100 ans pour l’association la Flamme sous l'Arc de Triomphe, Flamme de la Nation
Cette année, les 100 ans de l’association « la Flamme sous l'Arc de Triomphe, Flamme de la Nation » seront célébrés lors du 14 Juillet. Le général de corps d’armée Christophe de Saint Chamas, président de l’association et gouverneur des Invalides, revient sur l’importance d’un tel symbole. Entretien.
Après la Grande Guerre, la France est meurtrie. Plus de 1,4 million de soldats sont morts. Pour honorer tous ces militaires tombés au front, un Soldat inconnu est inhumé sous l’Arc de Triomphe. La population peut désormais se réunir autour d’un symbole fort. En 1923, la sépulture est rehaussée d’une « Flamme éternelle », ravivée quotidiennement afin de symboliser le souvenir des sacrifices consentis.
Comment l’association « La Flamme sous l’Arc de Triomphe » nait-elle dans ce contexte ?
Général Christophe de Saint Chamas. Cette association est une émanation du monde combattant. Le général Gouraud1 et quelques anciens soldats se regroupent et ébauche cette association en 1925. Le but : s’organiser pour assurer le ravivage de la Flamme tous les soirs, dans le but de tenir sur le temps long.
Grâce à la mobilisation de cette association, la Flamme du souvenir ne s’arrêtera jamais de brûler, et ce même pendant l’Occupation. Comment cela est-il possible ?
Le 14 juin 1940, lorsque les Allemands entrent dans Paris, l'équipe de service procède à la cérémonie de ravivage avec des anciens combattants. Les Allemands étaient là et ils ont, tout simplement, laissé faire. Pourquoi ? Car c'est un cérémonial émouvant, de recueillement et d’hommage aux morts. Or, pour un soldat bien commandé, quel qu'il soit, le respect des morts s’impose, de même que l’on maîtrise sa force face à l'adversaire ou que l’on respecte les prisonniers. C’est un point commun entre les militaires : nous sommes chargés de combattre, mais nous ne sommes pas des vecteurs de haine. Les soldats allemands, qui ont eu aussi beaucoup de morts lors de la guerre de 14, ont ainsi respecté ce cérémonial qui dépasse les clivages.
1 Gouverneur militaire de Paris de 1923 à 1937 et premier président de l’association.
Comment le symbole de la Flamme a-t-il évolué dans le temps ?
Au début, seuls les anciens combattants - les frères d’armes - venaient raviver la Flamme. Après la guerre de 39-45, la cérémonie rend hommage à tous ces combattants tombés au front, puis au cours de la guerre d’Indochine, en Corée, en Algérie et au cours des opérations extérieures.
En 2012, l’association accroît son ambition. Son nom devient « La Flamme sous l'Arc de Triomphe, Flamme de la Nation ». Le cérémonial rend dorénavant hommage à tous ceux qui sont tombés, mais aussi à ceux qui ont été blessés et ceux qui servent le pays : tous ont signé le même contrat d’engagement au service de la France, si nécessaire au péril de leur vie. Le comité de la Flamme a élargi son recrutement. Aux anciens combattants se sont joint des hommes et des femmes aux parcours très divers, qu’ils soient militaires combattants ou non combattants et même civils. Tous ensemble, ils assurent le service quotidien du ravivage.
Aujourd’hui, quelles sont vos missions en tant que président de cette association ?
Tout d’abord, le président est chargé de veiller au bon fonctionnement de l’association. Le rôle de l’association est de faire connaître la flamme, et de faire vivre le comité de la Flamme, qui regroupe 60 commissaires bénévoles. Ce sont eux qui assurent les cérémonies de ravivage. Il faut donc les recruter, leur remettre un uniforme, les former et veiller à ce que le cérémonial soir respecté.
Cette année, l’association fête ses 100 ans. Qu’est-ce qui explique une telle longévité ?
Un cérémonial très prenant, émouvant et pédagogue. Le ravivage est un geste apprécié, très riche, que beaucoup souhaitent venir faire. Il n’est plus l’apanage des anciens combattants, il est devenu un geste républicain. Le chef de l'État, par exemple, dès qu’il est élu, vient se recueillir sur la tombe du Soldat inconnu.
Ce 14 Juillet, le Président de la République va remettre un nouveau glaive au comité de la Flamme. Que représente ce symbole ?
C’est un geste de gratitude à l'égard des commissaires de la Flamme, présents tous les soirs à 18 h 30, 365 jours par an. Le chef de l'État est toujours reconnaissant lorsqu'il vient à l’Arc de Triomphe. Cela témoigne de la continuité de la mission. Il confirme notre rôle de passeurs de mémoire à l'égard de la jeunesse et d'acteur de la résilience et du lien entre les armées et la Nation. La cérémonie attire, en effet, près de 100 000 par an, dont 20 000 jeunes, 30 000 adultes et 50 000 touristes. Un film pédagogique est proposé aux associations sur le site de la Flamme pour les préparer à la cérémonie.
Avez-vous un message pour les citoyens qui assisteront ou regarderont le défilé ?
La Flamme honore les morts, les applaudissements du public soutiennent les vivants. En ce jour du 14 juillet - qui n'est pas un jour férié, mais un jour dédié, un jour de fraternité -, nous pouvons soutenir nos soldats en donnant généreusement au Bleuet et en les applaudissant.
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