Acheminement et déploiement inédit d’une tour de contrôle de secours
Suite aux dégâts causés par le cyclone Chido, l’unique tour de contrôle de l’archipel s’est trouvée sévèrement endommagée, rendant son contrôle aérien inutilisable. Grâce à l’action des Aviateurs et sur très court préavis, un centre d’opération des services de la circulation aérienne déployable (COSCA D) a pu être aérotransporté pour la première fois par A400M.
Avec des vents dépassant les 200 km/h, le cyclone tropical Chido a semé le chaos sur l’île hippocampe. L’aéroport international et ses infrastructures en ont payé les lourdes conséquences, en témoigne l’état de sa piste et de sa tour de contrôle. À l’issue de la tempête, l’action des sapeurs de l’air du 25e régiment du génie de l’air (RGA), présents sur les lieux, a permis de rétablir la plateforme aéroportuaire et d’assurer le posé et le décollage des aéronefs grâce à un important travail de déblaiement des infrastructures.
Rétablir en urgence le contrôle aérien sur l’aéroport international de Mayotte
Détruite le 14 décembre 2024, la vigie n’a pas été épargnée, empêchant tout atterrissage des aéronefs. Très vite, l’état-major opérationnel (EMO-Air), la Brigade aérienne du contrôle de l’espace aérien (BACEA) et l’escadre aérienne de commandement et de conduite projetable (EAC2P) sont mandatés pour travailler sur une solution afin de rétablir le contrôle aérien sur l’aéroport dans les plus brefs délais.
Le lendemain matin, du personnel de l’EAC2P et trois contrôleurs de circulation arienne d’Évreux, d’Avord et de Cazaux mettent le cap sur l’île afin de sécuriser le pont aérien via différents moyens d’intervention. « Dans un premier temps, des moyens radars et radio légers sont déployés afin de veiller les deux fréquences de travail de l’aéroport et la fréquence de détresse, livre le capitaine Jean-Julien, chargé du déploiement des systèmes d’information et de communications (SIC) à Mayotte. Pour cela, nos techniciens sont partis équipés de moyens tactiques radio VUHF (ultra haute fréquence) qu’ils ont mis en œuvre au sein d’un véhicule climatisé dans lequel les contrôleurs ont pu assurer un premier service », poursuit-il. Faisant office de tour de contrôle tactique, ce véhicule était le premier moyen de contrôle avec une antenne installée sur le toit, des postes radio dans le coffre, et les micros et pupitres positionnés à l’avant du véhicule. En trois heures, celui-ci était pleinement opérationnel et offrait une première capacité de contrôle au niveau de l’aéroport.
Un COSCA D monté et configuré en moins de 24 heures
Depuis la métropole, la décision d’envoyer un moyen supplémentaire de contrôle est actée, mais pas n’importe lequel. Un centre d'opération des services de la circulation aérienne déployable (COSCA D) de l'EAC2P est acheminé et mobilisé pour la première fois dans le cadre d'une opération, nécessitant deux avions A400M pour assurer son transport. L’enjeu est de taille et consiste à monter le dispositif sans plus tarder afin de permettre aux décideurs la réouverture du trafic aérien civil, permettant à la fois le désenclavement et les évacuations de personnes.
« Ce déploiement a représenté un réel défi technique et logistique pour les Aviateurs, qui ont dû acheminer à la fois la vigie, son porteur et son camion, représentant 6 tonnes pour la vigie et 15 tonnes pour le porteur », ajoute le chef du déploiement SIC.
Grâce à l'engagement des techniciens de l'EAC2P et des contrôleurs aériens, le service de contrôle aérien a été remis en état. Véritable travail collectif, l'ensemble du personnel a contribué à son déploiement rapide. Parmi eux, deux techniciens radio ont travaillé sans relâche pour installer et rendre opérationnel son système : « Arrivée le vendredi 20 décembre à 21 heures, la vigie mobile a été câblée, installée et configurée en moins de 24 heures. Habituellement déployée en métropole pour remplacer une tour de contrôle en maintenance, celle-ci est mobilisée dans un cadre planifié où les matériels sont configurés, préparés et vérifiés avant d’être engagés sur site. La configurer aussi rapidement dans le cadre d'une opération, comme ici à Mayotte, est du jamais vu », précise le sergent Lucas, technicien radio-radar à l'escadron des systèmes de surveillance tactique (ESST) de l'EAC2P. En seulement deux jours, des obstacles considérables ont été surmontés pour obtenir les agréments nécessaires au contrôle aérien, permettant ainsi de garantir que le contrôle pouvait être assuré depuis la cabine.
Une sécurité renforcée au niveau de l’aéroport
Juchée à 14 mètres de hauteur, la vigie enregistre chaque jour les mouvements aériens civils et militaires, assurant ainsi une sécurité renforcée au niveau de l’aéroport. « Aujourd’hui, nous sommes sur un moyen qui permet aux contrôleurs aériens de travailler dans des conditions similaires à celles que l’on retrouve en métropole. Les pistes sont équipées du même système d’informations », ajoute le capitaine Jean-Julien.
Équipée de quatre postes de contrôle et de six postes émetteurs-récepteurs, la vigie mobile deviendra un véritable lieu d’échange et de bons procédés. Au cours des prochains jours, contrôleurs militaires et civils de la circulation aérienne travailleront conjointement dans la cabine pour gérer à une amplitude horaire et de trafic accrue. Tandis que les contrôleurs civils enseigneront leurs homologues militaires sur les procédures civiles, les premiers recevront une formation par les contrôleurs du détachement militaire sur les systèmes de contrôle du COSCA D.
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