Dans la nuit du 19 au 20 mai, les parachutistes du 8e régiment de parachutistes d'infanterie de marine reçoivent l’ordre de se déployer en Estonie, pour renforcer les forces alliées sur place. Les parachutistes embarquent depuis la métropole dans deux avions A 400 M. Des équipes de largeurs du 1er régiment du train parachutiste, elles aussi déclenchées en urgence, sont à bord des aéronefs pour assurer la mise à terre de leurs camarades en toute sécurité. En parallèle, le groupement commando parachutiste issus de plusieurs unités de la 11e brigade parachutiste largué en amont à Viitna au nord du pays, sécurise la zone de saut des deux cents paras. Une fois au sol, les marsouins ont rejoint les soldats estoniens sur zone. Après une mission d’infiltration, ils ont mené ensemble un assaut contre un ennemi fictif, sous le commandement de la 1re brigade estonienne. Cette opération aéroportée est la deuxième édition de Thunder Lynx. Elle confirme la capacité de la France à conduire des missions de ce type depuis la métropole et sous de brefs délais.

Les chefs d’État et de gouvernement des nations alliées ont décidé en 2016, à Varsovie « de renforcer encore la posture de dissuasion et de défense de l’Alliance face au nouvel environnement de sécurité ». Il s’agit de déployer des contingents militaires dans les pays de l’OTAN qui se sentent menacés, pour renforcer leur défense. Ils constituent une présence dite avancée renforcée (eFP - enhanced Forward Presence). D’emblée, la France, solidaire des pays Baltes a apporté sa contribution. Lors de l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février 2022, le président de la République a décidé de maintenir la contribution française au dispositif eFP en adaptant son offre capacitaire à celle de la nation-cadre. Depuis, elle est constituée d’environ 300 militaires, dont un sous groupement à dominante infanterie motorisée, spécialisé dans le combat d’usure en milieu difficile et en conditions hivernales.