actions d’entrainement opérationnel avec les partenaires de l’Alliance tout au long de la semaine.

Le 6 mars, trois Mirage 2000-5 ont décollé de la base de Šiauliai en direction de la Pologne pour une mission d’entraînement à l’interception au profit de quatre Eurofighter italiens.

Le 7 mars, trois Mirage 2000-5 ont décollé de Lituanie pour une nouvelle mission d’entraînement. Ils ont réalisé une mission d’entraînement au combat aérien en patrouilles mixtes interalliées. Peu après, deux Mirage 2000-5 et deux F-16 belges ont réalisé une mission d’entraînement au combat aérien dans le ciel lituanien.

Enfin, le 8 mars, deux Mirage 2000-5 de la mission de police du ciel enhanced Air Policing (eAP) ont décollé pour un entraînement avec deux Eurofighter allemands. Les chasseurs alliés ont décollé de la base de Lielvarde en Lettonie où ils sont stationnés depuis début mars pour assurer la mission eAP. Les chasseurs français et allemands se sont retrouvés dans le ciel lituanien pour réaliser une mission d’entraînement au combat aérien.

Ces missions permettent aux chasseurs français et alliés de confronter leurs systèmes et leurs savoir-faire. Elles sont également l’occasion de démontrer et de renforcer les capacités de coordination des nations engagées dans le dispositif de réassurance de l’OTAN sur le flanc Est ainsi que leurs capacités à agir afin de protéger l’espace aérien dans cette zone.

AIGLE : entraînement interarmées et interalliés

Du 05 au 06 mars, des militaires français, belges et roumains du Multinational Battlegroup se sont entraînés au guidage d’avions de chasse depuis le sol sur la base aéronavale de Capu Midia.

Profitant de la présence de Rafale français stationnés sur la base aérienne de Borcea dans la région de Fetesti, les spécialistes de l’appui aérien ou Joint Terminal Attack Controler (JTAC) ont travaillé ensemble leurs procédures de guidage et d’appui aérien rapproché ou Close Air Support (CAS) avec leurs homologues des autres nations de l’OTAN.

Cet exercice multinational a permis de mettre en commun des procédures complexes dépendant de la situation tactique au sol, et conférant aux forces de l’Alliance une véritable supériorité opérationnelle dans le cadre de leur posture dissuasive pour la défense du flanc Est de l’Europe.

STEADFAST DEFENDER           

L’exercice STEADFAST DEFENDER 2024 est l’exercice de l’OTAN le plus important de ces 30 dernières années. Il rassemble 90 000 militaires des 31 nations alliées et de la Suède. Il a pour objectif d’illustrer la capacité de l’OTAN à déployer des forces de l’ensemble des pays de l’Alliance pour renforcer la défense du flanc Est de l’Europe. L’action des armées françaises s’inscrit dans le cadre opérationnel stratégique défini par l’OTAN et commandé par SACEUR.

La France est engagée avec ses Alliés dans les différentes séquences constituant l’exercice STEADFAST DEFENDER, et plus particulièrement dans les exercices JOINT WARRIOR en mer du Nord, NORDIC RESPONSE en mer Baltique puis DRAGON 24 en Pologne.

Atlantique Nord –NORDIC RESPONSE

Au large des côtes norvégiennes, l’exercice NORDIC RESPONSE, troisième volet du déploiement STEADFAST DEFENDER 24, arrive à sa conclusion. Volet nordique de l’exercice STEADFAST DEFENDER, NORDIC RESPONSE voit la participation de 20 000 militaires issus de 13 pays.

Dans ce cadre, le 7e bataillon de chasseurs alpins arme le battlegroup (GTIA) Nordic Star, du 22 février jusqu’au 20 mars 2024, en Finlande et en Norvège.

Tandis qu’un sous-marin nucléaire d’attaque français participe à cet exercice en tant que force d’opposition alliée, le chasseur de mines Andromède était quant à lui chargé de guider le groupe amphibie constitué autour de l’USS Gunston Hall à travers une zone minée dans les fjords norvégiens.

Par ailleurs, la FREMM Normandie a rejoint le groupe amphibie pour augmenter son niveau de protection face à une menace représentée par des unités norvégiennes.

Enfin, le détachement de fusiliers marins embarqué sur l’USS Gunston Hall s’est entrainé en environnement polaire. Ceux-ci ont ainsi éprouvé leurs savoir-faire par des actions exigeantes telles que des raids nautiques en eaux froides et des infiltrations à ski en territoire hostile.

L’ensemble de ces actions a permis d’entretenir et illustrer les capacités de contournement d’une stratégie de déni d’accès d’un potentiel adversaire.

Cette troisième semaine de déploiement illustre à nouveau la capacité de l’Alliance à mener des opérations complexes dans un environnement multi-milieux et multi-champs et démontre sa cohérence et sa détermination pour la protection des Etats membres.

Mer Méditerranée : exercice DYNAMIC MANTA

Début mars, un sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) français a participé à l’exercice OTAN de lutte anti sous-marine DYNAMIC MANTA aux côtés de sous-marins, de bâtiments de surface et d’aéronefs alliés. Cet entraînement s’est déroulé en mer Ionienne et autour de la Sicile.

Cet exercice est intégré au méta-exercice STEADFAST DEFENDER, qui a lieu en Méditerranée centrale depuis le 24 février et vise à simuler la lutte pour le contrôle du milieu et assurer la liberté de navigation face à un compétiteur cherchant à entraver la liberté d’action de l’Alliance sur son flanc sud.

