A quelques heures du coup d’envoi de la cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques, les athlètes tricolores se tiennent prêts. Liesse, agitation, impatience, animent ces sportifs exemplaires aux parcours si inspirants.

Parmi eux, David Smétanine, visage emblématique de la natation handisport, visera la plus haute marche du podium pour défendre les couleurs de la France : « C’est un rêve d’avoir ces Jeux en France et de voir leur impact sur les plans sportifs, culturels mais aussi sur les problématiques et les enjeux autour du handicap », confie l’athlète multi-médaillé.

Habitué aux bassins depuis son très jeune âge, ce féru de natation au parcours prometteur voit sa vie prendre un tournant dramatique en 1995. Un accident de voiture lui fait perdre la motricité de ses membres inférieurs, le rendant tétraplégique partiel à l’âge de 21 ans, ce qui ne l’a pas empêché de poursuivre son sport de prédilection : « La natation handisport était une chance à ne pas rater, l’opportunité de vivre les Jeux mais différemment. Dans mon malheur, j’ai eu aussi de la chance », livre-t-il sans fard.

Très vite, David Smétanine se fait un nom dans la discipline de la para natation et multiplie les titres sur la scène nationale et internationale. En témoignent sa première sélection aux championnats du monde en 2002 à Mar del Plata (Argentine) ou encore son ticket d’entrée aux Jeux à Athènes en 2004, où il y remporte sa première médaille paralympique : « Ma première médaille de bronze valait de l’or à mes yeux, c’était incroyable ». Mais c’est aux Jeux de Pékin, en 2008, où David connaît la consécration avec l’obtention de quatre médailles, deux en or et deux en argent, faisant de lui le Français le plus médaillé olympique et paralympique des Jeux chinois.

Saveur particulière pour le nageur de 49 ans qui disputera ses dernières olympiades après une longue carrière rythmée par les entraînements et les compétitions. La fin d’une épopée pour celui qui a concouru six fois aux Jeux et qui achève sa carrière après 30 années de pratique intensive. L’engouement certain du public pour cette discipline et le soutien immuable de ses proches l’encouragent dans sa volonté de briller mais aussi de profiter de son dernier rendez-vous sportif. « Ma première épreuve paralympique remonte aux Jeux d’Athènes, en 2004. 20 ans plus tard, je m’apprête à réaliser ma dernière épreuve », a réagi le nageur. Un chiffre à la symbolique forte qui ne laisse pas le sportif indifférent.

Calendrier chargé et tribunes pleines, l’athlète français s’alignera sur l’épreuve du 100 mètres en nage libre le 30 août, avant de participer le 3 septembre sur l’épreuve du 200 mètres puis le 6 septembre sur le 50 mètres. Avec un entraînement quotidien de 5 heures par jour, l’Isérois avait mis le cap sur Antibes, dans les Alpes-Maritimes (05) au Centres de ressources, d'expertise et de performance sportive (CREPS) pour ses conditions d'entraînement appréciables. Là encore, un clin d'œil singulier puisque la ville d’Antibes est jumelée à celle de la commune grecque d’Olympie.

Engagé dans la réserve citoyenne depuis 2015, « le point de départ était sportif », sourit le nageur.

À l’époque, le commandant de l’École des pupilles de l'air (EPA) 749 » prend attache avec l’athlète dans le cadre d’un défi sportif au profit des élèves des écoles militaires de France. Au regard de son palmarès sportif et de son implication pour le sport dans le département et dans la ville de Grenoble, David est sollicité pour venir soutenir et parrainer ce concours. Face au succès du projet, le commandant de l’EPA lui propose de rejoindre la réserve citoyenne, un engagement « honorifique » qu’il ne semble pas regretter.

Quand il n’est pas dans l’eau, David Smétanine apporte son expérience et son savoir-faire en management du sport dans des écoles dédiées à Annecy et à Paris, en plus de développer et d’animer son entreprise. Créée en 2017, l’entreprise à son nom est dédiée au conseil, à l’accompagnement, au management et à la stratégie et mêlent des sujets variés allant de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) à l’inclusion du handicap.

Celui-ci est également membre de la commission des athlètes du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), du Comité paralympique et sportif français (CPSF) mais aussi coprésident du comité des sportifs de l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD).