Baptisée enhanced Air Policing (eAP), la mission de police du ciel de l’Otan vise à garantir l’intégrité de l’espace aérien balte. Le 25 novembre, quatre Rafale F3-R de la 30^e escadre de chasse ont décollé de la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan pour gagner Šiauliai, en Lituanie. Le 1^er décembre, ils ont pu prendre leur premier tour d’alerte en relève des F-16 polonais.

La France complète ainsi son dispositif militaire déployé sur le flanc est de l’Europe en réponse à l’offensive russe contre l’Ukraine. Déclenchée le 24 février 2022, cette agression menace gravement la stabilité de notre continent et met en danger la sécurité et les intérêts des Français. Sans être directement impliqué dans cette guerre, notre pays mobilise ses forces pour éviter toute extension du conflit dans les frontières des pays de l’Otan.

Au titre de ses responsabilités au sein de l’Alliance atlantique, la France avait d’ailleurs réagi dès les premières heures de l’invasion, avec l’envoi de patrouilles aériennes au titre de la réassurance des pays d’Europe de l’Est. Nation-cadre des éléments avancés de la Force de réaction de l’Otan (Very Joint Task Force – Nato Response Force) en 2022, la France a ensuite commencé à déployer ses forces en Roumanie dès le 28 février, dans le cadre de la mission Aigle portée par le Spearhead battalion. Renforcé par un système sol-air moyenne portée Mamba au printemps, ce bataillon multinational a également été doté d’un escadron de chars Leclerc à l’automne.

« Un signal clair »

En engageant en permanence des bâtiments et des aéronefs dans les dispositifs aéro-maritimes de l’Otan, la Marine nationale contribue également à ce renforcement en Atlantique-Nord, en mer Baltique comme en Méditerranée orientale et en mer Noire. À l’occasion de la mission Antarès, le groupe aéronaval articulé autour du porte-avions Charles de Gaulle démontre aussi actuellement, à nos alliés comme à nos compétiteurs, la détermination et la capacité de la France à prendre une part active à la sécurisation de la zone.

Au nord, en Estonie, la France contribue enfin à la mission eFP (enhanced Forward Presence) de l’Otan. Environ 300 militaires français sont ainsi déployés au sein d’un bataillon multinational commandé par les Britanniques. Issus en majorité des rangs de l’infanterie légère de montagne, ces soldats sont particulièrement aptes au combat d’usure en milieu extrême.

Sur le flanc Est de l’Europe, la France prouve bien chaque jour, à ses alliés comme à son peuple, que ses armées sont fiables, crédibles et solidaires, sur terre, sur mer comme dans les airs. « Ce que nous faisons (…) dans le cadre de cette réassurance, de cette défense du flanc oriental de l'Otan, est un signal clair à celles et ceux qui voudraient s'en prendre aux intérêts des pays de l'Otan, mais aussi de l'Union européenne », affirmait ainsi Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, le 3 novembre lors de l’inauguration du camp de Cincu, en Roumanie, où sont déployés environ 1 000 militaires français et néerlandais de la mission Aigle.