Pouvez-vous présenter le Clemi et ses missions ?

Serge Barbet : Nous sommes d’abord un centre de formation pour les enseignants, du premier comme du second degré, dans tous les champs disciplinaires. Le Clemi fait travailler ensemble les professionnels de l’enseignement et des médias, dans une perspective de renforcement des cultures numériques et médiatiques des enseignants. Le but est que leurs élèves maîtrisent, selon la loi de 2013 sur la refondation de l’école, un socle commun de connaissances. Cette éducation aux médias est nécessaire, d’autant que nos sociétés traversent une révolution numérique qui bouleverse les façons de nous informer.

Par ailleurs, depuis 2023, nous développons un travail avec les acteurs de l’enseignement supérieur et de la recherche pour valoriser, auprès des enseignants, le travail qui est fait dans le domaine scientifique, universitaire et de la recherche, en matière d’éducation aux médias et à l’information.

Enfin, le dernier aspect de notre activité est la coopération européenne et internationale. Nous sommes engagés dans plusieurs programmes, notamment dans le consortium De Facto, qui bénéficie d’un financement de la Commission européenne et qui nous fait travailler avec les départements de fact checking¹ des médias.

La Semaine de la presse aura lieu du 24 au 29 mars. Quel en est le thème et quels en sont les buts ?

La Semaine de la presse a été créée en 1983. La 36^e édition, qui se déroulera du 24 au 29 mars 2025, aura pour thème « Où est l’info ? ». Ce sujet est au cœur des enjeux d’éducation aux médias. L’information est partout, à tel point que l’on parle d’« infobésité ». Il nous faut apprendre à enquêter pour aller sur le chemin d’une information fiable et vérifiée. Nous avons une plate-forme sur laquelle les éditeurs proposent des journaux et où les enseignants font leurs choix. Ensuite, nous faisons livrer, par un accord avec La Poste, près d’un million d’exemplaires de journaux et magazines dans les établissements scolaires. Il existe aussi une offre numérique ; les acteurs des médias donnent des codes d’accès à leurs sites.

À l’heure de l’instantanéité de la diffusion, quels sont les nouveaux enjeux de cette sensibilisation à l’information ?

Les enjeux sont la formation à une citoyenneté numérique ainsi que la lutte contre les ingérences numériques et contre la désinformation. Accéder à une information qui ne soit pas manipulée est un enjeu citoyen majeur. Nous sommes convaincus que c’est par l’éducation aux médias et à l’information que nous arriverons à aider au mieux les nouvelles générations à percevoir ces dangers. Le but est que les sociétés soient résilientes et résistantes. 

Recueilli par Ella Micheletti

¹Vérification des faits