L'antichambre des officiers
Lors de divers forums, ces derniers temps, le général d’armée Pierre Schill, chef d'état-major de l'armée de Terre a été interrogé à plusieurs reprises sur les conditions d’accès au corps des officiers.
Quête de sens des futurs diplômés, essor des études de défense dans les formations universitaires, succès des représentations de la figure du chef au cinéma et dans la littérature… Les vecteurs d’intérêt pour ce métier qui allie utilité sociale et noblesse du service, traditions et ancrage dans la modernité, sont aujourd’hui nombreux.
L’armée de Terre a fait le choix de diversifier les parcours de formation de ses officiers, dominés jusqu’en 1961 par la structure unique qu’était l’école spéciale militaire interarmes – ESMIA.
Trois écoles existent aujourd’hui :
- l’école spéciale militaire de Saint-Cyr (ESM) : héritière de l’école fondée par Napoléon Bonaparte en 1802, elle est accessible sur concours externe, à l’issue d’un bac +2/bac +3 ou d’un bac +5 (en qualité d’officier sur titre), et dispense une formation d’un à trois ans ;
- l’école militaire interarmes (EMIA), dont la scolarité est de deux ans, qui assure la promotion interne sur concours des militaires du rang et sous-officiers ;
- l’école militaire des aspirants de Coëtquidan (EMAC) : accessible à tout candidat âgé de moins de 32 ans et titulaire d’au moins un bac +2/bac +3, après étude du dossier et sélection physique, pour une formation variant de quatorze semaines à un an.
Ce triptyque dans l’offre de formation des officiers ne vise pas seulement à étoffer les rangs de l’armée de Terre : élargir notre vivier de cadres, c’est élargir son capital de compétences et enrichir sa diversité à l’heure où les modes de conflictualité se complexifient et où l’adaptation est une exigence.
Si les guerres du XIXe et de la première moitié du XXe siècle nécessitaient avant tout des officiers de troupe tels qu’ils ont été talentueusement décrits, de façon parfois caricaturée, par Tolstoï ou Genevoix – capables de mener des hommes à l’affrontement physique avec héroïsme – les conflits contemporains requièrent une variété de profils bien plus étendue, qui ne néglige pas le don de soi et l’esprit de sacrifice, mais y ajoute l’atout d’une meilleure connaissance de la société et du monde.
Atemporelle mais nécessairement évolutive, la figure de l’officier constitue un objet d’études passionnant que je vous invite à explorer.
Par-delà les enjeux d’orientation, elle constitue une source de réflexion sur le leadership – même si je préfère à ce terme celui de commandement – et l’engagement.
Quelques suggestions de lectures pour qui souhaiterait approfondir cette thématique :
- Le rôle social de l’officier, Hubert Lyautey ;
- La discorde chez l’ennemi, Charles de Gaulle ;
- Mémoires de Guerre, Winston Churchill ;
- Ceux de 14 et La mort de près, Maurice Genevoix.
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