Lauréat du Prix Clemenceau 2025 : « L’éloquence, c’est d’incarner les mots »

Direction : Ministère des Armées / Publié le : 05 juin 2025

Le Prix Clemenceau 2025 a finalement livré son verdict lors de la grande finale, mercredi 4 mai. L’aspirant Arthur, en première année de l’École Polytechnique, a gagné cette 6e édition du concours d’éloquence sur une citation de Platon : « La première et la plus grande victoire est de se vaincre soi-même. » Entretien.

Aspirant Arthur, École Polytechnique, vainqueur de la 6e édition du Prix Clemenceau © Sch Christian Hamilcaro / Ministère des Armées

Pourquoi avez-vous choisi de participer à ce concours d'éloquence ?

Aspirant Arthur. J'ai toujours été fan d'éloquence, fan d'art oratoire. Cela me faisait rêver quand je voyais les vidéos sur YouTube des concours d'éloquence, notamment de Pierre Faury* qui était présent ce soir. Cela m'a toujours inspiré, en particulier l'éloquence militaire.

Comment décririez-vous cet exercice ?

Très difficile. Le discours en tant que tel ne l'est pas vraiment : il faut être inspiré et travailler. En revanche, la partie des questions est de loin la plus ardue. Le jury fait preuve de beaucoup d'ingéniosité pour poser des questions déconcertantes et il faut rester de marbre.

Qu’avez-vous ressenti au moment de monter sur scène ?

Le cœur bat très vite mais ça se dissipe en quelques secondes dès que je prononce les premiers mots de mon discours. J'aime ce discours parce que c'est moi qui l'ai écrit. J’y ai mis tout mon cœur. Donc, dès que je le prononce, je me sens bien et je suis heureux de le déclamer.

Quelle émotion ou message souhaitiez-vous faire passer ?

La citation que j'avais, « la première et la plus grande victoire est de se vaincre soi-même », va un peu de soi. Néanmoins, je voulais insister sur un point : il faut rester fidèle à soi-même. C’est l’un des dangers, je pense, du développement personnel. Il faut savoir se vaincre, repousser ses limites sans devenir le tyran, le despote de son cœur. Il faut rester fidèle à sa vraie nature.

Comment avez-vous construit votre argumentaire ? 

Quand je rédige un discours, j'aime bien écrire des vers, et je le construis autour car ça me fait vibrer. J'aime les images fortes, j'aime ce qui émeut le public.

Avez-vous des techniques particulières pour prendre la parole devant un public ? 

Oui. Ce qui m'a beaucoup aidé ce soir, c'était d'avoir énormément de camarades présents pour m'encourager. Nous étions une vingtaine. Il y avait ma famille, mes amis, c'était génial. Une autre technique, c’est la visualisation. Avant de me coucher, je fais de la méditation et je visualise mes tâches du lendemain. Je faisais ça avant, la veille de compétitions sportives, et j'ai gardé cette habitude. J'ai donc visualisé plusieurs fois mon passage sur scène.

Selon vous, l'éloquence est-elle une capacité naturelle ou travaillée ?

Une capacité travaillée. D'aucuns diront qu'il faut du talent pour savoir écrire. Selon moi, la seule chose que mobilise l'éloquence, c’est d'aimer ce que nous disons. C'est d'incarner les mots. En prenant deux ou trois fois le risque de monter sur scène, de parler devant des gens, nous arrivons à triompher de cette peur. Avec du travail, tout est possible.

Un mot pour les candidats de l’année prochaine ? 

Bon courage ! C'est un exercice très particulier, car il faut déclamer son discours mais aussi se frotter aux questions du jury. Profitez du moment et incarnez les valeurs qui vous tiennent à cœur, c'est le plus important.

*Vainqueur du concours national d’éloquence 2023


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