Le risque de blessure est inhérent au métier de militaire. « Envoyer des femmes et des hommes en opération, c’est leur demander de risquer leur vie pour protéger la nôtre. Ils ont besoin de sécurité, de reconnaissance et de soutien », affirme le général Arnaud Dupuy de la Grand’Rive. Le sous-directeur du pôle accompagnement de la Direction des ressources humaines de l’armée de Terre et officier général en charge des blessés, poursuit : « accompagner et soutenir nos blessés, c’est faire preuve d’humanité, de solidarité et de respect envers ceux qui ont servi. » Alors que se déroule ce samedi 21 juin la 9^e édition de l’opération « Avec nos blessés », il est important que la Nation toute entière les reconnaisse comme de véritables héros. Une reconnaissance utile, voire indispensable, pour leur reconstruction. 

L’armée de Terre compte en ses rangs, en 2025, près de 3 000 blessés. Ce chiffre atteint les 20 000 au cours des 35 dernières années. « Dans notre devise, on parle de Liberté et d’Égalité, mais ici, il s’agit d’une opération de Fraternité », explique le général Dupuy de la Grand’Rive. D’autant plus que « les blessures peuvent être physiques ou psychiques. Elles ne sont pas toujours visibles, mais peuvent être tout aussi lourdes à porter. 

Les blessés de tous les Français

L’accompagnement des blessés ne se résume pas uniquement à l’armée de Terre, la Marine comme l’armée de l’Air et de l’Espace prennent aussi grand soin des leurs. Il s’agit d’un travail collectif mené avec de nombreux partenaires civils et militaires. « Ces blessés sont les blessés de tous les Français. » Parmi les nombreuses actions menées par l’armée de Terre, outre la cellule CABAT (Cellule d’aide aux blessés de l’armée de Terre), on compte une douzaine d’acteurs, tels le Service de santé des Armées (SSA), des mutuelles, des associations comme Terre Fraternité. Des lieux sont aussi dédiés spécifiquement à la reconstruction : le Village Géo André accueille jusqu’à 100 blessés et leurs familles par semaine. Il favorise la reconstruction par le sport. Le programme ATHOS, quant à lui, propose des maisons d’accueil avec hébergement et accompagnement adaptés. « Les officiers et sous-officiers sont formés pour mieux accompagner les blessés, notamment sur le plan psychologique », précise le général. 

Le sujet de la blessure demeure très particulier, quel que soit l’armée et sa prise en compte varie en fonction des pays (cf. le livre Blessure morale, présenté ci-dessous). « Si le sujet reste intime, des échanges peuvent avoir lieu avec les Américains et les Européens, notamment pour apprendre les uns des autres. »
 

En savoir plus sur l’opération « Avec nos blessés » :

Page d'accueil Avec nos blessés | Portail fédérateur de l'armée de Terre

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A lire

Blessure morale, de Christine Roullière-Le Lidec et Nicolas Méric, éditions Pierre de Taillac.

Expliquer, Accompagner, Reconstruire

Tout individu peut vivre un traumatisme aux effets psychologiques, physiques et sociaux. La blessure morale apparaît quand une situation viole profondément ses valeurs éthiques, entraînant culpabilité, honte, colère, tristesse ou anxiété. Bien que distincte d’une pathologie mentale, elle nécessite un accompagnement pour restaurer l’équilibre intérieur.

Ce livre adapte la notion de blessure morale au contexte français, expliquant les mécanismes de cette blessure et introduisant la « fracture du jugement interne », un moment où la conscience ne peut plus supporter la dissonance éthique. La blessure morale est présentée de manière didactique, en la comparant à une blessure physique et au syndrome post-traumatique.

Il vise à renforcer la résilience morale face aux conflits et violences de notre époque.