Au pied des montagnes calédoniennes, à 30 kilomètres à l’est de Nouméa, le village de Plum – « petite pluie » – se niche au cœur d’une forêt luxuriante. Installés à quelques mètres des habitations, les 500 soldats du RIMaP-NC sont ainsi immergés au cœur de la culture mélanésienne. Une aire coutumière les accueille dès l’entrée du camp. Stèle commémorative, totems… : elle retrace les épopées du bataillon mixte du Pacifique² et de ses héritiers lors des deux guerres mondiales.

Originaires de métropole pour les trois quarts d’entre eux, les marsouins mettent à profit leur passage au régiment pour découvrir l’histoire de la Nouvelle-Calédonie. Afin de renforcer les liens avec la population locale, chaque section effectue, entre autres, une « tournée en province » pendant sa mission et se rend dans l’une des 342 tribus de l’archipel. Son responsable doit alors effectuer le geste de la coutume et déposer un lot d’objets – tissus, allumettes… – à destination du chef de tribu. Objectif : être accepté en franchissant cette « porte » d’entrée. Pendant une semaine, les soldats aident ensuite à la vie quotidienne, en participant, par exemple, à des travaux. « Lors de ma dernière visite, nous avons construit un mur. Heureusement que, parmi nous, il y avait un ancien maçon ! », s’exclame un sergent du RIMaP-NC.

Au-delà des missions de protection et de souveraineté, l’aide aux populations est l’une des caractéristiques des capacités du RIMaP-NC. « Parfois, c’est même la première mission qui nous est confiée », relève le colonel Hubert Morot, chef de corps du régiment. Une aide qui concerne aussi les pays voisins qui en font la demande. Depuis 2005, un groupe du génie part ainsi tous les ans au Vanuatu dans le cadre de l’opération Castor. Son but : réparer les bâtiments endommagés, en particulier par les phénomènes climatiques. Toiture, peinture, maçonnerie… : fin 2023, les « castors », comme les Vanuatais les surnomment, ont notamment réhabilité l’école Sainte Jeanne d’Arc de Port-Vila, la capitale, après sa destruction par un cyclone quelques mois auparavant.

Par Laura Garrigou.

^{1 Outre le RIMaP-NC, la base navale Nouméa-Chaleix, la base aérienne 186 et les directions de soutien de la base de défense constituent les FANC.}

^{2 Créé en 1916 et composé d’Européens du Pacifique, de Kanaks et de Polynésiens, le bataillon mixte du Pacifique est parti combattre en France métropolitaine.}

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