De la Terre, par le ciel : 70 ans de l'Aviation légère de l'armée de Terre

Direction : Terre / Publié le : 23 septembre 2024

Le chef d'état-major de l'armée de terre, Pierre Schill a présidé aujourd’hui la cérémonie commémorant les 70 ans de l'Aviation légère de l'armée de Terre à Pau.

Revue des troupes. © armée de Terre/Défense

Depuis sa création en 1954, l’ALAT a été de tous les engagements militaires de la France. Ses hélicoptères ont été déployés en Algérie et partout en Afrique, pendant la guerre du Golfe et en ex-Yougoslavie, en Afghanistan, en Libye, au Sahel. Ils sont devenus incontournables dans le paysage opérationnel. Leurs équipages ont payé le prix du sang à de nombreuses reprises, sans jamais faiblir ni douter. L’ALAT a fait sa place parmi les unités de mêlée ; elle a gagné au feu ses lettres de noblesse.



Capable d'agir dans la profondeur, d'accélérer le rythme, d'apporter la surprise, d'appuyer la manœuvre des troupes au sol et de délivrer soudainement des feux destructeurs, la 4e brigade d’aérocombat est l’une des unités les plus puissantes de l’armée de Terre. Elle est celle de la réversibilité, qui peut transporter des unités complètes d’un bout à l’autre d’un théâtre d’opérations en quelques heures. Combien de blessés au feu doivent la vie à la réactivité de ses équipages, luttant contre la montre pour qu’ils puissent atteindre l’hôpital dans les délais les plus brefs ?



Les évolutions actuelles de la conflictualité donnent aujourd’hui l’avantage – temporairement, comme toujours – à la cuirasse sur le glaive. Les capacités de défense sol-air ont progressé plus vite que la protection des hélicoptères. L’avenir de l’aérocombat est questionné. On lui oppose la puissance de l’artillerie et la prolifération des drones et munitions télé-opérées à bas coût, un adversaire mettant en œuvre des systèmes sol-air redondants et performants. Beaucoup semblent convaincus, à l’aune de l’expérience russo-ukrainienne, que l’hélicoptère est désormais en voie de déclassement, au mépris de certains retours d’expérience qui montrent qu’il produit encore les effets attendus sur le champ de bataille.



Même si cette conviction ne s'oppose pas à la nécessité d'adapter nos modes d'action et d'anticiper l'avenir, je crois au contraire que l’hélicoptère habité n’a pas dit son dernier mot. La place de l’homme, instrument premier du combat, reste déterminante car lui seul autorise une capacité de combat dans un environnement brouillé, lorsque les communications ne fonctionnent plus. Lui seul permet de remplir la mission de manière autonome, en adaptant les modalités à la finalité donnée par le chef. Lui seul a le pouvoir de mesurer les effets de son action, de la démonstration de force au tir à détruire. Lui seul enfin possède une réversibilité totale, lorsque l’intensité du combat décroît et transforme le visage de l’affrontement.



Je renouvelle toute ma confiance aux hommes et femmes de l’ALAT pour relever ces défis, pour conserver le tempo d’avance qui permettra de surclasser l’adversaire. Je souhaite également bon vol au général Cazalaa, qui quitte l’institution après un superbe parcours sous le béret bleu roi.

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