Nouvelle Ecole militaire préparatoire technique : des jeunes « valorisés et portés par des valeurs »
Emmanuel Macron et Sébastien Lecornu ont inauguré ce jeudi 27 octobre à Bourges la nouvelle Ecole militaire préparatoire technique (EMPT) de l’armée de Terre. Ouverte depuis quelques mois, son objectif est de fournir des techniciens aguerris. Présentation avec le général de division Chatillon, commandant la formation de l’armée de Terre.
Pouvez-vous nous présenter l’Ecole militaire préparatoire technique ?
Général de division Jean-Marc Chatillon : L’EMPT offre aux jeunes de16 à 20 ans une formation professionnalisante dans plusieurs secteurs : la maintenance aéronautique et terrestre ; les systèmes d’information et de communication ; l’énergie et l’électromécanique appliquée. Les élèves peuvent l’intégrer dès la classe de 1re. Elle les mène à des bacs professionnels et technologiques1 dont les programmes sont validés par l’Education nationale.
Pourquoi avez-vous créé cette nouvelle école ?
Nous avions besoin d’investir dans la formation à des fins de recrutement. Aujourd’hui, le marché auquel répond l’EMPT évolue et est extrêmement concurrentiel. Nous sommes dans une logique « gagnant-gagnant » avec la jeunesse. Pour l’armée de Terre, nous obtenons une ressource plus tôt, dès la 1re. De son côté, les jeunes sont assurés d’obtenir une formation d’excellence encadrée et rémunérée. A la fin de leur cursus, ils bénéficieront d’un contrat de neuf ans en tant que sous-officier. Grâce à l’ensemble de ses filières, l’EMPT répond notamment à la montée en puissance du programme Scorpion2 ; un enjeu de la technicité et de la compétence pour accompagner la transformation capacitaire en cours. La création de l’EMPT est stratégique pour garantir la formation et la fidélisation des techniciens dans les domaines critiques. Elle densifie en effet l’offre de formation professionnelle de l’armée de Terre au profit de la jeunesse française. A terme, nous disposerons ainsi de sous-officiers techniciens capables de répondre aux besoins de la transformation numérique.
Pour cette première rentrée, avez-vous réussi à attirer les élèves ?
Nous n’avons pas eu de problème de recrutement. Nous avons tenu nos objectifs. Nous disposons à ce jour d’un total de 220 élèves. L’image du ministère des Armées et des filières techniques attirent. A l’horizon, nous anticipons déjà un objectif de 250 élèves recrutés par an.
Quels profils recherchez-vous spécifiquement ?
L’EMPT s’adresse à des jeunes désireux d’entrer dans une filière technique et souhaitant adhérer aux valeurs de l’armée de Terre : l’exigence et le dépassement de soi ; l’altruisme et la cohésion ; l’équité et le mérite. Ces jeunes vont en effet suivre une formation académique mais aussi militaire. La sélection s’effectue uniquement au mérite. Notre objectif est de les emmener le plus loin possible. Les plus brillants pourront ensuite accéder à l’Ecole militaire interarmes en tant qu’officier.
L’EMPT est accessible dès 16 ans. Comment comptez-vous fidéliser les plus jeunes sur le long terme ?
J’ai rencontré ces jeunes lors d’une table ronde. Nous leur avons posé la question : « Sur une échelle de 1 à 10, à quel niveau estimez-vous être heureux dans cette école ? » Ils ont tous répondu entre 9 et 10. Cela montre leur intérêt pour cette formation et ces métiers. Par exemple, dans la filière aéronautique, certains d’entre eux travaillent sur l’hélicoptère Puma. Ils ont conscience des moyens et du sens que nous leur offrons. Entre 16 et 18 ans, ils tissent des liens d’amitié extrêmement forts. Ces aspects de cohésion et d’altruisme seront ensuite recherchés en permanence. Ces jeunes seront reconnus dans l’institution militaire puisqu’ils seront professionnels « jusqu’au bout des ongles », avec une grande richesse humaine. Et lorsque nous sommes valorisés et portés par des valeurs, nous sommes fidélisés.
1 L’EMPT propose quatre bacs professionnels dans les domaines de :
- la maintenance des matériels aéronautique/système (MMA système) ;
- la maintenance des matériels aéronautique/avionique (MMA avionique) ;
- la maintenance des véhicules de transport routier (MVTR) ;
- la maintenance de systèmes numériques/réseaux informatiques et systèmes communicants (SN/RISC).
Elle propose aussi un bac technologique STI2D (sciences et technologies de l’industrie et du développement durable) spécialité systèmes d’information et numérique (SIN) pour les domaines SIC et EEA.
2 Conduit par la Direction générale de l’armement, le programme Scorpion renouvelle les capacités de combat de l’armée de Terre.
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