Visite du ministre fédéral de la Défense allemand : ce qu’il faut retenir

Direction : Ministère des Armées / Publié le : 23 janvier 2025

Ce 23 janvier, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, et le ministre fédéral de la Défense allemand, Boris Pistorius, se sont réunis pour signer plusieurs accords industriels et opérationnels. À cette occasion, le ministre français a remis à son homologue les insignes de commandeur de la Légion d’honneur. Voici ce qu’il faut retenir.

Le ministre fédéral de la Défense allemand, B. Pistorius, et le ministre des Armées S. Lecornu © Compte X de Sébastien Lecornu

Jeudi 23 janvier, les ministres français et allemand se sont réunis sur fond de questionnements liés au positionnement de l’Allié américain sur les enjeux de défense. Dans ce contexte, la feuille de route franco-allemande reste claire : faire en sorte que les Européens soient capables de se défendre de manière autonome. Cela passe par le renforcement du pilier européen de l’Otan et de la base industrielle et technologique de défense européenne. Sébastien Lecornu et Borius Pistorius ont ainsi annoncé plusieurs accords allant dans ce sens.

La brigade franco-allemande mise à disposition de l’Otan

Les deux ministres ont signé l’accord actant la mise à disposition, pour trois ans, de la brigade franco-allemande au corps d’armée multinational Nord-Est, sous commandement de l’Otan. La brigade, composée de 5 400 soldats, montera en puissance en participant à des exercices otaniens en Europe de l’Est dès 2025. Elle pourra réaliser sa première mission sur le flanc Est de l’Alliance dès l’année suivante. Cette unité détient désormais une fonction opérationnelle claire et une feuille de route pluriannuelle de formation. « L’action de cette brigade renforcera notre voix au sein de l’Alliance, parce que nous démontrons que nous pouvons fournir des capacités militaires opérationnelles communes », a déclaré Sébastien Lecornu.

Escadron de transport franco-allemand d’Évreux

Un nouvel accord concernant l’escadron de transport binational a été conclu pour consolider le fonctionnement de cette unité. Après sa création en 2021, l’escadron est rapidement monté en puissance pour être déclaré opérationnel trois ans plus tard. Basé à Évreux, il témoigne d’un succès de coopération opérationnelle, notamment lors de son engagement pour des missions de largage humanitaire à Gaza. Un exemple qui illustre notre capacité mutuelle à développer un outil militaire partagé.

Main Ground Combat System (MGCS), ou char du futur

« Une nouvelle étape importante est franchie aujourd’hui avec la signature de l’accord entre les industriels [KNDS France, KNDS Deutschland, Rheinmethall et Thales]. Il permettra le démarrage effectif de leurs coopérations de ce qui devra être une révolution en matière de cavalerie blindée », s’est réjoui Sébastien Lecornu. Ce nouvel accord fait suite à celui signé en avril 2024 à Berlin qui prévoyait les piliers de répartition entre les industriels.

Coopération industrielle

Au-delà de ces signatures, Sébastien Lecornu a également rappelé les avancées de deux projets majeurs : le Système de combat aérien du futur (Scaf) et l’initiative European Long-range Strike Approach (Elsa) concernant la défense aérienne de l’Europe et les frappes dans la profondeur. Sur ce sujet : « Nous avons ensemble fait converger une doctrine stratégique, des besoins opérationnels et des enjeux industriels pour définir l’avenir des capacités clés pour la sécurité de l’Europe. Il reste du travail, mais les premières bases sont là », a détaillé le ministre français.

Soutien à l’Ukraine

Le soutien européen à l’Ukraine était également au menu des discussions. « Il ne peut avoir de paix sans que les Ukrainiens soient impliqués », a réaffirmé Boris Pistorius. Les Européens joueront également un rôle décisif dans l’effort d’après-guerre pour dissuader toute action agressive de la Russie. « Pour y parvenir, nous avons l’impératif de renforcer notre production d’armements pour répondre plus efficacement aux besoins auxquels toute l’Europe fait face, a souligné Sébastien Lecornu. C’est la dynamique que nous avons portée ensemble lors du sommet E5, dont vous avez eu l’initiative en le rassemblant pour la première fois à Berlin en novembre, démontrant ainsi que pour vous le moteur franco-allemand est fondamentalement inclusif », a conclu le ministre des Armées.


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