S’adapter en permanence aux évolutions technologiques et aux menaces émergentes

Depuis plus de deux décennies, le ministère des Armées n’a cessé d’adapter son organisation face à la montée en puissance du numérique.

Plusieurs entités ont été créées pour répondre aux besoins émergents :

• la Direction interarmées des réseaux d’infrastructure et des systèmes d’information (DIRISI) en 2004, pour mutualiser les infrastructures,
• la Direction générale du numérique (DGNUM) en 2018, pour piloter la transformation numérique,
• l’Agence du numérique de défense (AND) en 2021, pour professionnaliser les projets
• l'Agence ministérielle pour l’intelligence artificielle de Défense (AMIAD) en 2024, pour aborder les enjeux d’intelligence artificielle et de données,
• et le Commandement de la cyberdéfense (COMCYBER) en 2014, pour anticiper et répondre aux cybermenaces.

Toutefois, cette accumulation d’acteurs a complexifié la gouvernance. La création du Commissariat au Numérique de Défense (CND) s’inscrit dans une volonté de simplifier l’organisation en réunissant les missions et ressources de la DGNUM, de la DIRISI et de l’AND. L’AMIAD rejoindra le CND à la fin de sa montée en puissance fin 2026. Au-delà du regroupement de plusieurs structures majeures et historiques, le CND incarne une ambition nouvelle : coordonner, renforcer la cohérence, et garantir la souveraineté numérique dans un contexte de menaces en constante évolution.

Le CND, vecteur de la puissance numérique de défense

Le Commissariat au numérique de défense incarne la volonté de créer une fonction numérique unifiée, lisible et efficace. Il a pour mission de doter les forces armées d’outils numériques robustes, capables de les accompagner en opération et de préparer les ruptures technologiques de demain. Il s'agit aussi de transformer profondément le fonctionnement interne du ministère grâce à un appui numérique modernisé. En concentrant les moyens, les compétences et les responsabilités aujourd’hui dispersés, le CND permet un pilotage renforcé du numérique et un meilleur accompagnement des missions opérationnelles. Il devient ainsi l’acteur central d’une organisation numérique simplifiée, performante et tournée vers l’avenir.

Une organisation sous l’autorité directe du ministre

Directement rattaché au ministre des Armées, le CND est organisé autour de huit domaines fonctionnels complémentaires :

En complément, un officier général des fréquences, appuyé par un bureau dédié, conseille le ministère sur la stratégie en matière de fréquences et de communications électroniques, et représente ses intérêts aux échelles nationale, européenne et internationale.

Simplifier et Accélérer

L’un des grands objectifs du CND est d’accélérer la transformation numérique du Ministère en simplifiant la gouvernance et en renforçant l’efficacité opérationnelle. Il devient à la fois la Direction des systèmes d’information (DSI) Groupe en définissant les grandes orientations et la DSI du socle numérique en assurant le développement et la maintenance des produits numériques. Pour mieux répondre aux besoins des utilisateurs, le CND adopte une approche centrée sur l’usage : rapprochement entre concepteurs et utilisateurs, généralisation des méthodes Agile, et regroupement des équipes de conception et d’exploitation. Ce fonctionnement en mode itératif favorise l’ergonomie, la réactivité et l’appropriation des outils mis à disposition.

Concentrer les moyens et attirer les meilleurs talents

Dans un contexte de forte tension sur le marché de l’emploi numérique, le CND se donne pour mission de renforcer l’attractivité de la filière numérique de défense. Il répond à une double urgence : le manque de profils qualifiés, notamment dans la cybersécurité et l’intelligence artificielle, et une sous-représentation des femmes dans les filières scientifiques. En structurant les efforts autour du Bureau d’Activité de Recrutement Numérique (B@RN), le CND développe une politique volontariste de recrutement, de formation et de fidélisation des talents civils et militaires. Il s’appuie pour cela sur sa capacité à coordonner d’autres investissements numériques pour gagner en cohérence et en efficacité.

Garantir une souveraineté numérique

Le CND inscrit son action dans une ambition stratégique forte : renforcer la souveraineté numérique du ministère des Armées pour garantir sa résilience face aux menaces croissantes. Cette ambition repose sur trois axes complémentaires.

Le premier vise à construire un socle de compétences régaliennes internes. Le ministère doit pouvoir concevoir, sécuriser et défendre ses systèmes critiques sans dépendre d’acteurs extérieurs. Le CND est chargé de développer et consolider ces compétences essentielles, civiles et militaires, capables de garantir l’indépendance des choix technologiques et la réactivité en cas de crise.

Le deuxième axe consiste à entretenir un lien étroit avec l’écosystème industriel, académique et technologique. Le CND joue un rôle moteur dans l’identification et l’intégration des innovations stratégiques, notamment en matière d’intelligence artificielle, de cybersécurité et de communications sécurisées. Il soutient activement les partenariats et les expérimentations pour faire entrer ces technologies dans les capacités opérationnelles du ministère.

Enfin, le troisième axe porte sur le développement d’infrastructures souveraines. Le CND pilote les investissements dans les data centers, réseaux et environnements Cloud pour garantir la maîtrise des flux sensibles et la robustesse des architectures. Ces infrastructures, conçues pour répondre aux besoins opérationnels et stratégiques, assurent la continuité des opérations, la sécurité des transmissions, notamment nucléaires, et la gestion du patrimoine fréquentiel.