Haute intensité : s’entraîner pour acquérir la supériorité aérienne

Direction : Ministère des Armées / Publié le : 09 janvier 2025

Ce jeudi 9 janvier, à l’occasion du point presse du ministère des Armées, le général Pierre Gaudillière, commandant de la Brigade aérienne de l'aviation de chasse, a exposé les enjeux de l’entraînement à haute intensité pour les Armées françaises, en particulier pour l’armée de l’Air et de l’Espace.

Général Pierre Gaudillière, commandant de la Brigade aérienne de l'aviation de chasse © Sch Christian Hamilcaro / Ministère des Armées

L’invasion de l’Ukraine par la Russie, le 24 février 2022, a bouleversé le paysage géopolitique européen et mondial. Ce nouveau contexte de guerre entre ennemis symétriques (État contre État) a poussé la France à adapter militairement ses préparations et ses actions, notamment par le biais de l’entraînement à haute intensité. Ce dernier consiste en un intense affrontement armé entre adversaires qui s’observent dans tous les milieux (terre, air, mer, cyber, espace, informationnel) et qui concerne toutes les armées, y compris l’armée de l’Air et de l’Espace.

Pour autant, « celle-ci ne découvre pas la haute intensité », explique le général Pierre Gaudillière, commandant de la Brigade aérienne de l'aviation de chasse (BAAC), qui cite les exemples de la guerre en Irak en 1991 ou de la guerre en ex-Yougoslavie au milieu des années 1990, où des soldats français ont combattu. L’entraînement à haute intensité a « toujours été un socle fondamental de la formation et de l'entraînement dans l'armée de l'Air et de l'espace depuis plus d'un demi-siècle. »

Réactivité et adaptabilité essentielles

Les militaires formés à l’entraînement à haute intensité sont opérationnels aussi bien dans la reconnaissance et la défense aériennes que dans la frappe et la chasse. Le général Gaudillière se définit comme « un pourvoyeur de forces aériennes dans le domaine de l'aviation de combat pour alimenter les opérations existantes » mais également afin que les militaires soient prêts à partir immédiatement « sur n'importe quel type de mission, n'importe où dans le monde et face à n'importe quel type de menace. »

Technique et logistique optimales

Pour être parfaitement au point, les équipes pratiquent des exercices divers qui leur seront utiles sur un futur terrain d’opérations : brouillage des systèmes d'information, missions sans GPS, pour s’habituer à « rencontrer le maximum de contraintes. » De même, hors du cockpit, les opérateurs et les mécaniciens jouent un rôle primordial. Forts de leur haut niveau de compétence et d'expertise, ils représentent environ 4 000 personnes pour 240 avions. En effet, l’entraînement à haute intensité « engage l’ensemble des spécialités de l’armée de l’Air et de l’Espace », rappelle le général.

La France à l’avant-poste partout dans le monde

Par ailleurs, les forces françaises ont été ou sont présentes sur le terrain de l’entraînement à haute intensité aux quatre coins de la planète, de l’Alaska avec l’exercice Arctic Defender aux pays scandinaves avec Arctic Challenge. Enfin, le Tactical Leadership Programme (TLP), créé en 1978 et se déroulant en Espagne depuis 2009, est un modèle de coopération internationale entre les forces aériennes de l'OTAN. La France en est actuellement le plus important contributeur, à hauteur de 20%. Il constitue « la crème de la préparation opérationnelle des forces aériennes », conclut le général Gaudillière.


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