Golfe de Guinée : un espace maritime essentiel à sécuriser

Direction : Ministère des Armées / Publié le : 14 octobre 2022

Situé à l’Ouest du continent africain, le golfe de Guinée compte près de 6 000 kilomètres de rivages étendus du Sénégal à l’Angola. Par sa position stratégique, il constitue un enjeu majeur pour la sécurité internationale. Retour sur zone à l’occasion de l’exercice Grand African NEMO 2022.

La frégate de surveillance Germinal dans le golfe de Guinée, mission Corymbe, 19/9/22 © Anaël Ledauphin/Marine nationale/Défense

Le golfe de Guinée est souvent considéré comme la mer de tous les dangers. La richesse de ses ressources halieutiques, pétrolifères, gazières et minérales provoque les convoitises. Elle génère également de nombreux actes de piraterie et activités illégales. Ces problèmes sont d’autant plus préoccupants que ce golfe est l’un des points névralgiques du commerce international et absorbe 25% du trafic maritime autour du continent africain.

Lors d’un sommet organisé au Cameroun en 2013, les Etats riverains et plusieurs organisations régionales se sont engagés à accroître la sécurité des mers d’Afrique centrale et d’Afrique de l’Ouest. Un processus de coopération y a notamment été défini pour renforcer la lutte contre la pêche illégale, les trafics en tout genre et les attaques de piraterie. C’est dans ce cadre que s’inscrit la 5e édition de l’exercice Grand African NEMO à laquelle la France participe actuellement.

Notre pays est en effet directement concerné par la sécurité du golfe de Guinée. Des dizaines de milliers de nos ressortissants y vivent et des parts sensibles de nos importations en pétrole et en uranium y transitent. Au plan militaire, la Côte d’Ivoire et le Sénégal sont des interfaces logistiques essentielles pour nos opérations au Sahel. Tous ces motifs concourent à ce que la France contribue pleinement à la sécurisation de cette zone maritime.

Mission Corymbe

Depuis 1990, la mission Corymbe assure la présence permanente d’au moins un bâtiment de la Marine nationale dans les eaux du golfe. Créé en 2016, le MICA Center (Centre d’expertise dédié à la sûreté maritime) français met en œuvre avec son partenaire britannique un mécanisme d’alertes pour identifier et répondre aux menaces sur ces mers. En sus de ses nombreuses coopérations bilatérales avec les Etats régionaux, la France s’engage enfin au sein d’accords multinationaux, dont Grand African NEMO est l’une des principales expressions.

Du 11 au 16 octobre 2022, la 5e édition de cet exercice rassemble 17 nations riveraines et huit nations partenaires. Parmi la quarantaine d’unités en mer, prennent place deux bâtiments de la Marine nationale appuyés par un avion de surveillance Falcon 50 Marine et un avion de patrouille Atlantique 2. L’ensemble de ces forces s’exercent sur des scenarii répondant aux problématiques locales afin de confronter leurs tactiques de lutte et de partager leurs savoir-faire.

Le 20 octobre, les chefs d’états-majors des marines concernées en tireront les leçons dans le cadre d’un symposium organisé à Paris, en marge du salon Euronaval. En plus de l’entrainement opérationnel, ils y discuteront du partage de l’information maritime et de la sécurité environnementale. Répondre aux besoins identifiés par les moyens adaptés et des actions concrètes, c’est bien toute la philosophie de l’agenda africain rénové.


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