L’histoire est peu connue mais elle dépasse la fiction. En plein régime de Vichy, au cœur de la Seconde Guerre mondiale, 372 enfants juifs venus de tous les coins d’Europe ont été recueillis au sein de la Maison des enfants de Moissac, dans le Tarn-et-Garonne. Celle-ci était dirigée par Shatta et Bouli Simon, un jeune couple membre des éclaireurs israélites de France. Grâce à leur détermination hors du commun et à la complicité taiseuse de toute la ville, cette maison située sur les bords du Tarn a échappé à la barbarie nazie.

Pour faire connaître ce fait historique extraordinaire, l’Etat, les collectivités et la communauté juive ont créé un parcours mémoriel dans les rues de Moissac. Inauguré ce jeudi 13 octobre par Patricia Miralles, secrétaire d'État auprès du ministre des Armées, chargée des Anciens combattants et de la Mémoire, il comprend onze étapes positionnées en divers points de la ville, tous évocateurs de l’histoire des enfants juifs, des Justes et des résistants.

« Les classes de défense, une chance pour sensibiliser la jeunesse »

Les élèves de la classe de défense du lycée François Mitterrand de Moissac, très impliqués sur ce projet, ont ensuite présenté à la secrétaire d’Etat « Les ambassadeurs des mémoires de Moissac », un jeu de piste numérique à visée pédagogique et ludique développé en collaboration avec la société Baludik. « L’exemple de Moissac nous montre que les classes de défense sont une chance pour sensibiliser la jeunesse aux enjeux de défense, mais aussi plus largement, à la défense de nos valeurs républicaines », souligne Patricia Miralles.

Ce programme pédagogique autour de la mémoire de la Shoah et de la Résistance se poursuit à Moissac jusqu’en 2023. La ville accueillera en effet l’année prochaine une exposition itinérante sur les enfants cachés de Moissac, ainsi qu’un colloque autour des Résistances en Tarn-et-Garonne.