PROCHE ET MOYEN ORIENT

FFEAU : sûreté maritime

Les armées françaises poursuivent leurs actions de sécurisation face aux menaces dans la région du Golfe d’Aden.

Ainsi, la frégate multi-missions française agit au sein de l’opération européenne ASPIDES au sud de la mer Rouge. Le commandement de cette opération a été confiée à un officier général grec, dont l’adjoint est un officier français.

Le samedi 09 mars, la FREMM française qui patrouillait dans le golfe d’Aden a détecté 4 drones de combat progressant vers elle. Ces drones ont été détruits en légitime défense lors d’une action coordonnée entre la frégate et des chasseurs français.

Cette action défensive a directement contribué à la protection du cargo TRUE CONFIDENCE, frappé le 6 mars dernier et en cours de remorquage.

En outre, les frégates italienne et grecque ont également engagé des drones hostiles dans cette zone dans les derniers jours. L’Union européenne démontre ainsi son engagement pour la sûreté maritime, du canal de Suez au détroit d’Ormuz.

FFEAU : activités opérationnelles

Le 5^e régiment de cuirassiers poursuit sa participation à l’exercice EL HIMEIMAT, organisé annuellement avec les forces terrestres émiriennes.

Dans un scénario de haute intensité, cet exercice vise à entraîner les forces impliquant notamment le 54^e bataillon de chars des forces émiriennes et du 5^e régiment de cuirassiers, nativement interarmes et engageant des canons CAESAR au char Leclerc en passant par les véhicules blindés de combat de l’infanterie.

Les exercices de tir réels et de combat en zone urbaine ponctuent cette phase de déploiement en zone désertique.

EL HIMEIMAT vise à aguerrir les soldats des deux nations, entretenir leur interopérabilité technique, tactique et humaine, en vertu des accords de sécurité unissant les Emirats Arabes Unis et la France.

Gaza : aide humanitaire

Dans le cadre de leur engagement humanitaire au profit des populations civiles durement touchées par le conflit dans la bande de Gaza, les armées françaises ont poursuivi leur mission de soutien à la population pendant les dernières semaines.

Le 11 mars, un avion français a renouvelé un largage de vivre au-dessus de la bande de Gaza aux côtés des pays partenaires.

Ainsi, depuis début janvier, 10 largages de fret ont été réalisés. Ils ont permis l’acheminement de plus de 55 tonnes d’aide humanitaire vers la bande de Gaza, au sein de missions et à la demande l’armée de l’Air royale jordanienne.

La conduite de ces missions particulièrement techniques et complexes démontre l’étroite collaboration entre la France et la Jordanie, ayant initié ces missions de ravitaillement humanitaire depuis début janvier au profit de la population.

AFRIQUE

Forces françaises au Sahel : exercice BODELEX

Du 1er au 8 mars 2024, conjointement avec le partenaire tchadien, les forces françaises au Sahel (FFS) ont mené l’exercice BODELEX.

Cet exercice visait à éprouver les capacités de réaction des forces en terrain libre au Tchad. Durant cette phase d’entraînement réaliste, les soldats français et tchadiens ont mis en œuvre l’ensemble des savoir-faire de combat en milieu désertique.

Cet entraînement a illustré l’interopérabilité entre militaires tchadiens et français, aussi bien sur terre que dans les airs. Ainsi, les aéronefs ont appuyé en tous temps les troupes au sol, du transport au ciblage d’objectifs.

L’exercice BODELEX s’est accompagné d’une action locale au profit des populations. Elle s’est concrétisée par une aide médicale ainsi qu’un projet d’assistance dans une école. Les FFS démontrent ainsi leur engagement quotidien pour les populations et la sécurité au Tchad.

INDO-PACIFIQUE

FAPF : entraînement interalliés à Hawaï

Du 4 au 11 mars, un Casa de Tahiti a participé à un échange d'une semaine avec les équipages des garde-côtes américains au sein de la base aérienne de Barbers Point, à Hawaii. Au cours de son déploiement, l’équipage a participé à des activités aériennes destinées à renforcer les liens avec les garde-côtes américains.

L'équipage français a utilisé la station aérienne comme base d'opérations pour la semaine et a effectué des vols dans toute la chaîne d'îles hawaïennes. La découverte d’un espace aérien complexe et très fréquenté leur a notamment permis d’éprouver les procédures de communication. Les îles Hawaii constituent en effet l'espace aérien le plus fréquenté à proximité de la Polynésie française, ce qui fait de la base aérienne de Barbers Point un lieu d'entraînement idéal pour les pilotes français.

Ces actions conjointes démontrent le haut degré d’interopérabilité et l’engagement commun des deux armées en faveur de la sureté maritime, la lutte contre les trafics illicites et la préservation de l’environnement dans le Pacifique sud.

AMERIQUES

FAA : escale du groupe Jeanne d’Arc

Les Forces armées aux Antilles demeurent vigilantes quant à la dégradation du contexte sécuritaire à Haïti. Ainsi, le porte-hélicoptères amphibie (PHA) Tonnerre et la frégate de type La Fayette Guépratte sont en escale technique à Fort-de-France depuis le 12 mars 2024.

Des mouvements aériens logistiques ont également été initiés.