Le Centre militaire d’observation par satellites (CMOS) trouve ses racines dans deux escadrilles de la Première Guerre mondiale, la BR 35 et la BR 7, missionnées sur le front pour des objectifs de reconnaissance, mais aussi de réglage de tirs.

Réunies en 1919 au sein du 2e groupement d’aviation, l’ensemble se verra récompensé, au cours des différents conflits qu’il a menés, par deux citations à l’ordre du corps d’armée, quatre citations à l’ordre de l’armée (donnant droit au port de la fourragère), et sera félicité à plusieurs reprises. Après le lancement du premier satellite Astérix en 1965, la France s’intéresse à l’acquisition d’une capacité d’observation spatiale militaire. La première guerre du Golfe confirme l’intérêt stratégique de détenir des capacités d’observation spatiale, permettant une appréciation de la situation et une prise de décision autonomes. En 1988, l’armée de l’Air se voit confier la mise en œuvre du segment sol français du programme de satellites militaires Hélios sur le site de Creil. La première image Hélios sera réceptionnée en juillet 1995, c’est le début de l’observation spatiale militaire française.

Regroupant les fonctions de programmation et de réception d’images, le CMOS est créé en 2003. Il satisfait notamment les besoins en images de la Direction du renseignement militaire (DRM), de l’Établissement géographique interarmées (EGI), du Centre national de ciblage (CNC) et des trois armées en métropole. Enfin, il soutient les forces projetées sur les théâtres d’opérations extérieures en fournissant quotidiennement de l’imagerie satellite. Par ailleurs, le CMOS est en permanence connecté à ses partenaires historiques – l’Italie et l’Allemagne – qui lui fournissent de l’imagerie radar. Aujourd’hui, ses missions se sont également étendues à l’écoute électromagnétique.

Le CMOS perpétue ainsi ses traditions liées à la reconnaissance en fournissant un appui spatial aux opérations militaires, participant ainsi à l’autonomie d’appréciation et de décision de la France.

Une exposition réalisée au sein du centre retrace désormais ces deux anniversaires. Celle-ci a été inaugurée par le général de division aérienne Philippe Adam, commandant le Commandement de l’espace (COMESPACE), à l’occasion de la cérémonie du 16 novembre.